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29 janvier 2022

Parc photovoltaïque

Sud-Ouest du 29 janvier 2022 

Un parc photovoltaïque sans la discorde 

2022 01 29 parc2

Dans six communes du Lot-et-Garonne, un parc photovoltaïque de 2 000 hectares répartis sur 12 fermes devrait voir le jour d’ici « cinq à sept ans »

2022 01 29 parcDes panneaux solaires qui suivent la course du soleil seront utilisés sur le site. Pour une ferme, ils seront couplés avec une unité de production d’hydrogène. ARCHIVES NICOLAS LE LIÈVRE / « SO » 

Une puissance de 1,2 gigawatt (GW), 1,1 milliard d’euros d’investissement, 2 000 hectares (ha) de panneaux photovoltaïques : on l’oublie souvent, mais le Lot-et-Garonne a aussi son futur parc solaire géant, comparable à Horizeo, aux confins de la Gironde et des Landes. Mais à la différence du girondin, le projet des Landes de Gascogne avance à pas feutrés sans provoquer d’opposition notable localement depuis son annonce début 2018. 

Sans nom, sans débat public préalable (voir ci-dessous), le futur parc photovoltaïque devient pourtant de plus en plus réel. « Un permis de construire a été signé par le préfet à Boussès (47), un second va être déposé sur la commune. Du côté de Durance (47), un est en cours de dépôt. Même chose pour Pompogne (47) et Sauméjan (47) », avance Raymond Girardi, le président de la communauté de communes Coteaux et Landes de Gascogne (3CLG). C’est lui qui est devenu la figure de proue du projet à mesure que les besoins de structuration se sont fait jour. Et ce, sans qu’aucun centime d’argent public n’ait été mis au pot par la « comcom ». 

De 500 à 2 000 hectares 

«Au départ, c’est un projet privé. Des premières conventions ont été signées il y a quelques années entre opérateurs et propriétaires fonciers. En six mois, on est passé des 500 initiaux à près de 2 000 hectares, et cinq opérateurs (GLHD, Valeco, Total Quadran, Neoen, Reden Solar, NDLR) », précise celui qui est également maire de la commune d’Argenton (47). Il faut dire que le territoire est propice aux investissements dans le solaire : il possède de vastes surfaces foncières peu denses et peu chères, et plusieurs fermes (privées et publique) y ont déjà vu le jour du côté de Casteljaloux (47), Pompogne, Durance et Farguessur-Ourbise (47). La collectivité, de son côté, encourage ces projets qui lui permettent de mettre en œuvre sa stratégie de réduction des émissions de CO2 . 

« Les propriétaires fonciers sont venus me voir. La nécessité de créer un poste source spécifique pour envoyer l’électricité produite – 1,2 GW de puissance – sur le réseau est apparue », soutient Raymond Girardi. La communauté de communes est devenue un acteur incontournable pour assurer la faisabilité du parc en négociant avec le Réseau de transport d’électricité (RTE) l’installation du poste source et avec le Conseil régional l’inscription du projet au Sraddet (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires). « Nous avons réuni les opérateurs plusieurs fois. Il a fallu leur faire comprendre qu’ils devaient bosser ensemble, sinon le projet ne se ferait pas. Nous avons joué le rôle de collectivité de confiance, car nous n’avions pas d’intérêt particulier avec tel ou tel opérateur », poursuit l’élu. 

Sur six communes 

Les verrous ont successivement sauté en 2019 (inscription au Sraddet par la Région) et début 2021 avec la confirmation du besoin de création d’un poste source dans les Landes de Gascogne dans le S3REnR (schéma régional de raccordement aux réseaux des énergies renouvelables). Cette période de latence a permis d’arrêter le projet dans sa forme maximaliste : 12 fermes au plus (de 40 à 300 ha), occupant 2 000 hectares au plus, deux tiers sur des surfaces agricoles et un tiers sur la forêt, sur les communes d’Allons (47), Boussès, Durance, Houeillès (47), Pompogne et Sauméjan (25 000 ha à elles six). Les opérateurs louent les terres aux propriétaires fonciers via des conventions de vingt-cinq à trente cinq ans. 

Raymond Girardi estime que, dans les faits, grâce à la hausse de la productivité des panneaux solaires, il est très probable que les 650 hectares de forêts prévus pour le projet n’aient pas besoin d’être utilisés (et donc déboisés) pour arriver à la puissance de 1,2 GW. Quant aux terres agricoles, elles produiront de l’électricité selon le principe de l’agrivoltaïsme : concrètement, un tiers de la surface sera recouvert de panneaux, les autres deux tiers resteront disponibles au propriétaire pour des cultures. « Quand on annonce un hectare de panneaux solaires sur des terres agricoles, c’est en réalité 3 000 mètres carrés. C’est un facteur d’acceptabilité du projet. » 

Pactole fiscal 

Reste qu’il faudra encore « cinq à sept ans » avant que les premiers kilowatts ne soient produits, et une « dizaine d’années » pour atteindre sa production maximale. Le jeu en vaudra la chandelle : via les diverses taxes, 3CLG devrait doubler ses ressources fiscales directes pour atteindre 6 millions d’euros. 

Les communes, elles, toucheront une taxe d’aménagement de plusieurs millions d’euros sur deux ans, « soit plusieurs fois leurs budgets », note Raymond Girardi. Sans compter les retombées économiques : les opérateurs promettent 350 emplois directs localement. « On va faire d’un territoire modeste un territoire très dynamique », sourit l’élu.

2022 01 29 SO Pourquoi n'y a t'il pas de débat public contrairement à Horizeo

2022 01 29 SO Pourquoi n'y a t'il pas de débat public contrairement à Horizeo2

2022 01 29 SO Pourquoi n'y a t'il pas de débat public contrairement à Horizeo3

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