Covid-19
Sud-Ouest du 26 juin 2022
Sud-Ouest du 25 juin 2022
Ouest-France du 24 juin 2022
CARTE. Covid-19 : où en est la reprise de l’épidémie dans votre département ?
La septième vague de l’épidémie du Covid-19 se dessine en France. En moyenne, le pays enregistre près de 58 000 nouveaux cas par jour, selon les données de Santé publique France au 23 juin. Chiffres à l’appui, on fait un point sur la situation département par département.
Centre de dépistage COVID, assuré par le laboratoire Cerballiance à la clinique privé Saint-Martin à Caen, le 19 janvier 2022. | ARCHIVES FRANCK DUBRAY / OUEST-FRANCE
Tout le territoire est touché. Le nombre de contaminations et d’hospitalisations pour Covid-19 est reparti à la hausse en France ces derniers jours. Santé publique France a annoncé 79 852 nouveaux cas positifs au coronavirus ce jeudi 23 juin, en hausse de 50 % par rapport à la semaine dernière. En moyenne sur les sept derniers jours, près de 58 000 nouveaux cas ont été enregistrés quotidiennement en France.
L’agence de santé fait état d’une « assez nette augmentation virologique », indique Delphine Viriou, de Santé Publique France, dans le point hebdomadaire de ce vendredi 24 juin. En précisant que « les niveaux des différents indicateurs restent encore modérés par rapport aux précédents pics de début d’année. »
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Les contaminations en hausse de 50 % en une semaine
Les contaminations sont reparties à la hausse depuis le début du mois de juin, malgré les perturbations des données de Santé publique France liées aux jours fériés, altérant un peu la tendance. La moyenne des nouvelles contaminations par jour est passée de moins de 20 000 nouveaux cas à près de 58 000 nouveaux cas quotidiens actuellement. Une augmentation accélérée surtout par la propagation des sous-variants BA.4 et BA.5.
Voici une visualisation du nombre de cas annoncé, jour par jour, par rapport à celui annoncé sept jours plus tôt :
Le taux d’incidence est reparti à la hausse dans toute la population française, mais l’indicateur a particulièrement augmenté chez les 20-79 ans, et encore plus dans la tranche d’âge entre 50 et 79 ans, selon le point presse de Santé publique France ce vendredi.
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25 % de tests en plus cette semaine
Autre illustration du rebond de l’épidémie, le nombre d’examens de dépistage a augmenté de 25 % la semaine dernière, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, qui vient d’abaisser les tarifs des tests PCR.
Avec plus d’1,6 million de tests PCR et antigéniques réalisés entre le 13 et le 19 juin, le dépistage est « de nouveau en forte hausse », indique la Direction des statistiques (Drees) dans un communiqué.
Le taux d’incidence en hausse partout
Pour cette septième vague épidémique de Covid-19, tous les départements voient leur taux d’incidence augmenter.
Au niveau national, l’indicateur s’établit à 527 cas pour 100 000 habitants, au 20 juin, le dernier chiffre disponible de Santé publique France. L’incidence la plus élevée de l’Hexagone se trouve à Paris, avec 890 cas pour 100 000 habitants. Mais aussi dans plusieurs d’autres territoires franciliens, comme dans les Hauts-de-Seine (830), le Val-de-Marne (706) et les Yvelines (694).
À l’Ouest, plusieurs départements font aussi partie des territoires où des niveaux supérieurs à la moyenne ont été constatés : 584 cas pour 100 000 habitants en Loire-Atlantique, 547 en Ille-et-Vilaine, 545 dans le Finistère et 533 dans les Côtes-d’Armor.
Voici le taux d’incidence par département, du 14 au 20 juin 2022, les dernières données disponibles de l’agence de santé :
Également, retrouvez ci-dessous l’évolution de l’indicateur par territoire, depuis janvier dernier :
Les admissions à l’hôpital en augmentation de près de 40 %
Du côté de l’hôpital, la reprise de l’épidémie se fait aussi sentir. En moyenne, 671 nouveaux patients diagnostiqués d’une infection au Covid-19 sont admis à l’hôpital chaque jour, d’après les données de jeudi 23 juin. Un chiffre en hausse de 37 % en une semaine.
Les admissions augmentent aussi légèrement dans les services de soins critiques. L’hôpital compte en moyenne 62 nouvelles entrées par jour jeudi, par rapport à 56 la semaine dernière.
Pour l’instant, le nombre de décès enregistrés n’a pas augmenté avec les admissions à l’hôpital. Depuis le début de la crise sanitaire, les décès augmentent quelque temps après la hausse des contaminations et des hospitalisations. Actuellement, 40 décès sont enregistrés chaque jour dans les hôpitaux français.
Les rappels de vaccination en hausse
Face au rebond épidémique, une augmentation du nombre de prises de rendez-vous pour la dose de rappel (la première ou la deuxième dose) a été constatée par Doctolib, l’une des principales plateformes de réservation des créneaux.
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En moyenne, un peu plus de 13 200 Français prennent chaque jour leur rendez-vous pour une dose de rappel sur la plateforme, selon les données du jeudi 23 juin. En hausse par rapport à la moyenne de 7 079 rendez-vous pris la semaine dernière, selon les données du 17 juin.
Ouest-France du 24 juin 2022
Covid-19. Face à la « 7e vague », un infectiologue appelle à la « responsabilité individuelle »
« La septième vague est là », met en garde, ce vendredi 24 juin, l’infectiologue Gilles Pialoux. Il en appelle à la responsabilité individuelle des Français pour limiter la propagation du virus, en portant le masque et en se faisant vacciner.
Des personnes portant des masques dans les transports en commun en mai 2020 au moment du premier déconfinement. | LUCIE WEEGER/OUEST-FRANCE
« La septième vague est là, il n’y a pas à tergiverser », constate Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon (AP-HP), face à la reprise de l’épidémie de Covid-19 en France, marquée jeudi 23 juin par 80 000 cas recensés en 24 heures.
« On est avec des variants, comme BA.5, hautement contagieux, qui sont un peu des avions furtifs qui passent en dessous des défenses immunitaires », a-t-il expliqué, soulignant que l’immunité de la 3e dose s’estompe en même temps que les gens abandonnent les gestes barrière dans un contexte de période festive, notamment marqué par la Fête de la musique. « Les Français auront les vagues qu’ils méritent », a-t-il alerté.
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« Remettre le masque »
« La responsabilité individuelle est primordiale pour limiter l’impact de la 7e vague, » a-t-il plaidé ce vendredi 24 juin 2022 sur le plateau de RMC/BFMTV où il est apparu masqué. Évoquant le contexte politique, Gilles Pialoux a appelé les Français à ne pas attendre les mesures obligatoires pour limiter la propagation du virus, notamment en portant à nouveau le masque dans les transports en commun.
« Il y a des gens qui vont devoir remettre le masque, a-t-il déclaré. Les décisions qui vont aller dans le sens de la contrainte seront très compliquées. Ce n’est pas parce que le masque n’est pas obligatoire dans les transports en commun qu’il n’est pas conseillé. »
« Retourner à la vaccination »
L’infectiologue conseille aux Français d’aller se faire vacciner. « Que les Français n’attendent pas la contrainte pour retourner à la vaccination », a-t-il pressé, insistant que l’important d’une quatrième dose.
Seulement un quart des personnes éligibles ont reçu leur deuxième rappel vaccinal. « Il y a encore du monde à convaincre », a déploré Gilles Pialoux, pointant « 8 millions de personnes éligibles au 2e rappel ».
🎙 "Que les Français n'attendent pas la contrainte pour retourner à la vaccination. Je conseille d'aller faire la 4e dose".
— RMC (@RMCInfo) June 24, 2022
Gilles Pialoux répond aux questions d'Apolline de Malherbe pic.twitter.com/g7th9CMULz
Les personnes de 60 ans et plus peuvent effectuer une deuxième dose de rappel depuis début avril (à partir de 3 mois après l’injection du premier rappel pour les personnes âgées de 80 ans et plus, les résidents en Ehpad et en USLD et à partir de 6 mois après l’injection du premier rappel pour les personnes âgées de 60 à 79 ans).
« On a une 7e vague avec un variant ultra-transmissible. Il y a toujours 50 morts par jour, pour ceux qui nous expliquent que c’est un rhume », a par ailleurs ajouté Gilles Pialoux.
BA.5 plus dangereux ?
Le sous-variant d’Omicron, qui porte la nouvelle vague de Covid-19, est-il plus grave que les autres variants ? « Pour l’instant, on n’a pas ces données-là, on n’a pas de signaux qui montrent qu’il serait plus grave », a rapporté l’infectiologue.
Pour limiter la propagation du virus, Gilles Pialoux a appelé les Français à rester vigilants face aux symptômes et à s’isoler et se dépister le cas échéant.
D’autant que ceux-ci sont légèrement différents : « Il y a moins d’atteintes respiratoires classiques, il y a plus de signes de syndrome grippal (fièvre importante, des signes ORL, mal de tête…) mais ça peut ressembler à autre chose. ».
« Une mauvaise nouvelle pour l’immunité collective »
« Les nouveaux variants très contagieux du Covid-19 sont une mauvaise nouvelle pour l’immunité collective […] parce qu’il y a une telle variabilité à l’intérieur même de ces virus Omicron que finalement ça ne participe pas tellement à l’immunité collective, d’où la demande d’efforts de prévention et de vaccination », a expliqué l’infectiologue.
Pr Gilles Pialoux: "Les nouveaux variants très contagieux du Covid-19 sont une mauvaise nouvelle pour l'immunité collective" pic.twitter.com/YdDxDL3JZ5
— BFMTV (@BFMTV) June 24, 2022
« L’immunité qui a été induite par la souche initiale ne sert quasiment à rien pour Omicron. C’est une maladie différente. Ce virus a de plus en plus de perversions à échapper au système immunitaire, a-t-il poursuivi. Quand vous avez eu Omicron en janvier, donc plutôt le BA.1, votre sérum neutralise sept fois moins les variants actuels donc on ne peut pas dire “C’est bon je suis tranquille, je l’ai eu en janvier, j’ai aucun risque, je peux embrasser la personne contagieuse, je peux faire la fiesta” : non. »