Sud-Ouest du 7 février 2019 

Le forum Santé & Avenir, lieu de réflexion pour tous 

Aujourd’hui et demain, la Cité mondiale de Bordeaux accueille le deuxième forum Santé mené par «Sud Ouest». En débat : comment sera-t-on soigné demain ?

forum santé

1 Il y aura des personnalités nationales très influentes"... 

..."2 Des débats destinés à faire bouger les lignes 

La vocation de cet événement n’est pas à proprement parler une affaire de «communiquants», elle est ambitieuse. Il s’agit de secouer le cocotier pour faire bouger les lignes et peut-être agir ou donner quelques nouvelles pistes. Le journal « Sud Ouest» souhaite participer à ce débat sociétal collectif. Notre système de santé, encore l’un des meilleurs au monde, commence à vaciller. Les modes de vie ont changé, la démographie pose des questions, le vieillissement de la population, les déserts médicaux sont autant de sujets concernants. Il sera question du data, d’innovations thérapeutiques, de nouvelles organisations, de réalité de territoires, de soutenabilité financière face au fameux et controversé «reste à charge zéro», d’alimentation de demain. Règle d’or des débats: une parole vraie et la transparence des propos. Au programme, 22 ateliers sur deux journées et quatre conférences.

3 Une conférence de clôture ouverte au grand public"...

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Sud-Ouest du 7 février 2019  

Nos territoires s’emparent de la mutation du système de santé 

BORDEAUX En amont du Forum qui débute ce matin, Michel Laforcade, directeur de l’Agence régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, ouvre des pistes de réflexion

nos territoires 1 nos territoire 2

«Sud Ouest»Face au désert médical, quels outils existent ? 

Michel Laforcade L’outil majeur ce sont les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP). Sans être magique, c’est le plus efficace et il fonctionne grâce à la mobilisation des médecins, des élus de terrain, de la Région, des Départements… La Nouvelle-Aquitaine compte 156 MSP. Nous sommes les plus avancés en France. 30 ou 40 projets sont à venir, et en tout nous touchons 215 sites. La Charente compte 23 MSP. C’est la condition pour faire venir des jeunes médecins, pour permettre aux plus âgés de continuer à travailler en levant un peu le pied. Sans ça, plus aucun médecin ne voudra s’installer en zone rurale. Et pourtant, chaque MSP a sa particularité, son fonctionnement propre qui répond à la réalité du terrain sur lequel elle est implantée. Celle de Bedous en vallée d’Aspe, celle de Boussac en Creuse sont exemplaires. 

Comment l’ARS lutte-t-elle contre les inégalités de territoires ? 

Nous sommes présents partout. Et nous faisons du porte à porte pour mobiliser les médecins spécialistes, en leur proposant de participer à des consultations avancées. Un travail de fourmi, mais très nécessaire. Certains départements manquent de psychiatres, de gynécologues, de pédiatre, de cardiologues… Fin 2017 nous comptabilisions 430 consultations avancées de spécialistes, fin 2018, nous en avons plus de 600. C’est concret : les consultations se tiennent dans des Ehpad, des hôpitaux de proximité ou des maisons de santé pluridisciplinaires.  

Le changement de notre système de santé doit-il être guidé depuis Paris ?  

C’est une idée fausse. Dans la réalité, nous sommes forcément sur le terrain. Et à l’écoute. Toutes les propositions innovantes venues du terrain sont accueillies avec plaisir et curiosité. Pas un contrat local de santé ne ressemble à un autre. 60% de la population de Nouvelle-Aquitaine est concernée par un contrat local de santé. On en a 33. Dans deux ans, 100 % du territoire sera couvert. Ces contrats permettent de mener des politiques de santé prioritaires adaptées à chaque zone.