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GIRONDE VIGILANTE
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6 avril 2022

Grippe aviaire

Sud-Ouest du 6 avril 2022 

La crise aviaire n’en finit pas de s’éterniser 

Alors que le Sud-Ouest se remet doucement en production, le Grand Ouest continue sa course folle contre le virus et la Dordogne affronte depuis ce week-end ses premiers cas

2022 04 06 grippe aviaireLa remise en production a commencé la semaine dernière dans les Landes. ARCHIVES PASCAL BATS/ 3SUD OUEST” 

Le Sud-Ouest pensait repartir d’une page blanche. Une page aseptisée, après une influenza aviaire qui a tué 3,5 millions de volailles cet hiver et un vide sanitaire de plusieurs semaines, indispensable pour lessiver le cauchemar. Le Sud-Ouest, les Landes en tête, travaillait sur une remise en reproduction, prudente et très progressive, des élevages de canards et poulets, commencée la semaine dernière. 

Et voilà que la Dordogne, département de la région, épargné depuis 2016 par le virus, vit depuis ce week-end le début d’un mauvais rêve qui est pourtant bien réel. Quatre élevages de canards, d’oies et de poulets contaminés et abattus, en quarante-huit heures. De quoi faire planer de nouveau, sur la Nouvelle-Aquitaine, le spectre d’une crise qui n’en finit plus au-dessus de la filière volailles. D’autant que du côté des Pays de la Loire, le cauchemar est arrivé, après coup et contre toute attente, en février, se soldant par plus de sept millions d’animaux abattus… pour le moment. Car là-haut, le virus (un cousin, différent de celui ayant décimé les Landes) continue sa macabre balade. Balade qui le conduit jusqu’en Bretagne. 

2022 04 06 grippe aviaire2

La peur d’une endémie 

Les cas du Périgord inquiètent. La question qui se pose est la suivante : la contamination viendrait-elle, comme dans le Grand Ouest, d’une avifaune qui remonterait ou se réfugierait dans les terres, ou bien le virus deviendrait-il endémique et serait-il la résurgence de celui qui a sévi cet hiver dans le Sud-Ouest ? Pour le moment, pas de réponse. On attend le séquençage… avec une certaine angoisse. 

Car un virus endémique rajouterait à l’asphyxie que vit la filière, la rendant permanente. En attendant, on retient sa respiration. Et les services de l’État et les professionnels ne laissent aucune marge de manœuvre apparente au virus qui surgit en Périgord. « Avant même d’avoir les résultats des analyses des élevages suspectés, on procède à l’abattage, avec des zones de protection élargies et le gel de tout mouvement d’animaux sur ces zones », laisse-t-on entendre du côté des services de l’État. Dans les Landes, on essaie de rester un tantinet, sinon optimiste, du moins posé. La remise en production s’effectue comme prévu au rythme de 50 000 à 70 000 animaux par semaine. On ne craint pas forcément que le virus de Dordogne soit aéroporté, mais bien transporté par des opérateurs auxquels on demande de redoubler de précautions sur la biosécurité. 

Il manquera des canetons 

Et puis il y a la question de l’approvisionnement en canetons et poussins d’un jour. Ce sont les Pays de la Loire qui fournissent le Sud-Ouest. Le moratoire demandé par le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) pour épargner de l’abattage les élevages de grands parentaux ou de reproducteurs contaminés là-bas n’a pas été accepté. Il y a beaucoup de casse et ce même si le plan de gestion de la crise mis en place a tenté au maximum de protéger les sites de reproduction et les couvoirs. On sait déjà qu’il manquera des canetons quand les Pays de la Loire, une fois le virus éradiqué et le vide sanitaire observé, remettront leurs exploitations en production. Il n’y en aura pas pour tout le monde. Soit à l’été… 

Et comme si le désastre naturel n’était pas suffisant, voilà que des conjectures sur qui du poulet ou du canard est le vilain qui véhicule le virus, commencent à poindre. « Le coupable, c’est le virus », répond Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog, prêchant pour sa paroisse. Et de rappeler que « le canard est victime de virus. Le plan de suivi sanitaire imposant des analyses préalables à tout mouvement lui permet de devenir une vigie, et ce même lorsqu’il est asymptomatique. Le canard ne doit pas être le fusible ».

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