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26 août 2022

Urgences

Sud-Ouest du 26 août 2022

2022 08 26 SO Aux urgences un été sous contrôle

Sud-Ouest du 26 août 2022 

Un été aux urgences : redouté, le pire a été évité 

Les services d’urgence de la Gironde ont été les plus touchés par les tensions dans toute la région. La régulation par le centre 15 s’est révélée indispensable. Reportage à Bordeaux 

2022 08 26 urgences

Il est 19 heures sur la plateforme de régulation médicale de Gironde, située à deux pas des urgences adultes de l’hôpital Pellegrin du CHU de Bordeaux. On entend un bourdonnement, un fond sonore continu, sans arythmie. Chacun est tendu face à des écrans en demi-lune, un casque sur les oreilles, sans temps mort. Ce soir, ils sont près de 40 à répondre aux urgences de toute la Gironde. Sept médecins, une trentaine d’assistants de régulation médicale (ARM), tous vissés à leur fauteuil, soudés par une même mission : « Ne surtout pas passer à côté d’une urgence absolue, d’un cas grave qu’on aurait mal évalué », observe le professeur Philippe Revel, chef du pôle urgences adulte et du Samu. 

« Ne raccrochez pas » 

On est au pic, les heures les plus critiques, mais étrangement, tout a l’air sous contrôle, assez calme. Pourtant, la concentration est palpable sous les casques verrouillés, les appels s’enchaînent. « Première exigence, note Yohan, agent de régulation, décrocher dans les 30 secondes. On ne peut pas laisser traîner les gens au téléphone, en cas d’urgence vitale. » Le voilà en lien avec l’appel au secours d’une octogénaire. Elle vit à Bordeaux, donne son identité, son âge et son adresse, puis décrit ses symptômes : « Sensation d’étouffement, oppression thoracique, fourmillement dans les pieds et les mains, sueurs. » Yohan l’écoute sereinement. « Je vous mets en lien avec un médecin régulateur qui va sans doute vous envoyer une ambulance, ou bien SOS Médecins. Ne bougez pas, et ne raccrochez pas... » 

En quelques clics, Yohan a transmis les éléments à un médecin, lequel, depuis un poste voisin, décroche son téléphone. Il est alors en mesure d’évaluer l’état de santé de la patiente, sans tout lui faire répéter. Très calme, il lui annonce qu’il envoie chez elle une ambulance du Samu. « On ne prend aucun risque, elle a des antécédents », justifie-t-il. 

Sang froid et empathie 

Juste derrière cet appel, il traite un autre cas, une jeune femme de 38 ans, paniquée. Elle est enceinte, infectée par le Covid-19 et souffre d’une oppression respiratoire de plus en plus gênante. Elle habite dans un village du Libournais. « Je vais envoyer un médecin chez vous ce soir même qui va mesurer votre capacité respiratoire. En fonction, il avisera. Vous serez sûrement rassurée. » 

« Du sang froid et de l’empathie, résume Yohan. On peut tout entendre, mais nous devons rester stoïques et envoyer de bonnes ondes. En revanche, certains appels se révèlent très éprouvants pour nous aussi, et à ce moment, on a besoin de faire une pause, de prendre l’air cinq minutes. » 

Une enfant de 9 ans est tombée d’un trampoline à Saint-Médard-en-Jalles (33), elle ne peut pas se relever. Fracture ? Luxation ? Une ambulance du Samu est dépêchée sur place par le médecin-régulateur. Un homme dans le centre-ville de Bordeaux est à terre, il saigne du crâne. Une jeune fille à Ludon (33) fait une crise d’angoisse. Ici, là, d’un poste à l’autre de la plateforme de régulation, des blessures, des oppressions thoraciques, des crises de nerfs, des décompensations psychiques. 

Précieuse régulation 

« La régulation mise en place à Bordeaux avant l’été a permis de faire baisser la pression aux urgences adultes de Pellegrin, remarque le professeur Revel. Environ 20 à 30 % de passage en moins. C’était indispensable et ça nous a permis de passer l’été. Mais on a travaillé dans de mauvaises conditions, les équipes sont éreintées. Tous les services d’urgence du département ont été impactés cet été par les difficultés de recrutement, et beaucoup ont fermé temporairement. C’est nous qui avons récupéré les patients, assuré les réorientations. » 

En effet, les urgences de la polyclinique du Tondu à Bordeaux, par exemple, ont fermé tout le mois d’août ;la polyclinique Bordeaux Rive droite plusieurs nuits par semaine ; les urgences de l’hôpital Robert Picqué, à Villenave-d’Ornon, tournent a minima avec un seul médecin, comme la clinique mutualiste de Pessac, Blaye aussi... 

« Tout arrive ici, reprend le professeur Revel, or, la régulation qui compte une équipe de 70 ARM, 25 médecins hospitaliers et 20 médecins de ville a conservé le même effectif, sous-dimensionné cet été. Il faudra remettre en question les moyens. Les urgences seront désormais toujours régulées, il n’y aura pas de retour en arrière. » 

Pendant ce temps, aux urgences adultes de Pellegrin, les patients entrent au comptegoutte... Des personnes âgées pour beaucoup, d’autres, accompagnés par des proches qui attendent devant l’entrée qu’un infirmier évalue leur état. « On a encore des gens qui viennent pour des piqûres de moustiques », déplore un soignant. Pour autant, le professeur Revel assure que cet été, aucun patient n’a été oublié sur un brancard.

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