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2 juillet 2021

Inondations

Sud-Ouest du 2 juillet 2021

2021 07 02 SO Inondations rive droite et après

Sud-Ouest du 2 juillet 2021 

INONDATIONS SUR LA RIVE DROITE DE BORDEAUX : Après le déluge, le douloureux état des lieux 

De Latresne à Ambarès, d’Artigues à Sainte-Eulalie, la rive droite a été sévèrement touchée par orages et crues les 17 et 18 juin. Retour auprès de quelques sinistrés

2021 07 02 inondationsBruno Delandre chez lui à Latresne, juste au bord de la Pimpine. En haut, David Taséi devant son poulailler sur pilotis à Ambarès. A droite, Jérémy et Stéphanie Méraste vidant leur maison dans le hameau de Bois léger, près du Desclaux. PHOTOS Y.D.

Latresne, ce mercredi matin. Alternance de grand soleil et de passages très nuageux. Le passant marche, les yeux au ciel. « On le regarde beaucoup plus souvent », sourit-il. Alexandre habite le haut du village, n’a pas connu de dégâts au gué du 17 au 18 juin. « Mais je suis de tour cœur avec les particuliers et les commerçants pour qui tout s’est arrêté. » Il est une heure du matin cette nuit-là quand la Pimpine gorgée d’eaux de pluie sort de son lit et inonde le centre bourg, tout comme le Pian, se déversant dans le quartier de la Séleyre. Une centaine de maisons sont touchées. 

« On connaît les voisins » 

30 juin. Bâches et frigos hors d’usage ornent encore la terrasse de la Vraie Gare, bistrot-brocante emblématique et première halte pour les usagers (et bien d’autres) de la piste Lapébie filant vers Cénac. « On avait rouvert le 19 mai », se souvient Brigitte Laporte. Et 1,20 m de liquide est rentré, un torrent d’eau et de boue. » Tout le matériel de cuisine détruit, plus de 1 000 objets et tissus de la brocante. « Le thé flottait sur l’eau. » La patronne n’a pas encore fini l’inventaire. Deux semaines après le déluge, « nous sommes physiquement et moralement épuisés à l’heure d’attaquer la haute saison. » Réouverture ce vendredi 2 juillet à 14 heures et concert le soir, si tout se passe bien. 

Comme Brigitte, Bruno Delandre salue « l’énorme solidarité » qui a accompagné les lendemains. « On connaît les voisins, maintenant. » Lui habite depuis vingt ans avec Hélène, juste au bord de la Pimpine. Les grands tiroirs de la cuisine séchant dehors témoignent encore du déluge. « On habite à nouveau ici depuis trois jours », dit-il. Après deux nuits prises en charge par l’assurance, nous avons pu loger chez un ami à Bouliac. » Au fond du jardin, le mur de rétention a cédé. Le couple a juste eu le temps de passer par la fenêtre pour échapper au danger. 

« Une quinzaine très lourde. On a tout nettoyé, on a jeté. Je regarde la Pimpine autrement, en me disant qu’elle était là avant et qu’on n’aurait peutêtre pas dû la canaliser : elle passait jadis à Latresne en plusieurs bras. » En contrebas du joli muret, la Pimpine calme complète l’échantillon vénitien. Se méfier de la carte postale. 

« Chez mes parents » 

Comme Bruno, Jérémy Méraste peste contre les modalités de prise en charge du sinistre. « Au vu de mon contrat d’assurance, j’ai droit à une couverture supérieure à ce que va engendrer le classement en catastrophe naturelle », note l’habitant d’Artigues. « C’est bien pour certains mais une fois le statut validé, tout le monde est à la même et modeste enseigne. Et d’ici là, on attend ! On en a pour six mois avant de revenir », estime l’informaticien. Les traites du crédit sur le dos, le couple ne peut louer un logement pour si longtemps. « Nous sommes hébergés chez mes parents à Bouliac, on a de la chance quand même… » 

L’expert est passé la veille inspecter la maison bordée par le Desclaux, un des affluents du Gua. Autre bassin-versant, même dégâts dans ce quartier résidentiel. Dans la benne installée par la mairie, meubles et morceaux de vie bientôt disparus. « Tous les albums photos sont foutus, comme les dessins souvenirs de mon fils », soupire l’épouse Stéphanie. La sœur jumelle panique dès que Maman s’éloigne. « Et de vrais travaux, c’est pour quand ? », maugrée le couple qui ira ce vendredi soir salle Feydeau (à 19 heures), rencontrer élus et l’équipe de gestion du bassin-versant. 

Travaux cet été 

Comme Jérémy, David Taséi se dit « super stressé ». « Ma fille de 12 ans était en larmes, et voulait qu’on s’en aille. Dès qu’il y a une forte pluie, l’eau vient dans le jardin, on s’est habitué mais là… », souffle l’Ambarésien dont la bâtisse, Moulin de la mouline, est bordée par le Gua. Ici, contrairement à d’autres secteurs de ce bassin-versant irriguant une vingtaine de communes de Tresses à Saint-Louis-de-Montferrand, les inondations de ce mois de juin ont été moins ravageuses que celles de 2013. Son atelier d’auto-entrepreneur en métallurgie a toutefois bien souffert : machines endommagées, bouteilles de gaz parties dans la Garonne… « L’urbanisation et l’artificialisation des sols ne doivent pas y être pour rien », dit-il. Et de désigner une grande zone en aval de sa maison où l’entretien et les aménagements laissent à désirer. Tout en saluant les élus ambarésiens, venus dans son jardin à 1 heure du matin dans l’eau et sans bottes. Des publics travaux de sécurisation commenceront cet été chez lui. Il montre son poulailler sur pilotis. « Elles, au moins, sont au sec. » Et les vingt communes concernées par les inondations, c’est pour quand ?

2021 07 02 SO Deux maisons inondées pour la même famille

2021 07 02 SO Des aménagements engagés rapidement

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