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GIRONDE VIGILANTE
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3 avril 2020

Coronavirus : les sapeurs-pompiers en première ligne

Sud-Ouest du 3 avril 2020 

Comment les pompiers combattent l’épidémie 

PAU Ils sont en première ligne. Les secours adaptent leur mode d’intervention pour éviter au maximum la contamination

2020 04 03 pompiers pau

 

C’est une tenue digne des pires films catastrophes. Blouse, lunettes, charlotte, gants et masques FFP2. Depuis quelques jours, les sapeurs-pompiers des Pyrénées-Atlantiques ont tous le même visage. Si les prises en charge de cas suspect de coronavirus sont confiées aux ambulances privées, les pompiers du département apportent leur soutien lorsque le rythme devient trop intense. Depuis le 26février, ils ont ainsi transporté 95 personnes, essentiellement dans le Béarn. Aucune intervention de la sorte n’a été encore réalisée par le centre de secours mixte d’Anglet. 

Créer une double barrière 

Grâce à un net recul de l’activité opérationnelle dû au confinement (-38 % sur le mois de mars), le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) du 64 profite de ce temps gagné pour équiper au mieux ses hommes sur le terrain. Ça passe par des expériences plus ou moins concluantes. « On a fait des essais en posant du polyane, des bâches en plastique, dans nos véhicules. C’était plus compliqué à désinfecter que sans », reconnaît le pharmacien-chef Stephan Gay. 

Au revoir le polyane et retour à la bonne vieille mais efficace désinfection au spray. En lien étroit avec tous les autres Sdis de France, et notamment avec celui très exposé de Mulhouse, l’état-major basé à Pau a mis en place un protocole de protection qui ne cesse d’évoluer. Objectif : protéger de la contamination le personnel mais aussi les victimes. 

« Pour n’importe quel secours à personne, les pompiers portent un masque chirurgical et des gants, développe le médecin-chef du Sdis 64, le lieutenant-colonel Yvan Berra. Le même équipement est posé sur la victime afin de créer une double barrière. » Doubler est primordial. « Un masque chirurgical bloque les gouttelettes de celui qui le porte. Mais il ne filtre qu’à hauteur de 16 % les gouttelettes venant de l’extérieur », précise le médecin. 

Lors de transport de cas suspectés de Covid-19, le kit dit « infectieux » est de sortie. Charlotte, lunettes, blouse, deux paires de gants et masque FFP2 le composent. Ce masque hautement étanche assure, quant à lui, 90 % de filtration. « On essaye de trouver la juste adaptation, précise le directeur-adjoint du Sdis 64, le colonel Frédéric Tournay. L’enjeu est d’éviter la contamination entre le secours et la victime, dans un sens comme dans l’autre pour ne pas engorger les hôpitaux. » 

Quatre pompiers en quatorzaine 

Alors que vendredi dernier, un cas suspect de Covid-19 de la caserne de Pau était placé en quatorzaine, la hiérarchie promet de garantir une protection à ses hommes, forcément inquiets. « Toutes les semaines, nous recevons un stock de masques livrés par l’ARS », rassure le pharmacien-chef Stephan Gay. 

Ce premier pompier professionnel touché par le virus dans le département et contaminé dans sa cellule familiale, n’a pas eu droit à un test comme le personnel soignant. Idem pour les trois sapeurs-pompiers volontaires des Pyrénées-Atlantiques qui ont été placés en quatorzaine, après avoir été en contact avec une personne contaminée. Dans le doute, « on applique le principe de précaution », insiste le colonel Tournay. 

Face à une l’inquiétude légitime de ces hommes en première ligne, le médecin-chef tente de calmer l’angoisse. « L’équipement actuel est adapté aux risques. Le coronavirus n’est pas le virus Ebola. Il n’y a aucune plus-value à se surprotéger. C’est comme si vous conduisiez un char pour éviter d’être blessé dans un accident de la route. C’est démesuré. »

2020 04 03 pompiers pau 2

 

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