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GIRONDE VIGILANTE
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17 septembre 2018

Indignation du patron des pompiers de Paris

Le Parisien du 12 septembre 2018 

Après la mort d’un soldat du feu, la lettre d’indignation du patron des pompiers de Paris

après la mort

« Profonde tristesse, colère, indignation sont des sentiments qui nous animent tous », lâche le général Gallet. LP/S.G.

"Le général Gallet a adressé mardi aux 8 500 sapeurs-pompiers de Paris un courriel pointant des dysfonctionnements entre service de secours après la mort d’un de ses hommes à Villeneuve-Saint-Georges, le 4 septembre. 

Le courriel est tombé, mardi après-midi, sur la boîte mail professionnelle des 8500 sapeurs-pompiers parisiens. Leur chef, le général Jean-Claude Gallet, 53 ans, a pris l’initiative de leur adresser directement ce message, sans passer par son autorité de tutelle, la préfecture de police. « Profonde tristesse, colère, indignation sont des sentiments qui nous animent tous, lâche Gallet. Une société qui ne protège pas ses anges gardiens est vraiment malade. [Le pompier] n’est pas là pour être le punching-ball d’une violence irrationnelle. »

L’émotion est grande depuis la mort du caporal Geoffroy Henry, 27 ans, poignardé par un schizophrène le 4 septembre, à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Il partait pour une intervention tristement banale. S’il ne dit pas expressément que le drame aurait pu être évité, le général Gallet insiste sur le fait que l’équipage ne disposait pas des informations nécessaires pour évaluer la dangerosité de la situation, l’appel ayant été initialement reçu par le Samu. Dans le courriel de trois pages que nous nous sommes procuré, il dénonce ainsi la « faible communication entre les acteurs de l’urgence qui fonctionnent avec des schémas éculés »."...

..."La gestion des appels, point de friction avec le Samu 

« Des points doivent être éclairés », martèle Jean-Claude Gallet : « Les premiers éléments d’analyse en interne pointent une demande de nos moyens qui n’est pas fondamentalement justifiée et une sous-évaluation du caractère dangereux de la victime ». Le général évoque un point de friction récurrent avec le Samu en région parisienne : la gestion des appels téléphoniques. Les sapeurs-pompiers de Paris sont des militaires rattachés hiérarchiquement à la préfecture de police de Paris. Les appels vers le numéro d’urgence des pompiers (18) mais aussi de la police (17), ainsi que le numéro européen (112) sont centralisés dans un seul et même centre de réception, situé porte de Champerret (XVIe), et cela quel que soit le lieu d’où ils ont été émis à Paris ou en petite couronne. Les appels au Samu (15) sont traités à part, selon une logique départementale. Les pompiers plaident de longue date pour une plate-forme unique.  

L’orientation des missions fait aussi débat. Les « soldats du feu » veulent se concentrer sur ce qu’ils estiment être leur cœur de métier - la lutte contre les incendies et les secours à personne en cas d’urgence - alors qu’ils sont de plus en plus sollicités pour assister des personnes alcoolisées ou faire de la « bobologie ». Malaise palpable : selon une source interne, 30 % des recrues abandonnent lors de la première année. Les agressions, dont ils sont de plus en plus souvent victimes, jouent aussi dans cette désillusion professionnelle."...

..."Dans son discours, le ministre Gérard Collomb a en effet donné l’impression de faire la leçon au préfet de police de Paris, reprenant mot pour mot certaines propositions de Gallet, plaidant pour que « les sapeurs-pompiers ne soient plus les seuls à pâtir des carences ambulancières », exigeant un accompagnement par des policiers et une meilleure coopération avec les agences régionales de santé. Le courriel de mardi ne va pas améliorer les relations Gallet-Delpuech."...

2018_09_12_Le_Parisien_Après_la_mort_d'un_soldat_du_feu_la_lettre_d'indignation_du_patron_des_pompiers_de_Paris

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