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11 avril 2022

Autisme

Sud-Ouest du 11 avril 2022 

Autisme : un parcours de soins fluidifié 

En 2018 débutait la première stratégie nationale sur l’autisme. En Gironde, la plateforme de coordination de l’hôpital psychiatrique Charles-Perrens a déjà explosé

2022 04 11 autismeÀ l’école maternelle des Maurilloux, à Périgueux, une classe Unité d’enseignement en maternelle autisme (Ueme) a été créée. STÉPHANE KLEIN/« SUD OUEST »

Intervenir précocement était la première ambition du plan autisme qui a débuté en 2018 au niveau national. Depuis l’adoption de cette stratégie, l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine, en lien avec l’ensemble des acteurs et partenaires, s’est mobilisée pour répondre aux attentes fortes des enfants et de leurs familles. Objectif : pérenniser et renforcer l’offre de soins dans tous les départements. Qu’en est-il aujourd’hui ? 

En Nouvelle-Aquitaine, l’attention a été portée sur le diagnostic précoce des troubles du spectre de l’autisme (TSA), car en intervenant le plus rapidement possible, on peut mieux agir sur le développement de l’enfant et ainsi structurer un parcours de soins fluide entre le repérage, le diagnostic et l’accompagnement. 

À cet égard, dans la région, 12 plateformes de coordination et d’orientation (PCO) pour les enfants de 0 à 7 ans ont vu le jour. Elles viennent en soutien des professionnels de santé chargés du repérage des troubles du neuro-développement, à savoir les médecins généralistes, les pédiatres, les service de protection maternelle et infantile (PMI), les enseignants… Depuis la création de ces PCO, 1 400 enfants ont été diagnostiqués. 

« On est déjà saturés » 

En Gironde, à Bordeaux, une plateforme a été ouverte, début 2021, au sein de l’hôpital psychiatrique Charles-Perrens qui est aussi Centre ressource sur l’autisme (CRA). Le professeur Manuel Bouvard, pédopsychiatre, dirige ce pôle autisme. Pour lui, la plateforme, est déjà « victime de son succès », ce qui révèle à quel point le problème jusque-là était mal pris en considération. « 

Nous accueillons les enfants de Gironde adressés par un médecin qui a, par exemple, repéré des déviances de développement. La mission est de réaliser un diagnostic le plus précoce possible, la plateforme dispose pour ça d’une équipe pluridisciplinaire de six professionnels, ce qui permet aussi d’organiser si besoin, avec les familles, un suivi sur une année, en coordonnant avec des intervenants de ville. La seconde mission est de lancer une prise en charge en lien direct avec la Caisse primaire d’assurance maladie. Une bonne nouvelle pour les familles qui supportaient avant des délais d’attente beaucoup trop longs. Mais là, nous explosons littéralement, l’équipe est débordée de demande : 400 sur une année pour la seule Gironde. » 

Selon le professeur Bouvard, l’équipe de la structure girondine serait donc sous-dimensionnée face à des demandes de plus en plus nombreuses et une liste d’attente qui s’étire. L’autre difficulté concerne la situation post-plateforme. « Nous avons un problème en aval, assure le pédopsychiatre, nous manquons de professionnels libéraux. La prise en charge est pour l’instant prévue sur une seule année et l’année suivante, les familles sont lâchées. Les CMP [centres médico-psychologiques,NDLR] sont surchargés. Nous attendons avec impatience, la plateforme pour les enfants de 6 à 12 ans, car souvent c’est là qu’apparaissent des troubles de TDAH [troubles neurodéveloppemental, NDLR] en début de scolarité. Pour autant, la stratégie mise en place a créé un appel d’air qui répond à un besoin et qui montre notre retard. » 

L’inclusion scolaire aussi 

Le dispositif régional propose aussi d’autres initiatives ainsi, pour assurer la continuité des parcours des personnes en situation de handicap, 29 pôles de compétences et de prestations externalisées (PCPE) ont été financés en Nouvelle-Aquitaine. Un mécanisme censé permettre à chaque personne, enfants ou adultes, n’ayant pas de réponse adaptée de bénéficier de solutions d’accompagnement. 

L’inclusion scolaire des jeunes porteurs de troubles du spectre autistique fait partie des objectifs du plan autisme, en partenariat avec l’Éducation nationale. Ainsi, on compte désormais 26 unités d’enseignement maternelles autisme (UEMA) et deux unités pour les classes élémentaires (UEEA) auxquelles devraient s’ajouter en septembre, trois UEMA en Charente-Maritime, Gironde et en Vienne, trois UEEA en Creuse, Lot-et-Garonne et dans les Pyrénées-Atlantiques. 

D’autres moyens ont été déployés, notamment la création d’équipes mobiles d’appui médico-social pour la scolarisation (Emas) qui ont pour mission de conseiller et de participer à des actions de sensibilisation auprès des professionnels exerçant au sein des établissements scolaires. Par ailleurs, l’ouverture de services d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) permettent de soutenir la scolarisation des enfants en situation de handicap au sein de l’école dite ordinaire.

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