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GIRONDE VIGILANTE
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13 avril 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 13 avril 2020 

Les services de réanimation évitent la noyade 

BILAN La légère baisse du nombre de patients en réanimation dans les hôpitaux français se confirme pour le quatrième jour consécutif. Fragile embellie

2020 04 13 les services de réanimation

Lors de son point de situation quotidien, Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, indiquait samedi que la France était sur la voie de l’éclaircie. Ses services hospitaliers de soins intensifs et de réanimation du moins. Pour le troisième jour consécutif, le nombre de malades graves du Covid-19 connaissait une légère baisse : 121 patients en moins. 

Hier soir, le ministère de la Santé a confirmé ce qui ressemble maintenant à une tendance porteuse d’espérance. Durant les dernières 24 heures, on a à nouveau enregistré un solde négatif (la différence entre les sorties de réanimation et les admissions) : 35 personnes de moins à l’échelle hexagonale. La diminution est faiblarde. Elle correspond à 0,5 % du nombre total de cas graves qui occupent un lit de réanimation dans le pays, soit très exactement 6 845 hier soir. 

Outre qu’elle soulage les équipes de soignants exténués dans les régions les plus exposées, cette stabilisation éloigne le spectre d’une submersion du système de soins. Les pouvoirs publics ont largement communiqué ces dernières semaines sur l’augmentation rapide des capacités de réanimation grâce à la déprogrammation des actes chirurgicaux non urgents et à la reconversion de services entiers. On est ainsi passé de 5000 à 10 000 lits de réanimation sur le sol français. 

Pas de situation à l’italienne 

Si l’épidémie de Covid-19 devait être jugulée à son niveau actuel, la marge de sécurité ne serait pas entamée : il reste plus de 3 000 places mobilisables. Avec le transfert systématique des patients entre les régions les plus et les moins touchées, il n’y a aucune raison de vivre un drame « à l’italienne », quand certains hôpitaux du nord du pays devaient opérer des choix cornéliens entre les patients à prendre en charge. 

Les statistiques régionales donnent une idée de l’ampleur de la différence entre les territoires les plus atteints (Grand Est, Ile-deFrance, Hauts-de-France) et ceux qui ont été (relativement) préservés par la quasi-fermeture des voies de communication. Dans le Grand Est, on a franchi ce week-end la barre des 2 000 décès du Covid-19 en milieu hospitalier. En Nouvelle-Aquitaine, on déplorait hier 190 morts, alors que la région est plus peuplée que le Grand Est (et qu’elle soigne des patients venus d’ailleurs).

305 décès supplémentaires 

L’évolution de la mortalité hospitalière semble également témoigner d’un léger mieux. 305 personnes sont mortes du Covid-19 en l’espace de 24 heures, dont dix en Nouvelle-Aquitaine. C’est évidemment dramatique mais ce chiffre est à comparer au « point haut» de lundi dernier : 605 décès, près du double. Leur nombre quotidien ne devrait pas s’infléchir de manière significative avant quelque temps, en raison d’un décalage chronologique entre le moment de l’hospitalisation d’une personne dans un état grave et celui de son décès éventuel. 

Au final, près de 14 400 patients ont péri à l’hôpital et/ou dans les Ehpad depuis le début de l’épidémie. Ce macabre décompte reste partiel. Il n’inclut pas les décès à domicile, dont le nombre pourra, après coup, être approché par les statistiques de l’état civil. 

Point positif, qui rappelle que le Covid-19 est une maladie dont on guérit dans l’écrasante majorité des cas, plus de 27 000 personnes sont sorties de l’hôpital et sont retournées à domicile. Ils sont 815 dans cette situation en Nouvelle-Aquitaine, pratiquement aussi nombreux que le nombre actuel de patients du Covid-19 hospitalisés dans la région.

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2020 04 13 SO du personnel à la rescousse

Sud-Ouest du 13 avril 2020 

Des milliers de volontaires en renfort 

NOUVELLE-AQUITAINE L’Agence régionale de santé a lancé une plateforme pour mobiliser des remplaçants de personnels soignant

2020 04 13 des milliers

Pour la Nouvelle-Aquitaine, une des régions pour le moment les moins impactées par l’épidémie de coronavirus, il s’agit de rassembler des troupes, de constituer une petite armée opérationnelle et volontaire pour renforcer la ligne de front dans les établissements de santé, plutôt que de répondre à une urgence réelle. Anticiper un afflux massif de malades et d’éventuels besoins de personnels soignants, telle est donc l’ambition de la plateforme www.renfort-covid.fr, lancée par l’Agence régionale de santé et la start-up MedGo, le 30 mars dernier. Huit jours plus tard, le 8 avril, 2 985 volontaires s’y étaient manifestés pour prêter main forte aux 700 établissements de santé inscrits. Parmi les premiers, 122 ont reçu une mission, sur les 367 demandes des seconds. 

Pas d’informations précises 

«Nous n’avons pas d’informations précises, à l’ARS, sur les catégories d’établissements qui ont manifesté des besoins. On peut néanmoins supposer, au regard de ce qui nous remonte du terrain, que les grands centres hospitaliers de Nouvelle-Aquitaine n’ont pas de problème de remplacement. D’autant que toutes les opérations chirurgicales non urgentes ont été suspendues et reportées, permettant ainsi de libérer du personnel réaffecté vers d’autres services plus actifs comme les urgences et surtout les hospitalisations liées au Covid-19», fait remarquer Caroline Bilhaut, de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. «Il est fort probable qu’actuellement les besoins identifiés sur la plateforme proviennent d’établissements de santé plus modestes.» 

Aides-soignants demandés 

L’ARS a néanmoins plus de lisibilité sur les profils de renforts demandés : 47 % d’aides-soignants, 17 % d’agents de services hospitaliers et 13 % d’infirmières. D’ailleurs, sur les 122 volontaires qui ont été d’ores et déjà mis à disposition des établis sements, on compte 48% d’aides-soignants et 32% d’agents hospitaliers. Du côté des volontaires, les profils sont variés : 22 % d’infirmiers, 17 % d’aides-soignants, 13 % de kinésithérapeutes, 8 % de médecins, 7 % d’agents des services hospitaliers, 5 % de brancardiers, 4% de conducteurs ambulanciers et 5 % d’autres métiers du soin, 3% dans le support-logistique, et 16 % d’autres professions hors soins. 

« Ceux qui constituent ce vivier sont de jeunes retraités des professions de santé, des actifs en période de congé et des étudiants. Un étudiant infirmier ne va pas pouvoir postuler pour une mission d’infirmier, mais pour une mission d’aide-soignant. Idem, un étudiant aide-soignant pourra postuler pour un remplacement d’agent de service hospitalier. 15 % des volontaires se proposent sur d’autres métiers que leur métier initial, comme par exemple un médecin volontaire pour un renfort de poste d’infirmier », ajoute Caroline Bilhaut. « C’est aux directeurs d’établissements de s’assurer des compétences de chacun, et bien évidemment de l’exercice des missions dans un cadre totalement sécurisé. Quant aux volontaires qui exercent un métier hors du domaine de la santé, ils peuvent s’inscrire à la marge et seront alors mobilisables sur des missions hors soins, comme coursier, par exemple. Mais à ce jour, il n’y a pas de besoins de ce type.» 

À noter enfin que 40 professionnels de santé néo-aquitains ont effectué des missions d’appui au bénéfice des CHU de Nancy, CHR de Metz et CH de Mulhouse. En outre, plus de 200 se sont portés candidats pour renforcer les équipes des hôpitaux parisiens.

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Europe 1 du 13 avril 2020 

TÉMOIGNAGE - "Restez chez vous, c'est mieux que chez nous" : le cri d'alarme d'une aide-soignante

2020 04 13 témoignageLes soignants sont désormais en première ligne face à la pandémie de Covid-19. © Cedrick-Isham CALVADOS / AFP 

Trois ans qu'Élise Muller est aide-soignante. Pendant trois ans, elle ne pensait pas un jour connaître une pandémie. Au micro d'Europe 1, elle dit être "au front" face à l'épidémie de Covid-19. Afflux de malades, angoisse face à la mort et parfois, quelques épisodes plus lumineux... Élise Muller décrit son quotidien à l'hôpital Lariboisière à Paris. 

TÉMOIGNAGE 

Elle est l'un des soldats dans la guerre contre le Covid-19. Élise Muller, diplômée depuis trois ans est aide-soignante dans le service de réanimation de l’hôpital Lariboisière, à Paris. Inquiète par l'évolution de l'épidémie, elle raconte au micro d'Europe 1 son quotidien marqué par l'afflux de malades, l'impuissance face à la mort et les rares moments lumineux qui l'aident à tenir le coup. 

Le service de réanimation de l'hôpital Lariboisière est saturé. Élise Muller le constate tous les jours avec impuissance. "C'est violent de voir ces gens en détresse et de voir qu'il y en a autant d'un coup", raconte Élise Muller. "Dès qu'un patient s'en va, la chambre ne reste pas libre longtemps. Trente minutes après, on nous annonce une nouvelle entrée." Face à cet afflux de patients, les soignants ont dû s'adapter. "L'équipe a triplé de volume et on a poussé les les murs", assure-t-elle.

La "sensation que quelque chose nous échappe" 

Hormis le nombre inquiétant de malades, c'est aussi leur état qui bouleverse Élise Muller. "Ce qui est très spécifique au Covid-19, c'est que le patient peut arriver conscient et une heure après il se retrouve sédaté et intubé. La dégradation survient très rapidement", décrit-elle. Un phénomène qui renforce la pression psychologique, selon elle. "Moralement c'est difficile. Parfois, on a la sensation que quelque chose nous échappe", ajoute Élise Muller. 

Parmi tous les patients qu'elle a croisés, l'un d'entre eux l'a particulièrement marquée. "Je me souviens de ce jeune homme de 33 ans qui est arrivé chez nous sans antécédent particulier. Il s'est retrouvé intubé et sédaté. Malheureusement, il est décédé trois jours plus tard. Ça va vraiment vite. On a très peu de répit", déplore-t-elle. 

>> PODCAST - Coronavirus : retrouvez toutes les réponses à vos questions ici 

La charge psychologique est d'autant plus lourde qu'Élise Muller est aussi confrontée aux familles des victimes. "Je repense à cette dame qui est décédée. On a du accompagner ses trois filles dans la chambre pour qu'elles lui disent au revoir. Il fallait éviter qu'elles lui fassent des câlins puisqu'elle était infectée par le Covid-19. La tension était très palpable", se souvient-elle. 

"Je ne pensais pas que j'allais vivre une pandémie" 

Élise Muller explique ne pas avoir été préparée à une telle hécatombe. "Cela fait trois ans que je suis diplômée. Je ne pensais pas que j'allais vivre une pandémie", dit-elle. 

Malgré cette réalité morbide, quelques moments de joie l'aident à surmonter le quotidien. Elle évoque ces "petites choses qui font plaisir" et qui "aident à garder le moral". Comme l'évolution de l'un des premiers patients intubés dans son service. "Il est passé par toutes les complications possibles. On l'a extubé mercredi dernier et il a pu parler. Ses premiers mots nous étaient consacrés : il nous a dit merci et que l'on avait fait un travail formidable", se remémore Élise Muller. "Je lui ai prêté le téléphone de l’accueil pour qu'il puisse parler à sa femme qu'il n'avait pas vue ni entendue depuis deux semaines." 

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Difficile alors, pour l'aide-soignante de se contenir. "Je l'ai laissé tout seul et je suis vite partie parce que je sentais l'émotion me gagner", se souvient Élise Muller. 

Ces épisodes qui adoucissent la dureté du quotidien ne viennent pas toujours de l'intérieur de l'hôpital. Élise Muller remercie par exemple "tous ces particuliers et ces chefs qui se sont réunis pour nous faire à manger". "Ces cinq ou dix minutes où l'on se sent bien nous redonnent de l'énergie pour repartir de plus belle", affirme-t-elle. 

Vers une deuxième vague 

Si Élise Muller garde le moral, elle est peu optimiste concernant l'évolution de la pandémie. "On s'attend à une deuxième vague. On sait que c'est loin d'être fini", regrette-elle. "Quand on sort du travail le soir, à 19 heures, on se rend bien compte que de plus en plus de monde commencent à se déconfiner. On sait que cela peut produire une nouvelle vague." 

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Pour éviter ce scénario, elle appelle la population à faire des sacrifices. "Si on veut sortir vite de l'épidémie, il faut vraiment respecter le confinement jusqu'au bout. Restez chez vous, c'est mieux que chez nous", martèle Élise Muller. "Il vaut mieux être dans son lit chez soi tranquillement que de se retrouver intubé et sédaté sur le ventre dans nos lits de réanimation. Je vous l'assure, ce n'est ni confortable, ni agréable." 

En attendant le pire, Élise Muller fait preuve d'un mental d'acier. "On est au front. Il faut coûte que coûte que le navire garde le cap. Pour l'instant, on résiste mais c'est au prix de beaucoup d’efforts humains", explique-t-elle. 

2020 04 13 SO Plusieurs cas probables de contamination

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2020 04 13 SO La poste revoit son dispositif 2

Sud-Ouest du 13 avril 2020 

L’OMS accusée de rouler pour la Chine 

ÉPIDÉMIE Trump juge le directeur éthiopien de l’Organisation mondiale de la santé aligné sur Pékin. Mais il n’est pas le seul

2020 04 13 OMS

Entre Tedros Adhanom Ghebreyesus et Xi Jinping, ici le 28 janvier, le courant passe cinq sur cinq. ARCH. ANNA RATKOGLO/SPUTNIK/AFP 

"Donald Trump va-t-il mettre sa menace à exécution? Depuis la semaine dernière, le président des États-Unis menace de retirer son pays de l’Organisation mondiale de la santé, ou a minima de lui couper les vivres. Trump reproche à l’OMS ses positions «très favorables à la Chine». L’organisation sanitaire « s’est plantée », affirme l’Américain qui fait grief au directeur général, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, un alignement sur le régime de Pékin qui aurait retardé la réaction internationale contre le Covid-19."...

2020_04_13_SO_L'OMS_accusée_de_rouler_pour_la_Chine

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