Coronavirus

Sud-Ouest du 9 juin 2020 

« N’allons pas trop vite », recadre Olivier Véran 

BILAN Le nombre d’hospitalisations et de morts à l’hôpital est en baisse régulière. Mais la guerre n’est pas gagnée selon le ministre de la Santé

Il ne faut pas «aller trop vite» pour assouplir les mesures de contrôle de l’épidémie de Covid-19, même si «la situation continue de s’améliorer », a plaidé hier le ministre de la Santé Olivier Véran. «La situation s’est améliorée et continue de s’améliorer (mais) il est trop tôt pour relâcher en aucune manière notre vigilance », a jugé le ministre lors d’un déplacement à Argenteuil (Val d’Oise) dans un centre de tests de dépistage. Car « entre le moment où on prend une décision de levée du confinement et le moment où on peut avoir un impact sur l’épidémie, il faut dix à quinze jours », a-t-il aussitôt prévenu, en référence à la phase 2 du déconfinement débutée le 2 juin. 

Façon de répondre aux propos, disons plus optimistes, du président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy, ce week-end (lire « Sud Ouest Dimanche »). Il a suscité l’espoir chez les parents en évoquant un allégement du protocole scolaire : « Même en continuant à respecter des règles un peu lourdes, on pourrait les simplifier en périscolaire d’ici la fin juin: pendant les repas, les récréations ou le sport », a-t-il suggéré, évoquant à propos de l’épidémie une « situation sous contrôle ». 

Suffisant pour placer le gouvernement entre deux feux. Dont le ministre de l’Éducation, promoteur d’un protocole sanitaire très strict et critiqué par les familles et les chefs d’entreprises qui souhaitent désormais accélérer le retour des enfants (lire ci-dessus). D’où la sortie d’Olivier Véran, en forme d’appel à la prudence, hier : « Il faut avancer prudemment, de façon déterminée, en mettant toutes les chances de notre côté, pour permettre aux Français de retrouver toute leur liberté, toute leur joie de vivre comme avant, mais sans laisser aucune chance au virus de repartir. N’allons pas trop vite, on a réussi à gagner une bataille par l’effort de tous, une bataille qu’il a été très difficile de gagner, on n’a pas encore gagné la guerre, donc vigilance.» 

L’épidémie toujours là 

Quatre semaines après la levée du confinement le 11 mai et près d’une semaine après le début de la deuxième phase du déconfinement le 2 juin, l’épidémie continue de marquer le pas. Les indicateurs comme le nombre d’hospitalisations sont en baisse régulière et le bilan quotidien de morts à l’hôpital annoncé dimanche (13) était le plus faible depuis la mi-mars. 

Pour autant, certaines mesures de restriction sont toujours appliquées, comme l’obligation du protocole sanitaire dans les écoles ou l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public. 

Avant la levée du confinement, le gouvernement avait annoncé un objectif de 700 000 tests par semaine. « Aujourd’hui, nous ne faisons pas les 700 000 tests car le virus circule très peu », a commenté Olivier Véran. Le nombre de tests hebdomadaires «fluctue d’une semaine sur l’autre », avec « environ 300 000 sur cette semaine». Selon lui, «moins de 2%» des personnes testées actuellement sont positives, contre « 20 à 25 % en période épidémique ». 

15 personnes guéries 

Hier, en Nouvelle-Aquitaine aucun décès n’était à déplorer et les hospitalisations ont diminué, selon le dernier bilan de l’Agence régionale de santé. Dans les hôpitaux de la région, 95 personnes sont hospitalisées (moins 11 par rapport à la veille), 21 sont en réanimation ou en soins intensifs (moins 3). Et 15 personnes sont sorties guéries par rapport à la veille.