Situation dans les Landes comparable à celle de nos zones rurales

Sud-Ouest du 8 novembre 2017 

Landes : comment repeupler les déserts médicaux ?

Michel Laforcade, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, avec le préfet des Landes Frédéric Perissat et le directeur de la CPAM des landes, Yves Coulombeau. PH. SALVAT 

"Comment inciter des praticiens à s’installer dans les zones rurales ? C’était le sujet des troisièmes ateliers du Calac, mardi à Dax. 

Le temps du médecin de famille, avec son cabinet au rez-de-chaussée de la maison familiale, qu’on appelle à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, dont la femme assure le secrétariat et que ses enfants ne voient jamais, est définitivement révolu. 

« Les jeunes médecins veulent travailler en équipe, habiter près des centres urbains, séparer leur vie personnelle et professionnelle et prendre leur mercredi pour s’occuper de leurs enfants », a dessiné Michel Laforcade, directeur général de l’ARS (Agence régionale de santé) Nouvelle-Aquitaine"...

..."Face à eux, une cinquantaine d’élus landais étaient venus chercher des réponses à la désertification médicale qui touche leur territoire, avec des disparités très importantes, selon qu’ils se trouvent sur le littoral ou dans l’arrière-pays. 

Dispositifs incitatifs 

Les nouvelles aspirations des praticiens libéraux ne sont pas les seules raisons de ce dépeuplement : « Un médecin s’installe quand deux partent à la retraite. Alors qu’il en faudrait deux pour compenser un départ, compte tenu de l’évolution démographique de la patientèle », résumait Élisabeth Bonjean. Or, 26 % des médecins landais ont déjà plus de 60 ans et les départs à la retraite devraient donc s’accélérer dans les années qui viennent.

Pour les compenser, Michel Laforcade a dressé une liste de solutions, certaines expérimentales, d’autres ayant fait leurs preuves. Parmi elles, la Maison de santé pluridisciplinaire apparaît comme évidente. Elles sont déjà au nombre de 13 dans les Landes, ce qui place le département bien au-dessus des moyennes régionale et nationale. Les Maisons de santé répondent à la fois au souci de mutualisation des nouveaux praticiens et à l’exigence de qualité et de proximité des patients."...

..."d’autres dispositifs incitatifs."...

..."le PTMG (Praticien territorial de médecine générale), qui permet à un médecin de s’assurer un revenu de 3 700 euros nets dès son installation dans une zone tendue, compensé si besoin par l’ARS."...

..."La bourse d’études de l’ARS, qui oblige son bénéficiaire à exercer dans une zone en difficulté en contrepartie"...

..."Mais c’est surtout dans l’évolution des pratiques que seront trouvées les solutions à la pénurie de médecins : les consultations avancées de spécialistes dans les territoires ruraux, en partenariat avec les hôpitaux publics ; la délégation de tâches aux kinés, infirmiers ou sages-femmes ; le développement de la télémédecine avec, d’ici 2020, le câblage de tous les Ehpad (Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) landais, financé par l’ARS, qui pourront dès lors bénéficier de l’ensemble des dispositifs de télémédecine et téléconsultation ; ou encore les plateformes « territoire de soin numérique », qui vont permettre de libérer les médecins d’une partie de leurs tâches de coordination des soins.

« Jusqu’à preuve du contraire, la santé était financée par la Sécurité sociale, a repris en chœur Xavier Fortinon. Que ce soit l’élu local, dernier maillon de la chaîne, qui doive aujourd’hui trouver des solutions à ce problème, est inquiétant. » Une forme de décentralisation silencieuse, qui commence à faire du bruit chez les élus ruraux."...

2017_11_08_SO_Landes_Comment_repeupler_les_déserts_médicaux