Covid-19
Sud-Ouest du 21 novembre 2021
Sud-Ouest du 20 novembre 2021
Covid-19 : la cinquième vague va-t-elle gâcher les Fêtes ?
Les indicateurs ont viré au rouge depuis plusieurs semaines : le regain de l’épidémie amène les préfectures à reprendre des mesures de restrictions. Mais à quoi ressemblera cette fin d’année ?
« La cinquième vague de l’épidémie de Covid-19 est bien là », a prévenu mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Cela se voit notamment dans le nombre de contaminations quotidiennes. En moyenne calculée sur sept jours, il atteint désormais 16 000, trois fois plus qu’il y a un mois.
Et le nombre de classes fermées, plus de 4 000 en France, est au plus haut depuis la rentrée de septembre, selon le ministère de l’Éducation nationale.
Cette flambée des infections est toutefois inférieure pour l’instant à celle qu’on observe dans d’autres pays d’Europe, dont l’Allemagne ou les Pays-Bas. Le gouvernement attribue cela au passe sanitaire en vigueur depuis juillet.
Comme lors des vagues précédentes, l’enjeu est surtout de savoir si cette flambée des infections entraînera un afflux massif à l’hôpital. Pour l’instant, c’est non : moins de 8 000 malades du Covid sont hospitalisés en France, selon les chiffres publiés vendredi, dont 1 353 dans les services de soins critiques, contre respectivement 6 500 et 1 000 un mois auparavant.
« Ne pas rassurer la population »
Pour l’épidémiologiste William Dab, ancien directeur général de la Santé, le temps n’est pas venu de « rassurer » la population. Selon lui, il y a urgence à agir contre la cinquième vague de l’épidémie, qui pourrait frapper violemment : « Si rien n’est fait, on sera autour de 80 000 nouveaux cas à Noël », alerte William Dab.
#Covid19 : "Si rien n'est fait, on sera autour de 80.000 nouveaux cas à Noël", alerte William Dab https://t.co/i8FZuTn2MP pic.twitter.com/oifUEOLPlv
— LCI (@LCI) November 19, 2021
« Actuellement, le taux de reproduction du virus est à 1,3, ce qui veut dire que 10 personnes en moyenne en contaminent 13 autres », précise-t-il, en estimant que la France comptera 30 000 à 40 000 cas quotidiens dès le 15 décembre prochain.
Comme Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique et d’autres épidémiologistes, il encourage à la vaccination, au rappel de la 3e dose, et au respect des gestes barrières.
Les fêtes après le pic
Pour le virologue Yannick Simonin, « avec la vaccination, le passe sanitaire et les gestes barrières, on a les armes pour faire que cette cinquième vague soit la plus basse possible et qu’on puisse la traverser dans des conditions plus sereines, sans que les fêtes de fin d’année ne soient gâchées. »
Il observe d’ailleurs que la vague épidémique qui a frappé l’Europe de l’Est il y a quelques semaines, semble déjà retomber. En France, son pic pourrait ainsi être atteint avant la période des fêtes de fin d’année.
Baisse quasiment synchronisé (et assez frappante) des cas COVID dans de nombreux pays de l'Est de l'Europe après une forte hausse de 4 à 6 semaines. A voir si le reste de l'Europe suivra ou non la même tendance. pic.twitter.com/eocXeIjlh7
— Yannick Simonin (@YannickSimonin) November 20, 2021
Attention à la grippe
« On ne peut pas lutter contre la circulation du virus » admet Éric Caumes, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris, pour qui « le seul moyen qu’il soit inoffensif, c’est la vaccination. Il faut vacciner correctement la population (au moins 95 %) avec un bon vaccin »
« Il est possible que Noël ne soit pas difficile à cause du Covid mais de la grippe » prévient-il. « La grippe m’inquiète davantage. Il y a cette année un vrai risque d’épidémie grippale. Il n’y en a pas eu les deux dernières années donc les gens l’ont oubliée. S’il y a un message à faire passer, c’est « vaccinez-vous contre la grippe », surtout pour Noël… »
LCI du 20 novembre 2021
3e dose de vaccin : calendrier, public concerné, prise de rendez-vous... tout savoir sur la campagne de rappel contre le Covid-19
CAMPAGNE VACCINALE - Publics concernés, délais, rendez-vous... Tour d'horizon de la façon dont s'organise l'administration des troisièmes doses de vaccin contre le Covid-19.
Certains y ont déjà accès, d'autres pourront en bénéficier en décembre, tandis qu'aucune décision n'a encore été prise pour les plus jeunes. Près de deux mois après le lancement de la campagne de rappel du vaccin contre le Covid-19, on fait le point sur les publics concernés et les différentes modalités d'accès à cette troisième dose.
Plusieurs publics sont déjà éligibles à la troisième dose de vaccin. C'est notamment le cas des personnes âgées de 65 ans et plus, des résidents des Ehpad, des personnes "à très haut risque de forme grave" de la maladie ou "présentant des comorbidités" qui peuvent augmenter le risque de formes sévères du Covid.
Les personnes "sévèrement immunodéprimées", qui ont déjà reçu trois doses de vaccin, peuvent aussi recevoir un quatrième rappel. Quant aux personnes ayant bénéficié du vaccin unidose Janssen, une deuxième dose avec l'un des vaccins à ARN messager, Pfizer ou Moderna, est possible quatre semaines après avoir reçu le vaccin initial.
Les professionnels au contact de personnes fragiles, comme les personnels de santé, les aides à domicile, ou encore les pompiers sont aussi éligibles à la troisième dose depuis le 6 octobre. Idem pour les proches de personnes immunodéprimées, âgés de plus de 18 ans.
Les 50-64 ans seront bientôt concernés. À l'occasion de sa dernière allocution datée du 9 novembre, Emmanuel Macron a annoncé l'ouverture de la campagne vaccinale de rappel pour cette tranche d'âge à partir du début du mois de décembre.
L’élargissement du rappel aux moins de 50 ans sera étudié prochainement- Olivier Véran
Si aucune décision officielle n'a encore été prise pour les autres catégories de la population, la Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé ce vendredi l'administration d'une troisième dose de vaccin pour toutes les personnes âgées de plus de 40 ans. La HAS a notamment pris l'exemple d'Israël, où cette dose de rappel "confère d’excellents niveaux de protection contre l’infection par SARS-CoV-2, y compris chez les personnes âgées de moins de 60 ans" en assurant avoir observé une "diminution du risque de survenue d’infections, de formes sévères, d'hospitalisations et de décès chez les personnes de 40 ans et plus ayant bénéficié d’une dose de rappel, comparativement à celles qui n’en ont pas bénéficié".
Emmanuel Macron a déclaré vendredi ne pas être "étonné qu'on aille progressivement vers des rappels vaccinaux pour tous les adultes qui ont été vaccinés" et le ministre de la Santé Olivier Véran a assuré sur Twitter que "l’élargissement du rappel aux moins de 50 ans sera étudié prochainement."
De leur côté, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse ont appelé mardi à l'ouverture d'une campagne de rappel destinée aux femmes enceintes en raison, notamment, de leur "vulnérabilité".
Alors que les États-Unis ont autorisé vendredi l'accès à une troisième dose à toutes les personnes de plus de 18 ans vaccinées depuis 6 mois, la question commence à se poser en France.
Sur LCI, le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy a déclaré mercredi qu'on "sera amenés très probablement à aller vers une troisième dose" de vaccin "en population générale". Interrogé à ce sujet sur Europe 1, le Pr Alain Fischer, a, lui, indiqué que "sans doute viendra le moment du rappel, chaque chose en son temps", la troisième dose pour toute la population étant "très probable".
Les plus de 65 ans et les 50-64 ans peuvent dès maintenant prendre rendez-vous pour recevoir leur troisième injection si cela fait plus de six mois qu'ils ont reçu leur deuxième dose. Plus de 3 millions de Français seront dans ce cas en décembre.
Cette troisième dose, Pfizer ou Moderna (uniquement pour les plus de 30 ans), peut être administrée chez un médecin, un pharmacien, auprès d'un infirmier, d'une sage-femme ou dans un centre de vaccination. Des rendez-vous sont disponibles en ligne sur les sites sante.fr ou encore doctolib.fr.
L'injection d'une troisième dose de vaccin, comme toute autre dose, n'est pas obligatoire. Cependant, les personnes de plus de 65 ans et celles vaccinées avec le vaccin Janssen devront avoir reçu cette dose de rappel le 15 décembre pour que leur pass sanitaire reste valide. Sans cette dose, les personnes concernées devront avoir le résultat négatif d'un test PCR ou antigénique réalisé dans les dernières 72 heures pour entrer dans certains lieux publics.
Aucune indication n'a pour l'instant été donnée pour les plus de 50 ans qui pourront avoir accès à leur troisième dose en décembre.