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3 octobre 2019

Sapeurs-pompiers de Dordogne

Sud-Ouest du 30 septembre 2019 

En Dordogne, pourquoi les pompiers font payer les abus

les pompiers font payer les abus« Les montants à régler sont sans aucune mesure avec le coût de l’intervention », souligne le président du Sdis. PHOTO PH. GREILLER 

Le Sdis demande désormais le règlement des interventions injustifiées. L’objectif est avant tout « pédagogique ». 

Est-ce la fin d’un tabou ? En 2019, le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de la Dordogne a facturé une dizaine d’interventions à des particuliers. Toutes faisaient suite à des demandes jugées « abusives », parce que répétées dans le temps et ne présentant aucun caractère urgent. On citera l’exemple de cette dame âgée qui pouvait téléphoner aux pompiers jusqu’à quinze fois par mois « pour se rassurer » ou « régler des problèmes matériels », ou celui de ce retraité qui pouvait les faire déplacer à trois reprises pour l’aider à conduire sa femme handicapée aux toilettes. « Il a été question de factures dans des situations vraiment extrêmes », indique Serge Mérillou, le président du Sdis 24. 

Le sujet fait toujours débat 

« Quels que soient les motifs de déplacement, les montants à régler sont sans aucune mesure avec le coût réel de l’intervention », tient d’ailleurs à préciser le vice-président du Conseil départemental de la Dordogne. Là où depuis 2015, le Sdis du Calvados facture 410 euros le moindre déplacement abusif de ses hommes, le Sdis 24 se limite à demander des sommes modestes, voire symboliques lorsque les revenus de la personne sont critiques. « Notre but n’est pas de faire rentrer de l’argent dans les caisses, mais de faire de la pédagogie : les gens doivent impérativement comprendre que les pompiers ne sont pas là pour répondre à tout et n’importe quoi », glisse Serge Mérillou. 

Déjà cinq ans que congrès départemental après congrès (1), le président du Sdis 24 tirait la sonnette d’alarme, alertant sur la lassitude des pompiers et la perte de sens de leur métier. Cinq ans que le débat déchirait le conseil d’administration qui reste d’ailleurs aujourd’hui largement divisé sur le sujet. « Nous sommes très attachés à la gratuité des secours mais il faut malheureusement aussi tenir compte de la réalité du moment », insiste Serge Mérillou. 

La régulation médicale ciblée 

Cette réalité, ce sont des effectifs limités, amoindris par les restrictions budgétaires qui limitent le recrutement de professionnels, et plombés par la désaffection de la population pour le volontariat. Deux paramètres qui exigent que la plus grande attention soit portée à la distribution des hommes disponibles ou susceptibles de l’être sur le terrain. « Il n’est pas décent de demander à un pompier volontaire dont l’employeur a passé une convention avec le Sdis de se libérer pour un oui ou pour non, avertit le patron des soldats du feu de la Dordogne. Idem pour les pros : il est impératif de les avoir sous la main pour les envoyer sur les opérations qui relèvent de l’urgence. » 

« Les gens doivent impérativement comprendre que les pompiers ne sont pas là pour répondre à tout et n’importe quoi » 

L’avertissement vaut pour les particuliers comme pour les organismes de santé auxquels le président du Sdis reproche régulièrement de se défausser sur son service. « Le nombre d’interventions est en croissance permanente. Les organismes de régulation médicale se servent du Sdis pour envoyer les pompiers sur les opérations qu’ils ne veulent ou ne peuvent pas traiter. Le Sdis, et donc les collectivités qui le financent (Département, intercommunalités, communes) servent de support à la Sécurité sociale », s’agace Serge Mérillou.

  1. Les pompiers de la Dordogne tenaient leur congrès samedi 28 septembre à Terrasson. 

Dialogue de sourds après trois mois de grève 

Trois mois de grève et toujours le statu quo : les sapeurs-pompiers professionnels et le président du Sdis, Serge Mérillou, s’enferment dans un dialogue de sourds. « Je suis pourtant ouvert à la discussion, affirme le vice-président du Département. Ce n’est pas parce que je leur refuse la création de 40 postes que je ne les soutiens pas sur la préservation de leurs acquis sociaux. » 

La semaine dernière, une délégation a été reçue par le président du Département Germinal Peiro.

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