Covid-19
Sud-Ouest du 18 mai 2021
Sud-Ouest du 18 mai 2021
Première séance d’autotests pour les lycéens
Des élèves volontaires ont procédé ce lundi aux premiers autotests Covid, au lycée Montaigne à Bordeaux. Un exercice encadré et sans douleur
Ce lundi matin, des élèves du lycée Montaigne, volontaires, ont pu procéder aux premiers autotests en établissement. THIERRY DAVID/ “SUD OUEST”
Lou et Romane ont attendu quinze minutes, comme leurs camarades, immobiles devant le support. Une barre rouge est apparue sous la lettre C, tandis que la lettre T surplombait un espace immaculé. Le dispositif a rendu son verdict. Les deux élèves de première sont négatives. Comme les dix autres élèves de leur classe qui ont consenti à l’autotest Covid. Une première séance, ce lundi 17 mai, au matin, au lycée Montaigne de Bordeaux sous l’œil avisé de la rectrice, Anne Bisagni-Faure, du proviseur, Laurent Verreckt, de l’infirmière de l’établissement, Cécile Cabiran et des médias conviés à la démonstration.
Avis partagés
Alors oui, l’exercice était attendu il y a deux semaines, dès le 3 mai, mais les tests antigéniques avaient eu quelques difficultés à arriver jusqu’en Nouvelle-Aquitaine. « Notre région faisant partie des moins impactées de France par le virus, nous avons été livrés en dernier », explique Anne Bisagni-Faure. Puis, il a fallu recueillir les consentements des parents et des élèves, pour que l’écouvillon leur arrive jusqu’au nez. Sur le papier, 60 % d’entre eux ont donné leur accord.
Dans la cour, avant même que les premiers copains et copines viennent se plier volontairement à l’exercice, les avis sont partagés quant à l’utilité et la pertinence du dispositif. Pour cette élève de prépa, le test au lycée, « c’est pratique cette proximité, plutôt que de faire un test à la pharmacie. Et ici, on est entouré de personnes que l’on connaît, on est en confiance. » Pour Ivan, élève de terminale, le dispositif arrive un peu tard « alors que dans quelques jours on quittera le lycée. Et puis j’ai un doute quant à la fiabilité du test vu que c’est nous-mêmes qui le faisons d’après une vidéo… » Valentine a, elle aussi, quelques réserves sur l’intérêt de la manœuvre : « Ma classe est programmée le vendredi, une heure avant la sortie. On a alors tout le week-end pour se contaminer et revenir le lundi en étant porteur… »
Trois médiateurs recrutés
L’organisation est un casse-tête. « Nous avons 28 classes de secondaire, donc 56 créneaux sur toute la semaine. Car chaque créneau accueille une demi-jauge, soit une quinzaine d’élèves volontaires. Nous verrons suivant l’affluence, comment on peut resserrer ces plages », souligne Laurent Verreckt.
Rien n’est laissé au hasard : deux salles ont été gelées pour le dispositif et trois médiateurs recrutés, afin d’accueillir les volontaires, de recueillir les consentements et en cas de test positif de veiller à l’isolement de l’élève concerné. Une petite vidéo de cinq minutes pour expliquer comment procéder. Elle vient compléter celle de l’Éducation nationale d’une durée de 15 minutes qui a été projetée dans toutes les classes dès la semaine précédente. « C’est une enseignante de SVT (Sciences et vie de la terre) qui explique les tenants et aboutissants. Ça fait une petite leçon d’immunologie qui s’inscrit dans le programme de SVT », fait remarquer Cécile Cabiran.
Exercice sans douleur
Ou comment joindre l’utile à l’agréable… Agréable, vraiment ? « Ce n’est pas désagréable », lâchent Lou et Romane. Comme leurs camarades, une fois la vidéo visionnée, elles ont pris place chacune devant une table et ont suivi les indications de Cécile. On commence par se frictionner les mains au gel hydroalcoolique et on prend connaissance des petits éléments disposés sur la table : le support de test que l’on sort de son emballage, l’écouvillon, lui aussi extrait de son enveloppe, le petit tube et son couvercle. Et c’est parti : on penche la tête en arrière, on introduit l’écouvillon à 2 cm dans une narine, on tourne quatre fois dans un sens, quatre fois dans l’autre puis on passe à l’autre narine. Le prélèvement ira ensuite faire un petit séjour dans le tube, avec dix tours dans un sens, puis autant dans l’autre. Ensuite, le tube est refermé et on extrait quatre gouttes qui vont tomber sur le support à un endroit bien précis. Quinze minutes plus tard, on sait, à vue de nez, si on est positif ou non.
Lou n’aurait pas tenté l’exercice aussi décontractée si Romane n’avait pas elle aussi joué le jeu. Et au final ? « On met l’écouvillon à 2 cm soit bien moins profond que pour un test PCR. C’est facile, on est bien accompagné. Franchement, oui, je reviendrai. »
Un test par semaine
« L’objectif est de permettre à chaque lycéen volontaire de réaliser un autotest en établissement une fois par semaine et ce, jusqu’à fin mai. Nous verrons ensuite s’il est possible de se projeter sur une réalisation éventuelle à la maison », a fait remarquer la rectrice qui a remercié ces « premiers auto-testés » du lycée Montaigne, pour leur participation à « l’effort sanitaire collectif ».