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16 juin 2022

Prévention des mégafeux et lutte contre l'intensification et l'extension du risque d'incendie

Sud-Ouest du 16 juin 2022

2022 06 16 SO Mégafeux mini prévention

2022 06 16 SO Mégafeux mini prévention2

 

Sécurité civile du 15 juin 2022 

Le Sénat réfléchit à une stratégie pour lutter contre les mégafeux

Au moment même où une partie de la France connaît un épisode de canicule, le Sénat s’est réuni mercredi 15 juin pour traiter de la question des mégafeux. Objectif : préparer une proposition de loi pour la rentrée.

Alors que depuis plusieurs semaines les incendies se multiplient dans le Gard, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône et même la Seine-Maritime, la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable et la commission des affaires économiques du Sénat ont tenu mercredi 15 juin une table ronde sur « la prévention des mégafeux et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque d’incendie » dans le cadre de la mission éponyme lancée le 10 mai.

« Il s’agit d’analyser nos politiques publique à l’aune du changement climatique qui expose le territoire national à une augmentation du risque incendie, notamment dans les forêts, explique en préambule un des rapporteurs, Jean-François Longeot, président de la commission aménagement du territoire. L’ampleur et l’intensité des incendies pourraient s’accroître au point de faire craindre l’arrivée de mégafeux difficiles à maitriser, comme en Australie »

L’objectif de la mission est clairement affiché : « formuler des propositions pour adapter notre stratégie à ces nouveaux risques et faire évoluer le comportement des usagers et les pratiques des professionnels face à cette menace grandissante », poursuit Jean-François Longeot. Et, in fine, précise Sophie Primas, présidente de la commission affaires économiques, également rapporteur, « aboutir à une proposition de loi qui pourrait être déposée dès la rentrée ».

A cet effet, les deux commissions ont auditionné pendant plus de trois heures le 15 juin François Pimont, ingénieur de recherche à l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), Christian Pinaudeau, ancien secrétaire général du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest et Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.

40 mégafeux par an à la fin du siècle

François Pimont, ingénieur de recherche à l’INRAE, a dressé un état des lieux inquiétant. Si, et c’est une bonne nouvelle, on constate une « diminution très importante des activités de feux ces trente dernières années dans un contexte où les indices climatiques ont augmenté, notamment à cause du changement climatique », cette diminution ne concerne que les feux de moins de un hectare. Les feux de plus grande envergure, c’est-à-dire de plus d’un hectare, restent eux toujours aussi difficiles à maîtriser.

Or, ces derniers vont s’accroître dans les années à venir. « Aujourd’hui, il y a environ 200 feux par an, avec en moyenne 6 à 7 mégafeux, 13 les mauvaises années. A la fin du siècle, on en attend 40 par an. Fin 2021, dans l’hypothèse pessimiste, la France fera face à un triplement de ses zones brulées », poursuit le chercheur.

Autre donnée : ces feux ne concerneront plus seulement la zone sud-est et sud-ouest. « On va devoir faire face à une expansion de la zone à risques. Certains territoires, jusqu’ici peu touchés, vont devoir adapter leur stratégie », alerte François Pimont. Enfin, le gros de la saison des feux s’étalera du 15 juin au 15 septembre, et non plus « seulement » de début juillet à fin août.

2022 06 15 sécurité civile

Accroître la prévention

Pour Christian Pinaudeau, ancien secrétaire général du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, « le vrai sujet, c’est comment éviter les risques, c’est la prévention. 95 % des feux ont pour origine l’homme. Or, la prévention et la prévision en milieu forestier sont très peu développées ».

A l’entendre, « il n’existe pas de politique de prévention systématique à l’échelle de chaque massif forestier, à l’exception de la forêt de Gascogne. Pourquoi ? Parce que la forêt est invisible. On ne la voit que quand elle brûle ».

Au regard du changement climatique à l’œuvre, ce spécialiste des forêts appelle les pouvoirs publics à prendre enfin la mesure du problème. « C’est une décision politique. La protection de la forêt devrait être une priorité nationale. Et sa mise en œuvre passe par quatre points. Il faut faire appliquer les textes : aujourd’hui, nous avons un arsenal juridique qui n’est pas appliqué. Il faut définir précisément ce qu’est la prévention en milieu forestier : du terrain, du quadrillage, et pas seulement des dépliants, des rencontres avec les scolaires. Il faut constituer un interlocuteur responsable en forêt. Et il faut le financement ».

Plus de moyens humains et matériels

Confronté « au quotidien au changement climatique et à ses conséquences », Grégory Allione, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), également  directeur du services départementaux d’incendie et de secours 13 (SDIS 13), a émis des axes de réflexion pour mieux lutter contre les mégafeux.

A ses yeux, il faut en premier lieu, et de toute urgence, « renforcer le soutien de l’Etat à l’investissement des SDIS qui sont aujourd’hui financés en très grande partie par les collectivités ».

Si le président de la FNSPF ne peut que se féliciter des avancées du projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI), examinée en mars en Conseil des ministres et sans doute examinée à l’automne au Parlement, il pointe la nécessité de renforcer notre flotte (…) et de moderniser nos infrastructures, avec notamment NexSis, le futur système d’alerte des SDIS et les systèmes de radio du futur ».

Il est également urgent de mener une « véritable politique sur la ressources humaine », tant du côté des pompiers professionnels, qualifiés de « colonne vertébrale » que du côté des pompiers volontaires. « Nous avons depuis 20 ans 196 0000 pompiers volontaires. C’est insuffisant. L’objectif, c’est d’en avoir 250 000. Il faut une véritable politique publique sur le sujet du volontariat », poursuit cet expert.

Grégory Allione a tenu également à souligner la « valeur du sauvé ». « En France, dès qu’on a besoin de financement, on sollicite les collectivités ou les fonds publics. Dans le département de l’Hérault et des Bouches-du Rhône, on a travaillé à modéliser ce qu’était la valeur du sauvé. Lorsque vous investissez de l’argent de collectivités dans des SDIS, vous préservez un patrimoine, des vies, toute une activité économique. Dans le seul département des Bouches du Rhône, pour 200 feux en 2019, c’est 1,4 milliard d’euros qui ont pu être préservés. Pourquoi je vous dis cela ? Parce que le monde assurantiel a certainement un rôle à jouer dans la prévention. Et on en vient au sujet des OBL, obligations légales à débroussailler ».

Enfin, comme il le fait à chaque prise de parole, le président de la FNSPF a une nouvelle fois appelé à la constitution d’un ministère de la protection civile. « En France, on ne parle de sécurité civile que quand il y a des feux. La Grèce, qui a subi des drames, a créé un ministère de la protection civile. Cette politique permet notamment d’intégrer la population ».

De nouvelles auditions sont programmées dans les semaines à venir. Les rapporteurs ont notamment prévu de se rendre le 11 juillet dans la plaine des Maures, un an après l’incendie particulièrement dévastateur qui a touché ce massif.

2022 06 15 commission

Commission des affaires économiques du 15 juin 2022
Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable

Langue : Français

Instance(s) : Commission des affaires économiquesCommission de l'aménagement du territoire et du développement durable

Intervenant(s) : ALLIONE Grégory (Président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF))PIMONT François (Ingénieur de recherche INRAE)PINAUDEAU Christian (Ancien secrétaire général du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest)

Sénateur(s) : BACCI JeanBELIN BrunoBOUAD DenisBOYER Jean-MarcCHAIZE PatrickCHEVROLLIER GuillaumeDANTEC RonanGREMILLET DanielLOISIER Anne-CatherineLONGEOT Jean-FrançoisMARTIN PascalMONTAUGÉ FranckNOËL SylvianePRÉVILLE AngèlePRIMAS SophieRENAUD-GARABEDIAN ÉvelyneRIETMANN OlivierSALMON Daniel

Thème(s) : Environnement

Table ronde relative à la prévention des mégafeux et à la lutte contre l’intensification et l’extension du risque d’incendie, avec des représentants des sylviculteurs, des sapeurs-pompiers de France et de l’INRAE

  • Jean-François LONGEOT

  • Sophie PRIMAS

  • François PIMONT

  • Grégory ALLIONE

  • Christian PINAUDEAU

  • Jean BACCI

  • Anne-Catherine LOISIER

  • Pascal MARTIN

  • Olivier RIETMANN

  • Christian PINAUDEAU

  • Grégory ALLIONE

  • François PIMONT

  • Grégory ALLIONE

  • Bruno BELIN

  • Jean-Marc BOYER

  • Angèle PRÉVILLE

  • Daniel GREMILLET

  • Grégory ALLIONE

  • François PIMONT

  • Christian PINAUDEAU

  • Guillaume CHEVROLLIER

  • Évelyne RENAUD-GARABEDIAN

  • Ronan DANTEC

  • Denis BOUAD

  • Patrick CHAIZE

  • Daniel SALMON

  • Sylviane NOËL

  • Franck MONTAUGÉ

  • François PIMONT

  • Grégory ALLIONE

  • Sophie PRIMAS


    Prévention des mégafeux et lutte contre l'intensification et l'extension du risque d'incendie

    Table ronde relative à la prévention des mégafeux et à la lutte contre l'intensification et l'extension du risque d'incendie, avec des représentants des sylviculteurs, des sapeurs-pompiers de France et de l'INRAE

    http://videos.senat.fr


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