Grève des pilotes de la Sécurité Civile
Francebleu du 28 juin 2022
Risques incendie : vers une grève des pilotes de bombardiers d'eau vendredi 1er juillet
Y-aura-t-il des pilotes bombardiers d'eau en service le 1er juillet, ce vendredi ? Pas si sûr. La grève se profile à Nîmes, sur la Base de Sécurité Civile de Garons.
Alors que la saison des feux a déjà débuté, en raison notamment de la sècheresse, les pilotes de la Sécurité Civile annoncent être en grève ce vendredi 1er juillet. Christophe Govillot, pilote de Canadair et représentant du SNPNAC (Syndicat National du Personnel Navigant de l'Aviation Civile), le syndicat des pilotes de la Base de Sécurité Civile de Garons près de Nîmes (Gard), était l'invité du 8h20 de France Bleu Gard Lozère ce mardi matin. "La balle est dans le camp de l'administration. Nous avons prévenu que nous étions en grève à compter du 1er juillet. A elle de prendre les dispositions, par le biais d'arrêtés préfectoraux, pour réquisitionner les pilotes et permettre de remplir notre mission, qui est une mission régalienne".
"Ce n'est pas un problème de salaires. Les pilotes de canadairs sont en colère, ils sont en danger. On est soucieux de notre avenir, et de l'avenir des moyens aériens de la Sécurité Civile". Christophe Govillot, pilote de Canadair et représentant du SNPNAC, en direct sur France Bleu Gard Lozère
"Ce n'est pas un problème de salaires. Les pilotes de Canadair sont en colère. Les pilotes de Canadair sont en danger. On est soucieux de notre avenir. On est soucieux de l'avenir, des moyens aériens, de la Sécurité Civile. Tout ça à cause d'une administration défaillante. Tout ça à cause d'un immobilisme de notre direction. Si on a quelques minutes, je peux vous détailler un petit peu les différents problèmes. Mais globalement, notre administration et notre direction ne s'occupent pas de nous. On a des problèmes de salaires, on a des problèmes de statut, on a des problèmes de non-reconnaissance de métier à risque. C'est quand même un comble. On pilote des avions de plusieurs tonnes, on largue entre six et douze tonnes de produits au dessus de feux à 30 mètres du sol, avec des fumées, des flammes autour de nous. Et on n'est pas reconnu comme métier à risque.
"Les mêmes que ceux qui sont dévolus aux gendarmes, aux policiers, aux contrôleurs aériens. On ne demande rien de plus. C'est juste des avantages qui sont liés à un départ anticipé en retraite si jamais des personnes ont des petits problèmes de santé. Mais si vous permettez, je vais terminer parce qu'en fait, il faut bien voir que le milieu de l'aéronautique, c'est un milieu qui est tout petit, tout se sait. Et les problèmes que nous nous rencontrons et les personnels qui étaient éventuellement susceptibles de venir nous rejoindre sont parfaitement au courant de ces problèmes. Et on se rend compte qu'on a de moins en moins de personnes qui veulent venir chez nous. On avait 120 candidats il y a quelques années et aujourd'hui, en un an à peine 30 pour essayer de recruter. On a un gros problème d'attractivité au sein de la sécurité civile."
"Écoutez, c'est même mieux que ça. C'est mieux qu'une lettre de doléances puisqu'on s'est mis autour de la table avec notre direction pendant plusieurs semaines pour établir un protocole qui va nous permettre de sortir de l'impasse dans laquelle on est actuellement, qui va nous permettre d'envisager sereinement la saison feu qui se présente à nous et qui va nous permettre d'envisager sereinement l'avenir de la sécurité civile. Il y a un protocole qui a clairement défini les réflexions et les démarches statutaires à entreprendre. Notre administration est d'accord. C'est notre ministre qui nous a demandé d'établir ce protocole et on ne sait pas pourquoi il ne signe pas.
La balle est dans le camp de la direction et du ministre parce qu'au moment où je vous parle, je ne sais pas si notre direction a réellement mis ce protocole sur le bureau du ministre. On n'a aucune info et on a bon espoir, oui, parce qu'il faut garder espoir et on espère que ce protocole va signer, parce que c'est la seule issue possible à nos problèmes et c'est la seule issue possible pour assurer l'avenir des moyens aériens de la sécurité civile.
"Nous avons déposé un préavis de grève. On a déposé une demande de manifestation à Nîmes pour manifester notre mécontentement. Malgré tout, nous sommes un service public. On a une mission régalienne à assurer et si notre administration prend les arrêtés préfectoraux qui vont bien et nous réquisitionne selon des modalités qu'ils vont établir, alors forcément, on sera aux côtés de nos amis pompiers. On sera au côté de la population parce que si on n'intervient pas, c'est nos forêts, notre population et nos vies qui sont directement en danger. Donc effectivement, on assure la mission régalienne. Si on est réquisitionné, soyez sans crainte là dessus."