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GIRONDE VIGILANTE
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27 juin 2021

Maladie de Lyme

Sud-Ouest du 27 juin 2021 

Les tiques, des poisons qui font parler d’eux 

Avec la diffusion de la maladie de Lyme et d’autres pathologies associées, les tiques sont devenues un problème de santé publique. Le risque est maintenant cartographié

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Le risque de se faire piquer par une tique porteuse de la borréliose de Lyme est très variable d’une région à l’autre selon les conclusions de l’Inrae. Pour les balades en pleine nature, il est donc recommandé de porter des vêtements couvrants pour éviter les piqûres. ROBERT BOIVINET / JONAS DURAND- INRAE-CITIQUE/THIERRY DAVID/ “SUD OUEST”

Naguère, s’inquiéter d’une piqûre de tique semblait incongru. Hormis les forestiers et les agriculteurs, il n’y avait pas grand monde pour savoir que ce point noir irritant sur la peau signait la présence d’une tique prête à engloutir un « repas de sang ». Bien du chemin a été accompli dans les esprits. On sait maintenant que certaines espèces de tiques, en particulier Ixodes ricinus, peuvent transmettre divers agents pathogènes, dont la bactérie responsable de la maladie de Lyme, Borrelia burgdorferi. 

Bourg champêtre du Connecticut, aux États-Unis, Lyme se serait sans doute passé d’une telle notoriété. C’est dans cette localité que le problème a été identifié, il y a près d’un demi-siècle. Si la tique est infectée par la bactérie, un érythème migrant peut apparaître – une rougeur dont les contours varient dans le temps. En l’absence de traitement, « des troubles neurologiques, articulaires ou cutanés » sont susceptibles d’affecter la victime, selon le ministère de la Santé. « L’évolution est très favorable lorsque la maladie est diagnostiquée et traitée précocement. Un traitement antibiotique de deux semaines est recommandé », indique-t-il de façon neutre. 

Chasseurs de tiques 

Une certitude émerge de la polémique qui prospère sur la prise en charge des malades : le risque de piqûre est réel. On le sait d’autant mieux qu’un programme de science participative, baptisé CiTIQUE, a été lancé il y a quatre ans. Il est coordonné par l’Inrae, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Grâce à une application sur smartphone et un site Internet, on peut signaler l’endroit, la date et le contexte d’une piqûre. À la fin avril, plus de 56 000 signalements de piqûres de tiques étaient parvenus aux chercheurs et plus de 35 000 tiques leur avaient été envoyées. 2 500 de ces spécimens ont fait l’objet d’une analyse ADN. 

« Auparavant, on en était réduit à collecter les tiques avec un drap sans savoir si elles étaient toutes piqueuses pour l’homme. Aujourd’hui, on a une vision beaucoup plus claire de ce à quoi la population est exposée. On trouve des tiques porteuses de Borrelia partout en France alors qu’on pensait les régions méridionales assez préservées. Et on a pu détecter de nombreux autres pathogènes », explique Jonas Durand, ingénieur projet CiTIQUE à l’unité Interactions arbres micro-organismes (Inrae/Université de Lorraine). 

En moyenne, 29 % des tiques analysées sont porteuses d’un agent pathogène, dont 15 % de Borrelia – ce qui ne signifie pas qu’elles infectent forcément la personne piquée. 

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Dans les jardins et les parcs 

Autre enseignement, la proportion de tiques contaminées par une bactérie, un virus ou un parasite dangereux pour la santé humaine varie considérablement d’une région à l’autre. Elle est de 32 % en Nouvelle-Aquitaine alors qu’elle monte à 43 % en Bourgogne Franche-Comté. Mais la « maille » régionale est encore large. « La Nouvelle-Aquitaine abrite des écosystèmes différents, où la végétation n’est pas la même », convient Jonas Durand. 

Les chercheurs se sont rendu compte que nombre de piqûres étaient le résultat de la fréquentation des jardins privés comme des parcs publics, en zone urbaine y compris. En clair, il n’existe plus d’endroits préservés, hormis les altitudes supérieures à 1 750 mètres où le froid élimine les bestioles. La désormais célèbre Ixodes ricinus n’est pas la seule coupable de la transmission de la maladie de Lyme. « On est piqué par des tiques ‘‘généralistes’’, susceptibles de parasiter de nombreuses espèces, notamment les chiens et les chats. L’homme n’est qu’un hôte accidentel. Ixodes ricinus peut se nourrir sur plus de 200 espèces », ajoute Jonas Durand. 

Reste à savoir si le nombre de tiques est en hausse dans les milieux naturels. Il n’est pas forcément corrélé à celui des piqûres et des infections associées. La vogue des loisirs « nature » ramène sans doute de nombreuses tiques à la maison. « La douceur des hivers et l’importance des populations de cervidés, qui sont des hôtes des tiques, peuvent jouer un rôle », évalue Jonas Durand. Les variations des effectifs de rongeurs également.

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2021 06 27 SO La controverse sans fin autour de la maladie de Lyme

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