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28 janvier 2020

Coronavirus

Sud-Ouest du 28 janvier 2020 

Un patient très protégé 

CORONAVIRUS Hier, les autorités sanitaires de Bordeaux ont enfin levé le voile sur l’état du patient souffrant du coronavirus, hospitalisé au CHU

2020 01 28 Un patient très protégé

Comme un véritable «conseil de guerre ». Hier, à l’hôpital Pellegrin du CHU de Bordeaux, où le patient venant de Chine et souffrant du coronavirus 2019 est hospitalisé depuis vendredi(lire nos éditions précédentes), une conférence de presse a été menée tambours battants. Face à une quarantaine de journalistes, les autorités sanitaires, direction du CHU, de l’Agence régionale de santé (ARS), du Samu, Centre 15 et le professeur Denis Malvy, chef du service des maladies infectieuses, la parole s’est enfin libéré de la contrainte imposée par le ministère de la Santé : le silence ou presque. 

On sait à peu près tout de cet homme de 48 ans, Français d’origine chinoise, vivant à Bordeaux et rentrant la semaine dernière de Wuhan (Chine), où il a contracté le virus émergeant. Le professeur Malvy a donné les dernières nouvelles : «Il est stable, avec une toux soutenue, constante et empêchante, associée à de la fièvre. Nous lui prodiguons des soins de support, pour faire tomber la fièvre et éventuellement soulager des difficultés respiratoires. À ce stade, nous continuons à le surveiller sur le plan clinique, biologique et radiologique. Il est toujours en chambre d’isolement et il y restera jusqu’à ce que les analyses de ses excreta (mucus, crachats..) signaleront l’absence du virus contagieux.»

Une cellule de crise 

Toujours à propos de la santé du patient bordelais, le professeur Malvy signale qu’il est « dans le temps critique de sa maladie, et qu’il nécessite une observation de tous les instants. Nous ne connaissons pas ce virus, nous sommes dans un scénario d’émergence. Il nous faut rester humbles et attentifs à chaque symptôme et chaque jour, les experts que nous sommes organisent une réunion, avec nos confrères de Paris-Bichat où sont hospitalisés les deux autres patients, mais aussi avec nos confrères du monde entier, et de la Chine. Ces échanges nous permettent de mieux connaître ce nouveau pathogène. Les informations circulent bien entre nous.» 

Yann Bubien, directeur général du CHU de Bordeaux a quant à lui signifié qu’une cellule de crise avait été installée dès vendredi, qui se réunit deux fois par jour, et rassemble médecins, autorités sanitaires (ARS et ministère de la Santé), afin de mener une action «en ordre de marche » 

Quid des personnes-contacts ? 

Avant d’être hospitalisé et diagnostiqué, le malade bordelais a pris l’avion pour rentrer de Chine, puis un Paris-Bordeaux. De retour à Bordeaux, se sentant déjà fébrile, il a aussitôt appelé SOS Médecins, puis s’est rendu dans un centre de consultation. Suite à son récit, l’équipe du CHU a évalué les personnes-contacts du patient pour les alerter. C’est le directeur de l’Agence régionale de santé, Michel Laforcade qui a précisé : « Six personnes-contacts ont été identifiées comme potentiellement à risque. Deux personnes à risque faible, qui, après avoir été averties par le CHU, ont repris le cours de leur vie normalement. Quatre personnes évaluées à risque élevé. Il s’agit de deux mères avec chacune un enfant, qui se trouvaient dans la salle d’attente de SOS Médecins en même temps que le patient. Nous leur avons demandé le confinement pour quatorze jours, à leur domicile, et deux fois par jour, elles sont appelées par un soignant de l’équipe du professeur Malvy. » Pas de symptôme pour l’instant. 

Contagion, prévention 

De fait, à ce stade des investigations des équipes médicales du monde entier – y compris du CHU de Bordeaux, référent en risques émergeants –, on ne sait pas très bien le niveau de contagion. D’où la prudence. « Les extrapolations sont prématurées, nous savons que ce pathogène est transmissible au contact et par voies aériennes, reprend le professeur Malvy, finalement, comme une grippe saisonnière, qui d’ailleurs, rappelons-le, est plus mortelle que ce nouveau virus. Mais inquiète moins le grand public, au regard du retard en termes de vaccination.» 

Sur la conduite à tenir et pour en finir avec les fausses informations, la professeure Anne-Marie Rogues, cheffe du service hygiène hospitalière, a rappelé les règles élémentaires de protection de tout un chacun. « Les mêmes que pour la grippe : tousser dans son coude, se laver les mains régulièrement, porter un masque en cas de toux, utiliser des mouchoirs à usage unique et surtout n’appeler le 15 que si vous êtes malade et que vous revenez de Chine.» 

Eh oui, car depuis l’annonce de ce coronavirus inconnu, les centres 15 débordent. « + 10 % en Gironde a signalé le patron du service, Xavier Combes : des gens qui ont un virus grippal ordinaire et s’inquiètent, des gens qui ont été en contact ou pensent l’avoir été, avec quelqu’un revenant de Chine, des gens qui ont mangé ou touché un produit venant de Chine…»

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