Covid-19

Sud-Ouest du 29 août 2020 

Bordeaux masque sa rive gauche 

COVID-19 Pierre Hurmic a choisi de rendre le masque obligatoire partout en centre-ville. En cause, la circulation très active du virus

Vulnérabilité élevée. A la mairie de Bordeaux ce vendredi matin, l’heure est grave. Et là aussi, le port du masque pose des petits soucis pratiques. Le maire écologiste Pierre Hurmic l’ôte pour parler puis le remet. Idem chez Olivier Serre, directeur des territoires de l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine. Mais le message est clair: «Il faut porter le masque à partir de lundi, si vous avez plus de 11 ans, et dans tout le centre-ville». En réalité c’est plutôt la rive-gauche de Bordeaux qui est impactée par cette nouvelle doctrine. Les quais rive gauche sont masqués, mais pas rive droite. Le virus ne sait pas nager ? 

1 La circulation du virus flambe 

Le taux d’incidence représente le nombre de nouveaux cas de Covid diagnostiqués sur la dernière semaine, rapporté au nombre d’habitants de chaque département. Sur 100 000 habitants, ce taux en Nouvelle-Aquitaine est aujourd’hui de 33,7. Il est de 74,6/100 000 habitants en Gironde et de 111,6/100 000 à Bordeaux. Il y a un mois, il n’était qu’à 11/100 000. Le taux d’incidence a été multiplié par dix ! Voilà pourquoi Bordeaux et la Gironde ont été placés en zone rouge. 

2 Le périmètre du masque 

«On a préféré pour contenir l’épidémie, souligne Pierre Hurmic, choisir un périmètre défini clairement, où l’on rendrait le masque obligatoire. A savoir, tout le centre ville de Bordeaux, dans la partie intérieure à la ligne des cours, les quais compris. On avance par paliers et on ne s’interdit pas d’étendre cette contrainte. Je rappelle que notre taux d’incidence est à 111, celui de Marseille est à 177. Le virus galope. Nous avons déterminé ce périmètre en fonction de la densité de la population.» 

3 Encore plus de dépistages 

Le maire a par ailleurs annoncé l’ouverture d’un nouveau site de dépistage gratuit et sans rendezvous, à compter de mardi 1er septembre, place Saint-Projet. « Ouvert du lundi au vendredi de 16 à 20heures, il complète l’autre site, sur les quais, ouvert de 9 à 14 heures jusqu’à fin septembre, au moins.» 

4 Les cyclistes et les joggeurs 

« Nous levons l’obligation du port du masque pour les cyclistes et les joggeurs, admet le maire de Bordeaux, considérant que s’ils sont en mouvement, ils risquent moins de propager le virus. » Idem pour tout ce qui roule : skate, rollers, trottinette. Dès qu’ils seront en contact avec des piétons, à pied, ils remettront le masque. 

5 Gare aux pique-niques sur les quais ! 

Les pique-niques sur les quais ne sont pas interdits, pour l’instant. Mais, Pierre Hurmic s’en inquiète. « On ne veut pas empêcher les gens de profiter des belles soirées d’été, mais trop de monde, trop de proximité et ça devient un souci. Il faut que les concitoyens conservent en tête les gestes barrières et la distanciation.» Sinon ? 

6 Quid des sandwiches et des glaces? 

Avant que tous les food-trucks et marchands de glaces du centreville ne tirent tous le rideau, Pierre Hurmic a concédé le fait que l’on pourrait lécher une glace ou croquer dans un sandwich, en abaissant son masque. «Il y aura de la tolérance à ce niveau», a-t-il admis. Mais les petits malins qui pensent se balader nez à l’air, et sandwich à la main pendant plusieurs heures risquent d’être échaudés. 

7 Qui va contrôler le port du masque? 

Petit rappel pour les étourdis. Le non-respect de cette obligatoire de port du masque expose les contrevenants à une amende de 135 euros, et ça pique à la veille de rentrée des classes. La mairie de Bordeaux mobilise ses agents de la police municipale pour faire respecter la mesure, mais aussi des jeunes du service civique, des médiateurs, les ambassadeurs Covid de l’ARS. Seule la police, municipale ou nationale, pourra établir des contraventions. Le week-end dernier, rue Sainte-Catherine et rue Porte-Dijeaux, où le masque était déjà obligatoire, 5 amendes sont tombées pour une centaine de rappels à l’ordre. 

8 L’hôpital et les médecins ne sont pas débordés 

Selon Olivier Serre, pour l’instant, malgré cette flambée de la circulation du virus, le taux d’hospitalisation n’évolue pas. «On a constaté une légère hausse, mais pas dans des proportions en lien avec l’augmentation exponentielle des contaminations. Nous avons appris à nous protéger grâce aux gestes barrières, lavage de mains, distance, masque, etc. Nous ne savons officiellement rien sur l’aspect atténué du virus. Aucune étude scientifique ne le valide pour l’instant. Donc, on vit avec et on se protège. Et ça va durer. »