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31 août 2022

Virus dits tropicaux

Sud-Ouest du 31 août 2022 

À Bordeaux, imbroglio autour de cas de dengue 

Une erreur de communication autour d’un cas de dengue autochtone, mais non régional, a entraîné un début de panique dans l’agglomération bordelaise. Enquête

2022 08 31 dengue

Rien de grave. Les moustiques tigres, ou Aedes albopictus implantés dans l’agglomération bordelaise ne sont pas à l’origine de l’infection par le virus de la dengue dont ont souffert plusieurs personnes ces derniers jours. N’empêche, une communication des autorités sanitaires a prétendu le contraire. Des courriers officiels carrément alarmistes ont été envoyés aux médecins généralistes, les informant de la présence d’un cas autochtone d’infection au virus de la dengue. Le même vent de panique a concerné les habitants de plusieurs quartiers de Bordeaux, Mérignac et Villenave d’Ornon, démoustiqués. L’Ordre des médecins de la Gironde et l’Agence Régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, à l’origine de ces courriers, ont été assaillis de coups de fils inquiets. 

Un « cas autochtone » signifie que la personne a été infectée en France métropolitaine par un moustique-tigre porteur du virus de la dengue et donc qu’il existe probablement une chaîne de transmission pérenne. D’où l’inquiétude. Avec l’envoi du courrier le 22 août, les autorités ont lancé une enquête autour des patients concernés, et lancé les opérations de démoustication, la nuit suivante,dans les quartiers de l’hôpital Robert-Picqué à Villenave-d’Ornon et Félix Nadar à Mérignac. Une seconde opération s’est tenue à Bordeaux centre, puis dans le quartier de la Benauge. Les habitants de ces zones ont tous été avertis par un prospectus posté dans leur boîte aux lettres, les sommant de fermer portes et volets et de rester à l’intérieur à partir de 22 heures. 

Erreur de communication 

Sylvie Justome, maireadjointe à la santé de la Ville de Bordeaux, précise que ces opérations de démoustication sont fréquentes en été : « Nous sommes informés par l’ARS de la présence d’un cas d’infection, la plupart du temps, ce sont des cas importés et, dès lors, nous contactons la société Altopictus et nous informont les citoyens concernés. Cet été, des opérations ont eu lieu à Nansouty et à l’hôpital Pellegrin – forcément, puisque les personnes infectées y sont hospitalisées – et donc, le 26 août, dans l’hypercentre, pour la première fois, et à la Benauge. En l’occurrence, il s’agissait de cas importés, des personnes revenant de Cuba. J’ai constaté le vent de panique chez les médecins et chez les habitants, suite à cette lettre du Conseil de l’Ordre. Mais d’après mes renseignements, il n’y a jamais eu de cas autochtone contaminé à Bordeaux. » 

Que s’est-il passé ? L’Ordre des médecins de la Gironde, que nous avons contacté, a refusé de témoigner au sujet de ce courrier d’alerte envoyé à leurs confrères. Et pour cause. C’est l’Agence régionale de santé, qui, dans un premier temps, a envoyé un courrier officiel aux médecins et à l’Ordre le 22 août, assurant de la présence d’un cas autochtone. Courrier que nous nous sommes procuré et qui stipule : « Dans le cadre de l’investigation d’un cas autochtone, il vous est demandé de signaler tous les cas suspects de dengue importés et autochtones, résidant ou ayant fréquenté la métropole bordelaise, venus vous consulter ou qui viendront vous consulter. » 

Infecté en Haute-Garonne Sylvie Quelet, directrice de santé publique à l’ARS Nouvelle-Aquitaine admet qu’il y a eu un couac au niveau de la communication sur ce dossier. « En effet, ce courrier parlait d’un cas autochtone, ce qui a généré pas mal d’inquiétudes et le courrier de l’Ordre, également alarmiste, accorde-t-elle. De fait, il est autochtone, mais en Haute-Garonne, pas chez nous. Il s’agit d’un homme qui aurait été contaminé par une voisine qui rentrait de la Réunion, et qui s’est rendu à Bordeaux alors qu’il n’avait pas encore de fièvre. Il est allé à l’hôpital Robert-Picqué, où il dit qu’il a encore été piqué, puis à Mérignac dans le quartier Félix Nadar. Cet homme, dont l’état de santé n’inspire aucune inquiétude, a été pris en charge. L’enquête autour de son cas a été menée en bonne et due forme, suivie des opérations de démoustication. La préfecture et les mairies ont été prévenues. » 

Selon le docteur Quelet, la situation de cette fin d’été ressemble de près à celle de l’été précédent. « Rien n’est exceptionnel, le moustique tigre est implanté chez nous, et notre système de veille est bien rodé. Il y a eu une regrettable erreur de communication, qui a laissé croire à la possibilité de la présence d’une chaîne de transmission, ce qui n’est pas le cas. Je tiens à préciser qu’un moustique infecté ne va piquer qu’à quelques mètres et ne transmet pas le virus à sa descendance. »

2022 08 31 SO On a les moyens de prévenir l'implantation des virus dits tropicaux

2022 08 31 SO Le moustique tigre ce citadin

 

 

 

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