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19 octobre 2020

Covid-19

Sud-Ouest du 18 octobre 2020

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Sud-Ouest du 18 octobre 2020 

Couvre-feu : tensions en haut lieu 

GOUVERNEMENT Longue et vive discussion, mardi soir, entre ministres, sur le bien-fondé et l’horaire du couvre-feu. L’annonce de Macron n’a pas fait taire toutes les divergences

2020 10 18 couvre-feuOlivier Véran, ministre de la Santé et le Premier ministre Jean Castex. PHOTO ARCHIVES THOMAS SAMSON/ AFP 

Des jours, voire des semaines qu’Olivier Véran plaidait pour des mesures plus strictes. Voyant le niveau d’alerte remonter, le ministre de la Santé souhaitait que l’on s’inspire des décisions prises dans le département de la Mayenne cet été –port du masque obligatoire dans tous les espaces publics– voire en Guyane, où règne un couvre-feu dès 17heures. Mais Emmanuel Macron, tout à son souci de retrouver les « jours heureux » et de ne pas compromettre un peu plus l’économie du pays, ne l’entendait pas. Le 11 septembre, exaspéré par les queues qui se forment dès potronminet devant les laboratoires, il avait, au contraire, tancé son ministre sur les ratés de la politique de tests. 

Deux jours plus tôt, le Conseil scientifique avait de nouveau sonné l’alarme. «Le gouvernement devra prendre des décisions difficiles », écrivait-il. Mais on a fini par s’habituer aux avertissements de ces Cassandre que beaucoup veulent relativiser. «Il faut apprendre à vivre avec le virus », répète Jean Castex. Lequel, le 23 septembre, prend solennellement la parole sur le perron de l’hôtel Matignon… pour ne rien annoncer. 

Les chiffres de Bruno Le Maire 

C’est en fin de semaine dernière que les indicateurs ont vraiment viré au rouge. Un nouveau conseil de défense sanitaire est convoqué pour le mardi 13 octobre. Emmanuel Macron, qui a laissé jusqu’à présent Castex et Véran en première ligne, décide de s’exprimer afin de donner plus de force à la parole officielle. Mais il ne veut pas d’une allocution trop solennelle, comme celles qui amenèrent en mars au confinement. Vingt fois, la forme et la date de l’intervention changent. Ce sera finalement pour le mercredi 14 octobre, sous forme d’une interview sur TF1 et France 2. Un schéma classique pour annoncer des décisions qui le sont beaucoup moins. Celles-ci, notamment le couvre-feu dès 21 heures, n’ont été arrêtées qu’au tout dernier moment, quelques heures seulement avant la prise de parole présidentielle. À la sortie du Conseil des ministres, ce mercredi, juste avant le déjeuner, Macron fait signe à Jean Castex, Bruno Le Maire, Olivier Véran, Gérald Darmanin et Amélie de Montchalin (ministre de la Fonction publique) de le suivre dans son bureau. C’est là, en tout petit comité, que sont prises les décisions les plus lourdes depuis le confinement du 17mars. 

Mais auparavant, que de palabres, que de discussions, au cours d’interminables réunions ! « Plus le niveau d’angoisse monte et plus ça discutaille », grince un conseiller de Macron. Il y a d’abord, mardi matin, ce conseil de défense sanitaire, auquel participent plusieurs ministres et quelques hauts responsables de la Santé. 

Bruno Le Maire, qui vient lui-même d’être touché par le coronavirus, plaide à son tour pour des mesures fortes « afin de casser la propagation du virus et d’éviter un reconfinement». Sinon, ajoute-t-il, « cela nuira autant à la santé qu’à l’économie». Et d’expliquer qu’un couvre-feu dans les huit métropoles coûterait un milliard d’euros par mois, un confinement dans les mêmes zones cinq milliards, un reconfinement de tout le pays 15 à 20 milliards chaque mois. L’argument fait mouche. 

Jean Castex a convié tous les ministres concernés de près ou de loin à une réunion le soir même, à 20 heures. C’est là que s’engage une longue et rude discussion sur le bien-fondé du couvre-feu, sur son horaire et sur ce qu’à l’Élysée on appelle « le service après-vente». «Il y avait de grosses divergences d’appréciation, rapporte un participant. Entre les ultrasanitaires, les comptables, les libertaires, il y avait des mécaniques et des logiques très différentes.» 

Radicaux, hostiles ou réservés 

Alors que les médecins du Conseil scientifique ont plaidé le matin même pour des reconfinements locaux, Olivier Véran réclame un couvre-feu dès 19heures. Ses collègues s’étouffent. Roselyne Bachelot n’est pas contre l’instauration d’une telle mesure, contrairement à ce qui sera écrit. Mais elle demande à ce qu’il n’intervienne pas avant 22 heures, afin de ménager les salles de spectacle. 

Gérald Darmanin est lui carrément hostile au couvre-feu: il a en tête le manque d’effectifs pour le faire respecter, notamment dans certaines banlieues… Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebarri, met en garde contre un risque de «fronde, sur fond de fracture sociale». Jean-Michel Blanquer et sa collègue des Universités Frédérique Vidal expriment les plus vives réserves. 

Devant tant d’avis contradictoires, Jean Castex cherche alors une solution médiane. Celle-ci sera arrêtée le lendemain en présence d’Emmanuel Macron. Ce sera 21 heures, solution bâtarde s’il en est. « Le choix de 21 heures, reconnait-on à l’Élysée, c’est du en même temps.» 

Castrex met fin aux débats 

Une fois la décision annoncée par le président, le débat n’est pas clos pour autant au gouvernement. Roselyne Bachelot, qui se vit comme une «médiatrice entre le monde de la culture et le gouvernement », plaide inlassablement pour un assouplissement du couvre-feu en faveur des cinémas et des salles de spectacle. Elle est aussitôt mouchée par Bruno Le Maire, hostile à toute « exemption». «Ce qui fait la force d’une règle, réplique-t-il, c’est sa clarté et sa simplicité.» 

Jean Castex donne raison à son ministre de l’Économie : « Tout le monde doit être chez soi à 21heures, sauf exceptions précises que j’ai énumérées hier», tranche-t-il. Comme disait Chirac, reprenant une chanson de Jacqueline Boyer: « Coucouche panier, papattes en rond»…

Sud-Ouest du 18 octobre 2020 

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