Urgences de Langon

Sud-Ouest du 4 juillet 2022 

Les dérives aux urgences de Langon, en Gironde : « Un homme voulait des antibiotiques pour son cheval »

La cheffe des urgences de l’hôpital de Langon dénonce le parasitage du service à cause des cas non urgents

« Les patients les plus graves seront toujours pris en charge aux urgences, de jour comme de nuit », rassure Annick Grelet, la cheffe du service des urgences au centre hospitalier de Langon. Et ce malgré les nouvelles règles d’accueil : « Les services d’urgence sont réservés aux urgences vitales ou graves, la nuit, si l’évaluation du patient est sans gravité, ce dernier sera réorienté ou différé en journée », peut-on lire sur les nouveaux écriteaux.

Cette clarification des principes de prise en charge a été décidée en raison de l’embolie des urgences. Les patients sont trop nombreux par rapport à la capacité du service. Même au complet, les effectifs restent limités. « Nous pourrions nous concentrer sur la prise en charge des vraies urgences s’il n’y avait pas autant de cas anodins. Certains citoyens n’ont pas conscience que leur présence peut perturber les soins prioritaires », insiste Annick Grelet.

Prise de conscience générale

Dernier exemple en date : « Un patient est venu aux urgences renouveler une ordonnance de médicaments à 23 h 45. Il devait partir en voyage le lendemain. » Un autre voulait un certificat pour valider son inscription dans un club sportif. « Une nuit, une infirmière est venue me voir à 2 heures du matin en me disant qu’un monsieur insistait pour récupérer des antibiotiques pour son « bébé ». Les doses étaient énormes. Il a fini par nous dire que c’était pour son cheval qu’il aimait comme son propre enfant. »

La multiplication de ces cas sans aucune gravité plombe le moral des équipes médicales. La responsable du service des urgences en appelle à une prise de conscience générale.