Soins médicaux
Sud-Ouest du 17 novembre 2019
Coût, délais : près de deux Français sur trois ont déjà renoncé à des soins médicaux
Au cours des deux dernières années, 17% des personnes interrogées disent aussi s'être rendues aux urgences faute de médecin disponible. ILLUSTRATION - DROUINAUD EMILIE
Délais trop longs, manque de médecins ou coûts trop importants : selon un sondage publié ce dimanche par le JDD, 63% des Français ont déjà dû renoncer à des soins ces derniers mois.
Près des deux tiers des Français (63%) ont déjà dû renoncer à des soins, soit pour des raisons économiques, soit à cause de la difficulté à obtenir une consultation dans un délai raisonnable, selon un sondage BVA pour France Assos Santé publié dimanche par le JDD.
Dans le détail, 44% des personnes interrogées ont invoqué des délais d’attente trop longs pour obtenir un rendez-vous, et 25% un manque de médecins à une distance raisonnable de leur domicile. Mais ils sont aussi 41% à expliquer ce renoncement aux soins par un reste à charge trop important et 30% par l’impossibilité pour eux d’avancer les frais.
Les jeunes et les personnes handicapées encore plus touchés
Au total, 63% des sondés ont renoncé à des soins ou les ont reportés. Une proportion qui grimpe à 77% pour les personnes en situation de handicap, 74% dans la tranche d’âge des 25–34 ans et 72% chez les personnes dont le revenu mensuel net est inférieur à 1.500 euros par mois.
Des chiffres qui « confirment ainsi le lien entre vulnérabilité économique et accès aux soins », soulignent les auteurs de l’enquête.
Au cours des deux dernières années, 17% des personnes interrogées disent s’être rendues aux urgences faute de médecin disponible.
Délais trop longs et dépassements d’honoraires
Pour obtenir un rendez-vous médical d’urgence, les sondés ont fait part en moyenne d’un délai de 3 mois et 2 jours pour un ophtalmologiste, 2 mois et 3 jours pour un dermatologue, 1 mois et 23 jours pour un gynécologue, un mois et 14 jours pour un spécialiste ORL.
Les sondés sont par ailleurs 67% à avoir été confrontés au moins de temps en temps à des dépassements d’honoraires pour consulter un spécialiste, et 58% estiment que leur reste à charge a augmenté au cours des dernières années.
Sondage réalisé en ligne les 5 et 6 novembre auprès d’un échantillon de 1.002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, méthode des quotas.