Les sapeurs-pompiers accusent les décideurs d'immobilisme
Sud-Ouest du 1er août 2019
« Rien ne bouge »
Les sirènes et fumigènes ont été activées hier matin. PHOTO G. B.
En grève depuis plus d’un mois, les pompiers ont manifesté devant la mairie, hier matin. Ils accusent les décideurs d’immobilisme.
En grève depuis plus d’un mois, les pompiers palois ont investi hier matin les abords de la mairie, pour dénoncer l’immobilisme des autorités. Un peu avant 9 heures du matin, ils ont garé quatre de leurs véhicules, dont deux camions, devant le bâtiment puis ont activé leurs sirènes et déployé une banderole adressée aux élus, qu’ils accusent d’immobilisme.
« Rien ne bouge. Chacun fait la politique de l’autruche, dénonce Jean-Marc Scopel, secrétaire départemental de l’Unsa Sdis 64. On ne sait pas si c’est du mépris, ou une volonté d’attendre que ça passe… »
Les pompiers, qui avaient déjà interpellé la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, à Jurançon, le 15 juillet dernier, estiment que les pouvoirs publics « se renvoient la balle ». Est-ce pour cette raison qu’ils en sont réduits à manifester devant une institution qui n’a aucune compétence sur leur sort ? Ils évoquent le « poids politique » du maire « On espérait qu’il pourrait nous aider à nous faire entendre. »
Des effectifs épuisés
Selon les pompiers professionnels, l’activité augmente de façon continue depuis une dizaine d’années, « de 10 à 15 % par an », tandis que les effectifs, vieillissants, stagnent. Ils revendiquent entre autres, outre la fin des périodes de garde de 24 heures consécutives, la reconnaissance des risques et de la pénibilité du métier.
Jean-Marc Scopel assure que la participation à la grève est de « plus de 90 % » sur le département (qui compte 360 professionnels, dont une centaine à Pau). Il alerte sur l’état de fatigue physique et morale de ses collègues. Selon lui, les arrêts maladie pourraient se multiplier au mois d’août.
« Réunion en septembre »
Du côté du Département, Jean-Pierre Mirande, président du conseil d’administration du Sdis 64, assure que le dialogue social a bien cours. « Nous avons eu quelques rencontres et la commission mise en place se réunira en septembre. Nous travaillons sur le terrain à faire avancer ce dialogue social, qui ne doit pas se faire sous la pression. » Sur les effectifs, Jean-Pierre Mirande rappelle : « La chambre régionale des comptes avait demandé la baisse du nombre de professionnels, ce que nous avons refusé, malgré un cadrage budgétaire strict. »