Epidémie de grippe

Ouest-France du 16 mars 2022 

La grippe s’étend : presque toutes les régions au niveau d’alerte épidémie

Éclipsée l’an dernier par le Covid-19, les confinements et les gestes barrières, la grippe saisonnière est bien présente en cette fin d’hiver 2021-2022. Dans la semaine du 8 au 13 mars 2022, son taux d’incidence est monté à 146 cas pour 100 000 habitants, en hausse de 95 % par rapport à la semaine précédente.

Les indicateurs de la grippe sont tous en hausse en semaine 10 (du 7 au 13 mars). Photo d’illustration. | WELLNHOFER DESIGNS – STOCK.ADOBE

Dans son bulletin hebdomadaire sur l’épidémie de grippe saisonnière du 16 mars 2022, Santé publique France relève une forte augmentation de l’ensemble des indicateurs grippe​.

Alors que l’épidémie de Covid-19 connaît également un rebond ces derniers jours, la grippe saisonnière a vu son taux d’incidence augmenter de 95 % entre la semaine 9 et la semaine 10. Du 8 au 13 mars, le taux d’incidence des consultations pour syndrome grippal était de 146 pour 100 000 habitants.

Cette hausse concerne toutes les régions métropolitaines, qui sont au niveau d’alerte épidémie, à l’exception de la Corse. Cela inclut l’Île-de-France alors que celle-ci, frappée tôt par l’épidémie fin 2021, avait connu une accalmie en début d’année et n’était plus considérée comme en phase épidémique. Elle y est repassée cette semaine.

Outre-mer, la Guyane est également en épidémie, mais les autres départements sont épargnés.

Le réseau Oscour a recensé la semaine dernière 574 hospitalisations après un passage aux urgences pour syndrome grippal, 64 % de plus que la semaine précédente.

Depuis le début de la surveillance, en semaine 40 (4 au 10 octobre 2021), 157 cas graves ont été admis en réanimation, dont 10 la semaine passée.

Épidémie tardive

Cet envol de la grippe est inhabituellement tardif. Ces dernières années, le pic de l’épidémie – mesuré par le taux de consultation par rapport au nombre d’habitants – avait plutôt lieu en février.

L’hiver 2020-2021 était toutefois particulier, en raison des mesures de confinement prises face au Covid-19. Elles avaient, par extension, permis de bloquer la circulation de nombreux autres microbes, comme le virus de la grippe.

Mais les Français, moins infectés que d’habitude, sont aussi moins immunisés collectivement, ce qui a favorisé une reprise de l’épidémie cet hiver.

Celle-ci reste pour autant en dessous des niveaux observés en 2019-2020, juste avant le Covid, et surtout 2018-2019 où l’épidémie avait été particulièrement forte.