Covid-19

Sud-Ouest du 7 juillet 2021 

Le CHU s’est préparé en cas de canicule 

En 2020 et 2021, le CHU a continué d’investir sur tous ses sites pour améliorer le rafraîchissement des locaux en situation d’épidémie de Covid et de canicule

« Plusieurs salles ont été climatisées (...) Des brumisateurs et des climatiseurs mobiles sont à notre disposition. Nous avons acheté 1 000 ventilateurs. » AFP

 «Certes, les derniers jours n’ont pas été très beaux, mais on nous annonce une période plus chaude fin juillet-début août », prévient Yann Bubien, directeur général du CHU de Bordeaux, en préambule à la présentation du plan canicule, ou plan bleu dans le cadre des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). 

Sa mise en place est une obligation. Il a pour objet la description des modalités de gestion d’une vague de chaleur et la déclinaison des actions à mener afin d’anticiper son arrivée. Ces actions visent à limiter les effets sanitaires de la chaleur et à adapter au mieux les mesures au plan institutionnel. Les publics les plus sensibles sont évidemment les personnes âgées, sans oublier les enfants, les femmes enceintes et les patients hospitalisés pour une longue durée. 

En phase de préparation, le plan de gestion de la canicule comprend quatre niveaux d’alerte. Cela va de la veille saisonnière (vigilance verte), activée automatiquement du 1er juin au 15 septembre, à la vigilance rouge, correspondant à une canicule extrême. 

Si le déclenchement des niveaux intermédiaires est du ressort de la préfecture, avec l’appui de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, le dernier cran critique relève quant à lui du ministère de la Santé, en lien avec d’autres relais gouvernementaux (ministères de l’Intérieur et de l’Environnement). La prévention individuelle des personnes âgées s’articule autour de trois axes : se protéger, se rafraîchir, boire et manger. 

2 millions d’euros investis 

Selon Yann Bubien, le CHU de Bordeaux a anticipé le sujet en investissant depuis des années. « Malgré la période Covid, les travaux se sont poursuivis dans divers services en 2020 et 2021. » Et le responsable de citer notamment le groupe hospitalier Sud (cardiologie, crèches), Pellegrin (ailes du Tripode, urgences). « Plusieurs salles ont été climatisées. En complément, des groupes de froid ont été remplacés à Haut-Lévêque et l’hôpital Saint-André a bénéficié de climatiseurs réversibles. Des brumisateurs et des climatiseurs mobiles sont à notre disposition. Nous avons acheté 1 000 ventilateurs supplémentaires cette année. Tout cela représente de gros investissements, environ 2 millions d’euros. » 

Au-delà des patients, il s’agit d’assurer en parallèle le confort des équipes hospitalières. « Quelque 14 200 personnes travaillent au CHU. Il existe des lieux plus éprouvants que d’autres, comme les services de blanchisserie, de reprographie et de restauration qui utilisent des machines dégageant beaucoup de chaleur. D’où la nécessité d’adapter les horaires de travail et d’augmenter le nombre de pauses fraîcheur », détaille le directeur général. 

Gestes barrières 

La qualité de l’air est un axe important pour les patients et les professionnels de santé. D’autant plus en période de crise sanitaire. « La climatisation fait partie de nos préoccupations », assure le Dr Agnès Lasheras, responsable de l’unité prévention et contrôle des infections (service d’hygiène hospitalière). Même si le Sars-CoV-2 se diffuse essentiellement par les gouttelettes (postillons et mains contaminées portées au visage), la transmission par l’air peut éventuellement subvenir, notamment via des soins aérosolisants ou des lieux confinés. Les centrales de traitement d’air constituent un procédé efficace contre la transmission. Ils sont privilégiés dans les blocs opératoires ou de réanimation. En revanche, la climatisation par cassette murale ou à roulettes et les ventilateurs brassant l’air ambiant n’offrent pas une garantie de sécurité absolue. 

« Le seul moyen de réduire les risques dans ce cas, ce sont toujours les gestes barrières : port du masque chirurgical, hygiène des mains, bionettoyage des surfaces, ouverture des fenêtres le matin », précise Agnès Lasheras. Sans oublier le levier de la vaccination, bien sûr.