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1 août 2018

Feux de forêt : un été à haut risque

2018 08 01 SO Incendies la forêt sous surveillance

Incendies la forêt sous surveillance

Sud-Ouest du 1er août 2018 

Feux de forêt : un été à haut risque 

CHALEUR Alors qu’en Europe les feux se multiplient, la forêt des Landes de Gascogne bénéficie, pour l’instant, des réserves constituées par les pluies de printemps. Pour combien de temps ?

un été à haut risque

Alors qu’une partie de l’Europe est en proie à des feux de forêt sans précédent, le massif des Landes de Gascogne semble plutôt bien résister pour l’instant. PHOTO ILLUSTRATION SABINE LUONG-NHU-TRUAT

Alors qu’une partie de l’Europe est en proie à des feux de forêts sans précédent (lire par ailleurs), le massif des Landes de Gascogne semble plutôt bien résister pour l’instant. Si le Sud-Ouest a en effet connu un mois de juillet particulièrement chaud, il a, contrairement à d’autres pays, reçu une quantité abondante de précipitations au printemps. Ce capital hygrométrique n’est pas inépuisable. Cependant il pourrait permettre de voir venir encore quelques jours, estime Bernard Barbeau, adjoint au maire de Saint-Aubin-de-Médoc et responsable de la Défense des forêts contre les incendies (DFCI) de cette commune forestière située au nord de Bordeaux. 

Dans le massif, les équipes de la DFCI, une structure en partie financée par les sylviculteurs, patrouillent en appui de celles de pompiers dès l’arrivée des chaleurs. «La Gironde recense environ 1 000 départs de feux par an. C’est le département français où il y en a le plus. Ce qui montre la vulnérabilité du massif, même si la surface brûlée est moins importante que dans le Sud-Est», explique Bernard Barbeau. À l’entrée de la forêt, les premiers indicateurs sont encore rassurants. Les bénévoles de la DFCI prennent à pleines mains des herbes de sous-bois encore vertes. «C’est à partir du moment où la végétation de sous-bois devient sèche que le risque augmente. Nous n’y sommes pas encore, mais cela vient doucement. Les prochains jours de canicule risquent de changer la donne, cela peut basculer très vite», relèvent-ils. 

85% des feux d’origine humaine 

Un peu plus loin, la patrouille vérifie les points d’eau. Le massif est parsemé de ces mares artificielles, destinées à fournir de l’eau aux pompiers en cas d’incendie. Naturellement, celles-ci sont surveillées comme le lait sur le feu. Au début de l’hiver, la jauge était presque à zéro. Aujourd’hui, elle est à 1,30 mètre. « Le 1er juillet, il y avait 1,70 mètre de profondeur d’eau. C’est dire que les réserves s’épuisent très vite. Le risque est d’être à sec à l’automne», souligne Bernard Barbeau 

En prévision de jours plus difficiles, on peaufine également l’entretien des pistes et des pare-feu. Ce matin-là, une bande de 50 mètres en bordure d’habitations est débroussaillée. «La proximité de plus en plus importante du massif avec les zones habitées, qui ne cessent de s’étendre, est un facteur de risque», relève le patron de la DFCI. Le récent épisode grec, où la culture du risque de feu de forêt n’a pas infusé dans l’urbanisme, reste édifiant. 

En France, 85% des feux sont d’origine humaine: barbecues, mégots de cigarettes, travaux, feux volontaires de déchets verts (interdits toute l’année en Gironde), mais aussi feux de voitures… C’est, en effet, l’incendie volontaire d’un véhicule volé qui avait provoqué un incendie majeur à Saint-Aubin, il y a quelques années. «Ce qui est difficile à faire admettre, c’est que les riverains ont l’obligation de débroussailler. Quiconque est locataire ou propriétaire d’un terrain situé à moins de 200 mètres de bois doit débroussailler jusqu’à 50 mètres des constructions», rappelle Bernard Barbeau. 

En avril, 1 100 hectares ravagés Si le massif a connu peu d’incendies majeurs ces dernières années, le contexte est loin d’être rassurant. Les effets du réchauffement climatique n’échappent évidemment pas aux gardiens de la forêt. «Nous sommes particulièrement attentifs à l’évolution des événements intra-annuels, comme des épisodes caniculaires plus longs ou encore des sorties de printemps difficiles», explique Pierre Macé, le directeur de la DFCI en Aquitaine. Par exemple, en 2017, à Cissac, un incendie avait ravagé 1 100 hectares de forêt… en plein mois d’avril. 

«On constate également que des feux commencent à apparaître dans des départements qui n’étaient jusque-là jamais touchés, comme la Charente ou la Vienne », complète Bernard Barbeau. À l’évidence, le massif des Landes de Gascogne et ses 1,2 million d’hectares de pins doivent d’avoir été épargnés par des incendies majeurs à l’importante prise en compte de ce risque après les grands feux des années 1990 : entretien des pistes, surveillance accrue du massif, au besoin par des moyens de vidéosurveillance (comme dans les Landes) mais aussi le développement des techniques de lutte, etc 

Mais à Saint-Aubin comme ailleurs, où l’on voit la sécheresse grignoter de jour en jour les sous-bois, chacun sait que d’ici la fin d’un été comme celui-ci, tout peut arriver 

 

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