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GIRONDE VIGILANTE
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10 mai 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 9 mai 2020 

Le dernier week-end avant le déconfinement 

PERMIS OU PAS Le confinement prend fin ce lundi matin. Retour sur ce qui sera possible à condition de respecter les consignes sanitaires

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Ce 11 mai, à la question: «Comment ça va ?», certains d’entre vous vont enfin pouvoir de nouveau répondre «comme un lundi», l’une des phrases les plus célèbres qu’on n’ait jamais entendues autour d’une machine à café. Le confinement, c’est en effet fini. Ou plutôt, si on veut adopter la nuance des autorités publiques, on va confiner autrement. Plus besoin en tout cas d’imprimer ou de télécharger sur votre smartphone l’attestation dérogatoire de sortie sous peine d’une amende de 135 euros. 

Vous pourrez circuler librement dans un rayon de 100 km, à vol d’oiseau, autour de vous. Mais il vous faudra un justificatif de domicile. En revanche, au-delà de 100km, et si vous quittez votre département de résidence, une nouvelle attestation sera obligatoire. Ces déplacements ne seront possibles que pour un motif professionnel ou familial impérieux. 

Les enfants reprennent le chemin de l’école (lire pages 2 à 4) ou celui de la crèche. Enfin, vont s’exclamer certains parents, sevrés de solitude ou de shopping. Il sera même possible d’arroser ce déconfinement en invitant des amis ou de la famille à la maison. 

Mais attention, pas plus de dix personnes. On touche là «l’appel à la responsabilité individuelle des Français», chère au gouvernement car il est peu probable que policiers ou gendarmes viennent effectuer un contrôle chez vous. Vérifiez toutefois que vous n’avez pas de contentieux avec un voisin, une dénonciation est si vite arrivée... 

Coiffeurs et lèche-vitrines 

Aller chez le coiffeur ou son esthéticienne, acheter un livre ou une paire de chaussures, faire du lèchevitrines, tout cela redevient possible à partir de lundi. Pas sûr d’ailleurs que l’expression «lèchevitrines » soit la plus adéquate en raison des lourdes contraintes sanitaires qui vous attendront à l’entrée et à l’intérieur des boutiques. Les centres commerciaux de moins de 40 000 mètres carrés pourront aussi à nouveau accueillir leurs clients. 

Au-delà, ce sera au préfet de trancher, comme pour Bordeaux-Lac, Bègles Rives d’Arcins, Mérignac-Soleil en Gironde et le BAB2 de Bayonne. Les commerçants seront en droit d’imposer le port du masque dans leur magasin. 

À défaut de courir les commerces, vous pourrez courir tout court, ou faire du vélo, mais attention, dans votre élan, à ne pas dépasser les 100km. Il faudra en revanche attendre pour retourner dans une salle de sports ou pratiquer un sport collectif ou de combat. 

Plages et plans d’eau 

Les bibliothèques et médiathèques ont l’autorisation de rouvrir ce lundi. Idem pour les petits musées, même si, malgré les efforts d’explication de Christophe Castaner, cette notion demeure floue. Grâce à sa couleur verte, la Nouvelle-Aquitaine autorise ses habitants à redécouvrir les parcs et les jardins. La préfète Fabienne Buccio rappelle que les forêts n’ont en revanche jamais été interdites. 

Pour ceux qui préfèrent le bruit des vagues, bonne nouvelle, les plages restent certes interdites mais une interdiction très formelle puisque les maires pourront solliciter une dérogation préfectorale. Et, en Gironde, Fabienne Buccio reconnaît avoir été très sollicitée. 

La plupart des plages du littoral devraient accueillir des visiteurs, uniquement pour se promener en respectant la distanciation physique. Ni bronzage ni barbecue. Idem pour tous les plans d’eau de la région qui en est richement dotée. 

Le surf et les activités nautiques sont également autorisés mais avec les inévitables consignes sanitaires à respecter. De même, la pratique des activités nautiques en mer est de nouveau possible sur le littoral. 

Et si la chasse est fermée (comme chaque année à pareille période), la pêche est en revanche possible. Une activité où on n’a pas attendu le coronavirus pour se maintenir à bonne distance.

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2020 05 09 SO Bilan

2020 05 09 SO Les oubliés du déconfinement

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2020 05 09 SO Quels sont les motifs impérieux permettant de se déplacer à plus de 100 km

2020 05 09 SO Quels sont les motifs impérieux permettant de se déplacer à plus de 100 km2

2020 05 09 SO La Nouvelle-Aquitaine peut aller jusqu'à 11 000 tests par jour

2020 05 09 SO La Nouvelle-Aquitaine peut aller jusqu'à 11 000 tests par jour2

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Sud-Ouest du 9 mai 2020 

La course pour retrouver les cas contacts 

NOUVELLE-AQUITAINE La recherche de cas contacts sera au cœur du déconfinement. Exemple avec les enquêteurs de l’ARS

2020 05 09 la courseLa cellule de crise de l’Agence régionale de santé est un des maillons de la chaîne d’enquête avec les médecins généralistes. PHOTO THIERRY DAVID/« SUD OUEST»»

La salle de crise, au sous-sol de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bordeaux, est en ébullition. Cela dure depuis de nombreuses semaines. Les traits tirés sur les visages confirment que beaucoup de nuits ont été courtes. Ici, loin des salles de réanimation, se joue une autre partie de la lutte contre le virus. Celle qui consiste à rendre visible un ennemi si habile à se dissimuler. Dans le jargon des épidémiologistes devenu si familier depuis quelques semaines, on appelle cela le « contact tracing ». Soit la recherche des personnes ayant approché un malade. Un travail mené ici qui préfigure celui des brigades de santé dont l’activité constituera à partir de lundi un pilier du déconfinement (lire ci-dessus). 

Au téléphone, le docteur Martine Vivier Darrigol mène un entretien. Au bout du fil, une femme diagnostiquée positive il y a quelques heures. « Par qui avez-vous été dépistée ? Avec qui avez-vous été en contact ? Un infirmier ? D’accord. Avait-il des symptômes ? Portait-il un masque ? Il va être testé ? Bon, très bien. Et dans votre famille ? Ah. Votre mari tousse… ». L’échange dure une quinzaine de minutes. Rien de particulier. « Le médecin de famille est dans la boucle, c’est un point important», explique-telle. 

Une politique de traçage 

Lorsque la France est passée au stade 3 de l’épidémie, c’est-à-dire qu’il était admis que le virus circulait, l’ARS de Nouvelle-Aquitaine, dérogeant quelque peu à la doctrine nationale, a décidé de maintenir une politique intensive de traçage des contacts des personnes testées positives, mobilisant plus d’une centaine d’enquêteurs. « Cela représente des milliers et des milliers d’appels téléphoniques », explique Laurent Filleul, de la cellule régionale de Santé Public France. « C’est peut-être l’une des raisons qui a fait que l’épidémie est restée contenue sur le territoire », pense le docteur Catherine Cerfontaine, médecin référent de l’ARS. 

« On pense que les gestes barrières et les consignes d’isolement sont beaucoup plus appliquées si les personnes reçoivent des appels individualisés de professionnels. Notre rôle, au-delà de la recherche des contacts, est de les aider à respecter ces gestes, de surveiller l’évolution de leur maladie, et parfois aussi d’apporter du soutien», glisse Martine Vivier Darrigol. La technique est ancienne. Elle est utilisée au cours des épidémies de tuberculose, de variole, mais aussi de rougeole. «On a dû adapter notre protocole pour un virus qui nous était inconnu », relève le docteur Vivier Darrigol. 

La région dispose néanmoins d’une expérience ancienne puisque c’est à Bordeaux que fut détecté le premier cas français et que fut inaugurée la recherche de contacts autour de cette maladie. La personne s’était rendue dans un cabinet de SOS médecin. «On a fait un plan du cabinet, pour savoir qui était présent minute par minute, on a dessiné la salle d’attente, déterminé qui était assis à côté de qui, à quel moment. Puis on a appelé tous ces gens pour leur demander s’ils étaient entrés en contact avec une personne avec une valise (le signe distinctif du malade), si cette personne avait toussé devant eux… C’est un peu un travail de policiers », explique Laurent Filleul. 

Écouter les petites histoires 

Quelques semaines plus tard, dans le Lot-et-Garonne les analystes de Santé Publique France repèrent un risque de cas groupés, sans doute lié au rassemblement évangéliste de Mulhouse. « La ville d’Agen était potentiellement menacée. S’est engagée une course contre le temps », poursuit Laurent Filleul. «On a décidé de sectoriser une partie du département. On a monté des équipes mobiles pour aller chez toutes les personnes potentiellement en contact avec des porteurs », se souvient Martine Vivier Darrigol. En tout plus de 70 personnes ont été testées. «Il faut très vite identifier les contacts négligeables des proches. Une grande partie du travail se joue dans la capacité d’écoute. Il y a souvent une petite histoire dont les gens ne mesurent pas l’importance mais qui va nous mettre sur une piste », poursuit Laurent Filleul. 

« La limite est que jusqu’à présent nous n’avons travaillé qu’à partir des cas testés positifs. Nous n’avions pas, par exemple, les cas suspectés par les médecins mais non testés. Des choses nous ont forcément échappé », explique Catherine Cerfontaine. Reste que même en fin de confinement et dans une région réputée très épargnée, les brigades de l’ARS continuent à briser des chaînes de confinement. Ce fut le cas récemment dans une résidence pour personnes âgées du Sud Gironde où les enquêtes à la suite du décès d’une personne à l’hôpital ont permis de stopper la propagation du virus. Huit résidents et une infirmière avaient déjà contracté la maladie. 

En Dordogne, les enquêteurs tentent en ce moment de contenir une nouvelle situation de contamination groupée dans un village. Celle-ci semble avoir débuté au cours d’un enterrement.

Sud-Ouest du 9 mai 2020 

« Une femme a dû livrer les noms de ses amants » 

Possiblement intrusives, ces enquêtes massives posent un défi pour le respect de la vie privée

2020 05 09 une femme

Sans terrain, point de salut. C’est en substance les mots prononcés par le président du Comité scientifique Jean-François Delfraissy devant les sénateurs qui examinaient le projet d’application de tracing via les smartphones. Le scientifique estimait, alors, prenant exemple sur la Corée du Sud, que seraient nécessaires entre 20 000 et 30000 personnes pour enquêter sur le terrain et briser les chaînes de contamination qui ne manqueront pas de naître après le déconfinement. Repérer, tester, isoler…

Nul ne sait encore quels seront réellement les effectifs de ces fameuses brigades lundi. Trois à 5 000 personnes, selon Édouard Philippe. Jusqu’à 100 000, a estimé Olivier Véran…

Une chose est sûre, face à l’ampleur du chantier, les effectifs des Agences régionales de santé (ARS) qui disposent de ce savoirfaire (lire ci-dessus) n’y suffiront pas. Il s’agirait, selon les prévisions du gouvernement de remonter les cas contacts d’un nombre de contaminés qui pourraient approcher les 3 000 par jour (seuil au-delà duquel il faudrait probablement reconfiner).

Le dispositif entend donc mobiliser en première ligne les médecins généralistes. Chargés de prescrire les tests, ils devront également tracer les cas contact au sein de la famille.

En second rideau, ce sont des équipes conduites par l’Assurance maladie qui chercheront au-delà du cercle familial. Puis en troisième ligne, les équipes de l’ARS se chargeront des cas complexes, notamment des cas de contamination groupés.

Le secret médical pour les uns

Sur le plan de la vie privée et du secret médical, ces enquêtes massives poseront des questions. « Par nature, ces enquêtes sont intrusives. Nous avons eu deux clusters dans le département. Pour briser les chaînes de contamination, une femme a, par exemple, dû donner la liste de ses amants », explique un parlementaire de Haute-Savoie.

Médecins et enquêteurs de l’ARS sont encadrés par des dispositifs robustes comme le secret médical. Pour les brigades pilotées par l’Assurance maladie, le gouvernement envisage un recrutement plus large (agents de la CPAM, de CCAS…). «Jamais l’Assurance maladie n’a trahi le secret médical», rassurait, jeudi, le président de la Fédération des médecins de France sur Europe 1. Le gouvernement prévoit, par ailleurs, que les données collectées abondent a minima deux nouveaux fichiers. L’un recensant les malades testés positifs, et l’autre les coordonnées des personnes à contacter en cas d’identification d’une personne contaminée. « Certaines données liées à des enquêtes achevées » autour d’un patient atteint du Covid-19 «devraient être supprimées dans un délai assez bref, bien avant la fin de l’épidémie », a récemment préconisé la présidente de la Cnil. La Commission nationale de l’informatique et des libertés devrait rendre un avis complet sous peu. Elle a également demandé à voir le questionnaire que les brigades sanitaires soumettront aux personnes contaminées. « Il faudra donner des consignes très claires aux enquêteurs sur ce qu’ils peuvent demander puis collecter » auprès des personnes porteuses du coronavirus, et « sur ce dont ils n’ont pas à connaître », a mis en garde sa présidente. La Cnil devrait diligenter des contrôles dans les premières semaines du dispositif. 

2020 05 09 SO 90 pour cent des écoles reprendront entre le 12 et le 18 mai

2020 05 09 SO 90 pour cent des écoles reprendront entre le 12 et le 18 mai2

2020 05 09 SO Le casse tête du ramassage scolaire

2020 05 09 SO Les dates

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Sud-Ouest du 9 mai 2020 

La réouverture des plages se prépare 

DÉCONFINEMENT Matignon met la préfecture en arbitre des projets de réouverture. Les premières plages pourraient être accessibles dès la semaine prochaine

2020 05 09 réouvertureA Lège-Cap-Ferret, Philippe de Gonneville veut promouvoir une conception dynamique de la plage : les pratiques sportives, la baignade... La presqu’île compte 50 kilomètres de littoral. Ici à Lacanau. PHOTO JULIEN LESTAGE

"Une réouverture de certaines plages est possible en Gironde dès la fin de la semaine prochaine. C’est ce que la préfète Fabienne Buccio a annoncé hier, mais toute réouverture est soumise à des conditions. Ce sont les maires qui doivent demander la réouverture des plages et monter un dossier présentant les aménagements nécessaires à garantir une sécurité sanitaire satisfaisante. La préfecture instruit ce dossier et accorde ou refuse l’ouverture. 

La préfète impose, par ailleurs, que les élus locaux coordonnent leurs initiatives pour éviter les incohérences. Par exemple, une plage prise d’assaut ici ou là parce que celle d’à côté serait fermée. À ce jour, une vingtaine de communes ont engagé un travail avec la préfecture pour monter des demandes de réouverture. Tour d’horizon."...

2020_05_09_SO_La_réouverture_des_plages_se_prépare

2020 05 09 SO Surveillance des plages au débat

2020 05 09 la plage interdite

2020 05 09 SO La plage interdite et le bateau au corps mort

2020 05 09 SO La plage interdite et le bateau au corps mort2

2020 05 09 SO Objectif juin pour la dune du Pilat

 

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