Sud-Ouest du 2 juin 2015 

Charente : Secours : une organisation rodée

Secours Une organisation rodée Photo 

Les permanenciers du Samu ont tous une expérience de terrain. Souvent, ils ont été ambulanciers Smur

Au Samu, un écran permet de prendre l’appel, le deuxième de créer une fiche et lancer les secours, le troisième retranscrit en temps réel les interventions des pompiers

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Quatre écrans trônent sur les bureaux du centre d’appels des pompiers. Cartographie et secours disponibles sont notamment à portée de clics

La Charente peut se targuer d'être un bon élève dans le secours à personne. Son maillage, ses acteurs, sa coordination rendent efficace ce service à la population.  

Ce résultat est sans aucun doute le fruit d'une convention nationale mise en place en 2009 entre Samu (Service d'aide médicale urgente) et pompiers. Jusque-là, rien de très glorifiant pour le département. Oui mais, conscients de certains dysfonctionnements, les principaux acteurs, sous l'égide de la préfecture et de l'Agence régionale de santé, ont écrit une seconde mouture, entrée en vigueur au 1er janvier dernier. Et là, la Charente a un train d'avance. 

En avance sur la France  

Le référentiel national ne sera édité que dans plusieurs semaines. Plus axé sur les patients vivants à plus de trente minutes d'un Smur, Samu et pompiers charentais ont déjà pris l'initiative d'inscrire une nouvelle clause dans leur dernière convention : « Engagement dans les communes éloignées des services d'urgence. » Cet article écrit noir sur blanc l'engagement systématique des pompiers de proximité dans le cas où le Smur est dépêché sur place. Ceci afin qu'un premier secours soit porté à la victime avant l'arrivée du médecin. Ces quelques lignes mettent en exergue une bande sud-est du département. Quinze communes situées entre 28 (Bors) et 38 minutes (Nabinaud) d'un service d'urgence.  

Le maillage de la Charente est toutefois exemplaire. Le territoire compte 27 centres de secours et d'incendie de proximité. Six services mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) disséminés à Angoulême et aux quatre coins cardinaux du département (Barbezieux, Cognac, Confolens, Ruffec). Toute la population est donc à portée de secours.  

Grâce à cette convention, ses acteurs ne peuvent plus se marcher sur les pieds. Elle détaille donc l'interconnexion entre les plateformes de traitement d'appels du 15 et du 18 (lire ci-contre). Outre la téléphonie, pompiers et Samu sont en liaison radio pour chaque intervention commune. Ainsi, les pompiers dresseront un premier bilan médical à l'équipe du Samu.  

L'informatique est aussi un outil indispensable. Samu et pompiers ont un écran dédié aux interventions de l'autre partie. Cela permet d'éviter les doublons, mais aussi de connaître les secours engagés et qui restent disponibles.  

Tout dysfonctionnement noté  

Le texte établit aussi qui, des pompiers ou du Samu, engage quels secours. Les pompiers interviendront systématiquement dans un lieu public ou assimilé ainsi que dans le cadre d'un départ réflexe (arrêt cardio-respiratoire, pendaison, noyade, électrisation, plaie par arme à feu, plaie à la tête, intoxication alimentaire collective), même dans un lieu privé. Hormis ces cas précis, le Samu fera le choix d'engager une ambulance privée.  

La convention balaye un champ très large. Tout est noté de A à Z : l'orientation des victimes vers un centre hospitalier ou un cabinet médical, les cas de morts apparentes, les renforts de secouristes pour un relevage ou un brancardage, etc. Et si cela venait à ne pas suffire, tous les acteurs se rencontrent six fois par an pour faire le point. Des fiches de signalement sont aussi mises à disposition pour faire remonter un dysfonctionnement constaté (6 en 2013). Mieux, cette convention est renouvelable chaque année si l'un des acteurs la dénonce. Et pour tout cela, la Charente peut se targuer d'être un bon élève dans le secours à la personne.