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24 août 2022

Incendies en Gironde

Sud-Ouest du 24 août 2022

2022 08 24 SO Incendie à Landiras les bénévoles dans la lutte sontre le feu

 

Sud-Ouest du 24 août 2022 

Au feu avec les bénévoles de Saint-Magne 

Aux côtés des 300 pompiers et militaires encore engagés sur l’incendie de Landiras, les volontaires des communes participent toujours à la surveillance et à l’extinction des fumerons et reprises de feu. Reportage

2022 08 24 au feu

Ils sont civils et bénévoles, engagés au sein de la DFCI communale de Saint-Magne, la défense de la forêt contre les incendies. Richard Cornet, 68 ans, n’habite même pas le village, c’est un Brédois. Depuis trois semaines, l’ancien pompier volontaire éteint le feu. Il est au volant d’un camion-citerne feux de forêt (CCF). Un véhicule pompier réformé que la municipalité de Saint-Magne a acheté, au cas où… Sur le siège passager, il y a Nelson Rato, 60 ans, plaquiste dans la vie normale, porte-lance depuis cet été où rien n’a été normal 

2022 08 24 au feu2

Comme Hostens, le village de Saint-Magne a été évacué à deux reprises, en juillet puis en août. Nelson Rato a eu très chaud pour sa maison, mais il est resté. Membre de la réserve communale, il a participé aux rondes la nuit avec les gendarmes et les policiers pour sécuriser les habitations. « Et à 8 heures je partais au boulot. Je ne dors pas beaucoup… » Désormais « en vacances », il participe à la surveillance du feu 

« Il faut tenir la lance avec les deux mains et en même temps il faut se cramponner au camion, sinon ça vous pousse en arrière avec la pression. » Juché sur la citerne de 2 000 litres d’eau du vénérable camion Mercedes Unimog, il attaque les fumerons à la base et les noie autant qu’il peut. En ce mardi, presque dix jours après que le deuxième incendie de Landiras a été déclaré fixé dans son périmètre de 40 km par les pompiers, les fumerons réapparaissent plus nombreux, attisés par la remontée des températures. 

« Là, ça fume, mais on ne peut pas tous les traiter, on privilégie les secteurs où l’incendie pourrait reprendre », explique Richard Cornet. Quand la commune a fait appel à des bénévoles avec des compétences, il s’est porté volontaire sans hésiter. « Je suis ancien pompier, j’ai connu le feu du Porge et j’ai le permis poids lourd pour conduire le CCF. Moi aussi je possède un bout de forêt à La Brède, je serais content que quelqu’un vienne m’aider. » 

Bombardier d’eau 

Dans le ciel, l’hélicoptère Puma bombardier d’eau multiplie les rotations dans le secteur. Il se recharge dans les lacs d’Hostens, à une poignée de parcelles de pins brûlés. Richard et Nelson l’ont dans l’œil pendant qu’ils arpentent les pistes forestières à 15 km/h et s’engagent dans le massif sans vie. Le camion bringuebale dans tous les sens, écrase des petits pins roussis pour accéder au plus près des points chauds. 

L’hélicoptère est maintenant au-dessus d’eux, il est 16 heures, le moment le plus critique de la journée. Il descend et largue ses 4 000 litres d’eau à moins de 300 mètres du camion communal. Les deux volontaires terminent de traiter un fumeron et se dirigent aussitôt vers la reprise de feu. 

Le retour des flammes 

Malgré le largage de l’hélicoptère, la tourbe brûlante est toujours active. Elle enflamme les aiguilles de pin sèches comme de la paille qui la recouvre au sol. Cela faisait presque une semaine que l’on n’avait plus vu de flammes à Saint-Magne. 

Les deux pompiers amateurs interviennent avec leur lance à incendie. « On ne peut pas s’approcher plus, il y a un fossé », prévient Richard. L’hélicoptère revient chargé d’eau, puis se détourne à la vue de l’équipe de la DFCI. Plus de 20 largages ont été effectués hier sur le territoire de la commune de Saint-Magne 

Richard et Nelson changent de technique et déploient maintenant la lance du dévidoir tournant, « la pissette ». Un tuyau moins puissant mais d’une cinquantaine de mètres de long qui permet d’atteindre la zone difficile d’accès. Alertée par l’hélicoptère, une unité de pompiers arrive par la route. Plusieurs habitations pourraient être menacées dans le quartier de Ripaille. Mais la reprise est finalement maîtrisée, constatent les pompiers. 

Une dizaine de volontaires se relaient encore chaque jour de la semaine à Saint-Magne pour surveiller et éteindre le feu. Avec des rondes de 13 à 20 heures à bord du camion, puis de 20 heures à 1 heure du matin dans un véhicule tout-terrain pour alerter les pompiers en cas de reprise. Les nuits et les matinées plus fraîches ont permis d’alléger le dispositif qui a tourné 24 heures sur 24 pendant trois semaines. « Il était temps, beaucoup de volontaires ont repris le travail », indique la maire de Saint-Magne Ghislaine Charles, inquiète d’apprendre que des flammes ont réapparu. 

Mais la présence d’environ 80 pompiers dans la commune rassure. « C’est sécurisant. Même si la situation va mieux et que l’on est plus serein, tout le monde dit qu’il n’a pas plu assez. C’est fou qu’il soit encore possible qu’il y ait des flammes », souffle Ghislaine Charles.

Sud-Ouest du 24 août 2022 

Encore 300 points chauds traités au quotidien 

Les 20 000 hectares brûlés autour de Landiras en juillet et août mobilisent encore d’importants moyens pour éviter les reprises de feu

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Malgré la pluie et des températures plus clémentes, le travail de surveillance et d’extinction des points chauds se poursuit dans le périmètre de l’incendie de Landiras. Une zone qui s’étend sur plus de 20 000 hectares brûlés en juillet et en août. Bien que fixé, le feu n’est toujours pas considéré comme maîtrisé par les pompiers. 

Un chiffre pour se rendre compte de l’activité quotidienne sur le terrain : environ 300 points chauds enterrés dans le sol ont encore été traités lundi. La technique est toujours la même : une pioche pour ouvrir le foyer qui couve dans la tourbe, l’humus ou le lignite, puis de l’eau pour noyer les braises. 

Pompiers et militaires 

Cette semaine, encore 200 pompiers de Gironde, du Sud-Ouest, de Rhône-Alpes, de l’île Maurice et de Mayotte, avec 70 véhicules de lutte contre le feu, sont déployés sur le secteur. Aux pompiers, s’ajoute depuis fin juillet le renfort d’une centaine de soldats intégrés à la Sécurité civile militaire. Le détachement de 21 pompiers polynésiens présents à Hostens depuis une dizaine de jours devait rentrer à Papeete hier. 

Le poste de commandement des pompiers reste positionné à Hostens jusqu’à nouvel ordre. « C’est un travail de fond que nous menons. Cela demande une grande force mentale et physique. Quand le feu s’enterre, le risque d’effondrement du terrain présente un potentiel danger », rappelle le commandant Laurent Dellac, l’officier chargé de la communication pour le Sdis de Gironde. Avec la remontée des températures entamée hier et un pic attendu cet après-midi au-delà des 30 °C, les pompiers adapteront leur dispositif pour éviter toute reprise d’ampleur. « Les pluies sont annoncées pour la fin de semaine, il ne faut pas relâcher la vigilance d’ici là. »

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2022 08 24 SO La maison interdite

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2022 08 24 SO La Teste-de-Buch Après l'incendie la Salie Pro est annulée par sécurité

2022 08 24 SO La Teste-de-Buch Après l'incendie la Salie Pro est annulée par sécurité2

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