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12 avril 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 12 avril 2020

2020 04 12 SO Le trait d'Itturia

Sud-Ouest du 12 avril 2020 

« Pas raisonnable de faire des pronostics 

BILAN Le nombre de patients en réanimation continue de diminuer un peu. Une tendance fragile

2020 04 12 pas raisonnable

La locution « haut plateau » est partie pour devenir l’antienne du mois d’avril. Jérôme Salomon, qui annonce tous les soirs les nouvelles du front, semble l’avoir adoptée. L’épidémie de Covid-19 est donc juchée sur ce « haut plateau ». Son évolution ne menace plus – dans l’immédiat – de déborder les capacités de soins du pays mais « la pression hospitalière reste forte », a tenu à rappeler le directeur général de la santé. 

L’indicateur le plus crucial, c’est le nombre de patients hospitalisés dans des lits de réanimation. Il y en avait hier 121 de moins que la veille : 255 entrants au lieu de 431 vendredi. Le solde était négatif pour le troisième jour consécutif, ce qui soulage d’autant les soignants. « L’éclaircie semble se confirmer», a admis Jérôme Salomon. Toutefois, la France reste très éloignée de l’état normal de son système hospitalier. Avant le déclenchement de l’épidémie, elle comptait environ 5 000 lits en réanimation. La capacité a doublé en quelques semaines. 6 883 malades y occupaient un lit hier. « Nous prenons en charge un nombre exceptionnel de patients », a insisté le patron de la DGS. 

Plus de 13 800 morts 

On aura du mal à considérer que 643 nouveaux décès en l’espace de 24 heures correspondent à une bonne nouvelle. Pourtant, le total est là aussi moins déprimant que la veille. Il approchait le millier de décès vendredi. 81 % des personnes mortes du Covid-19 à l’hôpital étaient âgées de plus de 70 ans. Le très fort impact de la maladie chez les personnes âgées explique le bilan qui continue à s’alourdir dans les Ehpad. L’administration y a recensé 290 victimes supplémentaires hier. 

Au final, ce sont plus de 13 800 personnes qui sont décédées en France depuis le 1er mars en lien avec l’épidémie. La tendance à l’aggravation apparaît nettement dans les statistiques de la mortalité. La semaine 14, du 30 mars au 5 avril, est à ce jour la plus meurtrière. Dix régions sur 13 (en métropole) connaissent une surmortalité importante sur cette période, ainsi que 40 départements. 

La région toujours épargnée 

Depuis la flambée épidémique de mars, les territoires néo-aquitains restent relativement épargnés. Les chiffres divulgués hier soir par l’Agence régionale de santé (ARS) le confirment une fois de plus. Ils font état d’une nette hausse du nombre de personnes en réanimation ou en soins intensifs (+35). L’indicateur ne reflète pas fidèlement l’évolution car il intègre les patients qui ont quitté d’autres régions en tension pour être admis dans les hôpitaux de Nouvelle-Aquitaine, moins surchargés. 41 malades en provenance d’Ile-de-France figurent ainsi dans le total. Depuis le début de l’épidémie, on a enregistré le décès de 180 personnes à l’hôpital et de 53 pensionnaires en Ehpad dans la région. La réalité est sans doute plus cruelle dans les établissements pour personnes âgées dépendantes. Tous les chiffres ne sont pas encore disponibles. 

On ne parle pas de déconfiner Ce tableau sans tendance claire interdit à la Direction générale de la santé d’envisager le déconfinement à cette heure. «Il n’est absolument pas raisonnable de faire des pronostics pour l’avenir », a appuyé hier Jérôme Salomon.

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Sud-Ouest du 12 avril 2020  

Pourquoi il est trop tôt pour déconfiner 

L’ÉPIDÉMIE L’Italie prolonge, l’OMS alerte : alors que les Français attendent le discours d’Emmanuel Macron, lundi soir, l’impatience de la fin du confinement se heurte à la réalité

2020 04 12 pourquoiLe déconfinement devra se faire sans précipitation.ARCH. J.-C. SOUNALET

Alors que plusieurs pays d’Europe préparent déjà la transition vers le déconfinement, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en garde contre toute précipitation. « Le reflux de la pandémie pourrait être aussi mortel que sa propagation s’il n’est pas géré convenablement», avertit Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’agence onusienne. 

Message relayé en France hier au micro de RTL par le professeur Philippe Juvin. «Le déconfinement général n’aurait pas lieu avant de longues semaines », pronostique le chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris. Même si le professeur Didier Raoult dans l’une de ses multiples communications affirme que les infections virales s’apaisent le printemps venu, il faudra sans doute vivre de nombreux mois avec l’épée de Damoclès du Covid-19 au-dessus des têtes. 

1 Quand commencer à déconfiner? 

La sortie du déconfinement ne peut être amorcée qu’à deux conditions : le pic de l’épidémie doit être dans le rétroviseur et la phase descendante clairement engagée. Ce qui suppose une forte diminution des contaminations et des entrées en réanimation, et un examen attentif des statistiques. Si l’on en croit une enquête menée par le syndicat de médecins MG France auprès de ses membres, le nombre de cas est largement sous estimé. Les courbes de progression commencent seulement à s’aplatir même si les premiers signes encourageants apparaissent avec le très léger repli des admissions en réanimation en fin de semaine.

2020 04 12 pourquoi 2

2 Comment faire refluer l’épidémie? 

En l’absence de vaccin et de tests, le confinement était la seule solution. Il a permis d’éviter des centaines de milliers de morts. Mais en contrepartie, le seuil à partir duquel se constitue une immunité de groupe n’a pu être atteint. Les épidémiologistes estiment que la maladie cesse de se propager si au moins 60% de la population a été infectée. Leurs organismes ayant fabriqué des anticorps, les sujets touchés par le virus ne sont plus contagieux. 

Quel est le pourcentage de la population française infectée ? C’est le flou le plus total. Selon des modélisations conçues par des experts britanniques, cette proportion avoisinerait 3 %. « Vraisemblablement inférieure à 15 %, y compris dans les zones les plus touchées par les premières vagues de l’épidémie », nuance pour sa part le Conseil scientifique qui épaule le gouvernement. 3,5 ou 15%… Seule certitude, avec des seuils aussi bas, il est impossible de programmer un quelconque jour J du déconfinement général. 

3 Unestratégie pour déconfiner progressivement? 

Le déconfinement par zone géographique est le plus fréquemment évoqué. L’Académie de médecine y est favorable s’il y a une décroissance nette du nombre de patients hospitalisés et si on interdit les mouvements de population entre régions confinées et déconfinées. Plus facile à dire qu’à mettre en œuvre. Seconde hypothèse, le déconfinement par classe d’âges. Le confinement continuerait à s’appliquer aux plus de 60 ans, particulièrement exposés au Covid-19, et aux personnes fragilisées. Les actifs et les personnes les moins à risque retrouveraient la liberté d’aller et de venir. Ce qui aurait l’avantage de permettre la constitution d’une immunité de groupe tout en maintenant un contrôle strict de l’épidémie. 

Les chercheurs anglo-saxons privilégient un troisième scénario; le stop-and-go ou l’alternance de période de confinement et de déconfinement dans l’attente de la mise au point d’un vaccin. Le virus étant censé de ne pas aimer le retour de la chaleur, cette stratégie permettrait de naviguer à vue en fonction des poussées de l’épidémie. Ce qui suppose une adaptation permanente des capacités hospitalières.

4 Quelles parades pour en finir? 

La rapidité de la sortie de crise sanitaire tient à la capacité de la France à réaliser dans les plus brefs délais des tests à grande échelle pour identifier les contaminés et les isoler. Le Conseil scientifique estime que le pari sera tenu, l’Académie de médecine est plus dubitative. Elle doute de «la disponibilité et de la fiabilité des tests individuels». À supposer qu’ils puissent être déployés, il restera à obtenir l’adhésion des Français pour installer sur leur téléphone l’application permettant de les tracer et d’identifier leurs contacts au cas où ils auraient été infectés.

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