Vaccination des personnels soignants

Sud-Ouest du 16 février 2019 

Un tiers des soignants vaccinés contre la grippe

La campagne de vaccination démarrera plus tôt pour convaincre davantage de soignants. ILLUS. « SO » 

L’épidémie de grippe semble s’intensifier mais il est trop tard pour se faire vacciner. A l’hôpital, 33,3 % du personnel soignant est vacciné. 

La vaccination contre la grippe est-elle obligatoire pour le personnel de santé ? Et non ! Plus depuis 2006… La contrainte a été transformée en une forte recommandation du ministère auprès des soignants. Au final, un tiers des professionnels qui exercent à Robert-Boulin sont vaccinés contre la grippe. Un pourcentage légèrement au-dessus de la moyenne nationale (30 %) qui peut tout de même paraître faible. 

A contrario de l’hépatite B, du BCG ou du DTP pour lesquels la vaccination est obligatoire, il faut bien admettre que la grippe a un caractère saisonnier qui ne joue pas en faveur de la vaccination. « Notre taux de couverture vaccinale augmente tous les ans », assure le docteur Céline Cayrouse, chef de service Médecine du travail. « L’objectif fixé par l’Agence régionale de santé est régulièrement relevé. Pour 2019, ce sera 40 %. » La campagne de vaccination qui a débuté le 15 octobre dernier, devrait commencer un peu plus tôt cette année. 

« Nous nous déployons dans les différents services pour vacciner sur place le personnel qui le souhaite », continue Céline Cayrouse qui travaille aussi avec les médecins pour lutter contre les idées reçues. Même à l’hôpital, même parmi les soignants, il existe une certaine défiance à l’égard des vaccins. « La grippe peut tuer. Quand je me protège moi, je protège mes patients, et même ma famille. Le message passe mieux dans certains services. » C’est le cas en pneumologie où sont soignés les malades de la grippe justement, à la maternité, ou dans le service des maladies infectieuses. 

Lavage de mains et masques 

« Le vaccin est le meilleur rempart pour les personnes vulnérables, mais une personne vaccinée peut être vecteur du virus. En lien avec le service hygiène, nous insistons aussi sur les bons gestes, auprès des soignants, mais aussi auprès des familles et visiteurs », explique le docteur. Pendant toute la période propice aux épidémies (grippe, gastro ou rougeole), des solutions hydroalcooliques sont mises à disposition dans les couloirs de l’hôpital ainsi que des distributeurs de masques. « Contrairement à d’autres pays, nous n’avons pas cette culture, mais le port du masque limite la propagation de l’épidémie. » 

Dans son rapport public annuel 2018, la Cour des comptes recommandait de revenir sur cette suspension de l’obligation de vaccination et constatait que la couverture vaccinale des professionnels de santé contre la grippe saisonnière « a chuté de 40 % en moyenne entre 2008–2009 et 2010–2011 ». Une semaine de sensibilisation à la vaccination est programmée du 23 au 30 avril prochain à l’hôpital. L’occasion de promouvoir la prochaine campagne anti-grippe, aussi bien auprès du grand public que des soignants. 

928

médecins, infirmières, aide-soignants et agents hospitaliers ont été vaccinés en 2018. Ils n’étaient que 650 en 2017 et 320 en 2016, dans un établissement qui compte environ 2000 salariés. 

80

C’est le pourcentage de personnel vacciné contre la grippe dans le service pneumologie.

Sud-Ouest du 16 février 2019