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3 octobre 2016

Infarctus féminin

Ouest-France du 22 septembre 2016 par Marie Merdrignac

Quels sont les symptômes de l’infarctus féminin

infarctus féminin Photo Archives Ouest-France

Les femmes aussi sont victimes d'infarctus.

Les maladies cardiovasculaires ne sont plus réservées qu’aux hommes. Au contraire, les femmes y sont davantage exposées car moins bien diagnostiquées. En cause, une méconnaissance des symptômes de l’infarctus qui ne se manifestent pas de la même façon que chez les hommes. La Fédération française de cardiologie (FFC) diffuse un spot d’information sur internet. 

En France, les maladies cardiovasculaires (infarctus et accident vasculaires cérébraux), sont la première cause de mortalité chez les femmes. Ces quinze dernières années, le nombre d’infarctus a triplé chez celles de moins de 50 ans. À l’occasion de la journée mondiale du cœur, le 29 septembre, la Fédération française de cardiologie (FFC) alerte sur les symptômes, moins connus, de l’infarctus chez les femmes, notamment via une vidéo diffusée sur internet.

Un infarctus c’est quoi ? 

L’infarctus du myocarde se manifeste quand une des artères coronaires du cœur est bouchée par un caillot de sang ou une plaque de graisse et de cholestérol. « Une partie du muscle cardiaque n’est alors plus approvisionnée en oxygène », explique le professeur Hervé Le Breton, responsable de l’unité de cardiologie interventionnelle au CHU de Rennes. 

L’artère doit alors être rouverte rapidement. « La prise en charge doit avoir lieu, dans l’idéal, dans les deux heures qui suivent l’apparition des premiers signes, au maximum dans les douze heures. » 

Les symptômes classiques

 (Photo : Fotolia)

Une douleur intense à la poitrine fait partie des signes avant-coureurs classiques.  

Le signe commun aux hommes comme aux femmes est généralement « une douleur thoracique intense, très brutale ». Parfois la douleur irradie vers les mâchoires et les bras« Les personnes ont l’impression d’être comme serrées dans un étau »,ajoute Hervé Le Breton. 

Nausée, essoufflement, fatigue… 

Dans près de la moitié des cas, les femmes ne ressentent pas ces symptômes classiques. « La localisation de la douleur peut être plus basse, au niveau abdominal et peut provoquer des vomissements. La patiente sera orientée vers les urgences digestives plutôt que cardiaques et le diagnostic sera retardé. Les conséquences sont graves. Nous avons observé une surmortalité chez les femmes prises en charge à l’hôpital », précise le Pr Le Breton. 

En l’absence des symptômes habituels, le risque réel est souvent mal diagnostiqué. D’après une étude britannique publiée dansEuropean Heart Journal, les femmes auraient plus de 40 % de risques d’être mal diagnostiquées par rapport aux hommes. Or, dans ces cas-là, le temps est précieux, surtout que « les artères des femmes sont plus difficiles à revasculariser, plus fines et plus fragiles que celles des hommes » précise le Pr Claire Mounier-Vehier qui préside la FFC. Leurs chances de survie sont amoindries. 

En plus des vomissements et des nausées, les femmes « doivent s’alerter face aux signes atypiques suivants : la sensation d’épuisement, l’essoufflement à l’effort », souligne la FFC. « Ces symptômes atypiques contribuent à une prise en charge trop tardive des femmes lors d’un infarctus », ajoute la Pr Claire Mounier-Vehier.

 (Photo : Fotolia)

Les femmes qui présentent plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire doivent s’alerter face aux signes atypiques suivants : la sensation d’épuisement, l’essoufflement à l’effort.  

La plupart du temps, les femmes minorent ces symptômes, les associent à tort à la fatigue, au stress. La FFC note qu’elles arrivent aux urgences une heure plus tard que les hommes. Le Pr Le Breton insiste : « Il ne faut pas tarder à appeler le 15 directement. » 

Même les femmes jeunes 

Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les femmes seraient protégées des maladies cardiovasculaires jusqu’à la ménopause grâce à leurs hormones, elles sont en réalité touchées de plus en plus jeunes. Les hospitalisations pour infarctus ont progressé de 4,8 % par an entre 2009 et 2013 pour les femmes de 45 à 54 ans, d’après une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS), publiée en mars.

  (Photo : archives Ouest-France) 

Le mode de vie des femmes jeunes a évolué, avec l’adoption des mêmes comportements à risque que les hommes, notamment le tabagisme, note la présidente de la Fédération française de cardiologie.

Pour Claire Mounier-Vehier, cela s’explique par le fait que « le mode de vie des femmes jeunes a évolué, avec l’adoption des mêmes comportements à risque que les hommes ». Infarctus et accidents vasculaires cérébraux sont favorisés par une augmentation du tabagisme, de l’obésité et de la sédentarité. « D’autres facteurs de risque cardiovasculaire comme l’hypertension, le cholestérol et les antécédents familiaux doivent inciter les femmes jeunes à penser qu’elles peuvent faire un infarctus », insiste le Pr Hervé Le Breton.

 

 

 

 

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