Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
GIRONDE VIGILANTE
Publicité
Archives
12 juin 2022

Moustique-tigre

Sud-Ouest du 11 juin 2022

2022 06 11 SO Moustique-tigre la riposte s'organise

 

Sud-Ouest du 11 juin 2022 

Les brigades du moustique tigre passent à l’attaque

 

Sur la métropole bordelaise, l’appel à la mobilisation générale est lancé : les citoyens sont enrôlés dans la guerre contre les moustiques, après une formation

2022 06 11 moustiqueEn plus des interventions sur les espaces publics – privés à la demande – et des formations, les démoustiqueurs ont aussi une mission d’observation de l’insecte, menée sur le terrain et en laboratoire, derrière le microscope. WILLIAM OLIVA

Qu’on se le dise : Aedes albopictus est de retour. Plus connu (et redouté) sous son petit nom – moustique tigre – cet insecte zébré est le poil à gratter des beaux jours. Si l’on en croit Stéphane Delgado, élu à la mairie de Talence (33), il figure même en pole position des préoccupations des administrés, avant les incivilités ou le stationnement. De fait, l’espèce venue du Sud-Est de l’Asie ( via Gênes en Italie et son importation de pneus par bateau), est invasive, elle a d’ailleurs colonisé la région, et infesté les 28 communes de la métropole bordelaise en cinq ans. 

Et vous n’avez pas fini de vous faire piquer : la femelle peut mordre 6 à 7 fois d’affilée, pour faire ses réserves de sang, des protéines qui permettront à ses œufs d’arriver à maturité. Ceuxci mettront le temps qu’il faudra, mais dès qu’ils trouveront une goutte d’eau, ils écloront, deviendront larves et ainsi de suite… Une fatalité ? Non. D’ailleurs, la France est l’un des trois pays au monde à avoir voté une loi sur la lutte contre les moustiques en 1964 (1). 

La guerre est déclarée 

Mais pour lutter, c’est une véritable guerre qu’il faut déclarer. Et c’est là que l’affaire devient stratégique : car plus de 80 % des gîtes larvaires se nichent dans les zones privées, jardins, terrasses, cimetières, etc. Chez vous, en somme. Un détail ? Sûrement pas ! Cela veut dire que la guerre ne se gagnera pas sans mobilisation citoyenne générale. 

« Et ça, c’est délicat », appuie Christophe Courtin chargé d’étude et de coordination au centre de démoustication de Bordeaux Métropole. « Nous ne pouvons pas intervenir chez les habitants sans s’y être invités. » Alors l’arme numéro 1 des institutions c’est la sensibilisation. À la guerre comme à la guerre, des « brigades du tigre » ont été lancées : des citoyens, formés et destinés à prêcher la bonne parole. Si l’allusion cinématographique ne manque pas d’allure, le vocabulaire et la stratégie ont été revus. Aujourd’hui, on parle d’« ambassadeurs », un terme plus juste au regard de leurs faibles prérogatives. 

À Talence, la campagne de recrutement bat son plein : après une première session l’an dernier, menée en partenariat avec Bordeaux métropole et son centre de démoustication (onze employés) une deuxième est programmée fin juin, à destination des habitants, mais aussi des associations, agents publics officiant dans les établissements sensibles comme les crèches, écoles, maisons de retraite. 

Connaître son ennemi 

Préalable indispensable : « connaître son adversaire. » Vous apprendrez ainsi qu’à la différence du moustique commun, le tigre est fourbe : il vole en silence ; attaque de préférence le jour, et sa piqûre est douloureuse. Pis, il transmet potentiellement des maladies (lire en page 4). En plus, il est feignant : il ne se déplace que dans un rayon de 150 mètres en théorie (lire par ailleurs). Le comble : à l’état d’œuf, il résiste à l’hiver pendant des années, et s’épanouit à la moindre goutte d’eau. En plus, il est malin : il fuit les eaux habitées par les prédateurs et préfère les zones urbaines. 

Une certitude : sa compagnie n’a rien d’agréable. Le centre de démoustication reçoit de véritables appels au secours, des témoignages d’habitants au bord de la crise de nerfs ou du déménagement... Car, il n’y a pas de solution miracle. Pis, si les voisins ne traitent pas la problématique chez eux, via les gestes de base (lire ci-contre), impossible d’avoir la paix à la maison. Quand il n’y a plus de recours à l’amiable possible, les « démoustiqueurs » peuvent saisir l’inspecteur de salubrité qui, lui, a un pouvoir de police. Tout ça pour un insecte de 5 mm... 

Pour montrer l’exemple, les communes de Bordeaux Métropole ont lancé des actions concrètes sur le terrain, à l’instar de Talence. Parmi les opérations pilotes, quatre pièges à moustiques ont été installés au parc Peixotto. Ces « aspirateurs » attirent les insectes adultes grâce à deux leurres : le CO2 qui mime la respiration humaine, et un simulateur olfactif de transpiration humaine. La commune a aussi traité les eaux stagnantes et compte installer des nichoirs à oiseaux. 

Dans la nuit de lundi 13 juin, le quartier bordelais de Nansouty sera également visé par une opération de démoustication, notamment parce qu’une personne atteinte par un arbovirus (dengue, chikunguya ou Zika) y aurait séjourné. 

Et maintenant, à vous de vous retrousser les manches. « Plus on est de fous, moins ça pique ! » résume Christophe Courtin. 

(1) En juillet 2020, un rapport parlementaire a été rendu sur la lutte antimoustique.

2022 06 11 SO La résistance s'organise avec des armes technologiques

2022 06 11 SO La résistance s'organise avec des armes technologiques2

2022 06 11 SO La résistance s'organise avec des armes technologiques3

2022 06 11 SO Les bons gestes à adopter pour ralentir la prolifération

2022 06 11 SO Les bons gestes à adopter pour ralentir la prolifération2

 

2022 06 11 SO Comment le reconnaître

2022 06 11 SO L'expansion presque sans limites

2022 06 11 SO L'expansion presque sans limites2

2022 06 11 SO L'expansion presque sans limites3

2022 06 11 SO Un insecte potentiellement vecteur de virus et de maladies

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité
Derniers commentaires
GIRONDE VIGILANTE
Publicité
Publicité