La passe nord du Bassin d'Arcachon a changé de physionomie
Sud-Ouest du 13 mai 2019
Les sauveteurs en mer appellent à la vigilance dans la passe nord
Les bénévoles de la SNSM ont fait le point sur la nouvelle situation dans la passe nord. PHOTO P. B.
La passe nord pour sortir et entrer dans le bassin a changé de physionomie plus que d’habitude .
La passe nord du Bassin d’Arcachon est souvent un véritable casse-tête pour les professionnels de la mer et les plaisanciers pour arriver à bon port. C’est le seul passage pour entrer et sortir, entre le banc du Toulinguet et le banc d’Arguin. Déjà délicate à franchir, sa physionomie change constamment au gré des marées et des courants. Et cette année encore, les bancs de sable ont bougé cet hiver, « plus que d’habitude », confirme Jean-Marc Dupuch, le président de la SNSM (1) de Lège-Cap-Ferret. En un mois, un banc s’est installé en plein milieu du passage.
Plusieurs bouées déplacées
En avril, des relevés bathymétriques ont été effectués et, le 1er mai, plusieurs bouées ont été déplacées afin de mieux guider les navires. Quatre bouées bâbord et tribord (2) les plus au large ainsi que la bouée dite d’atterrissage (qui permet aux bateaux d’entamer leur entrée dans la passe nord), ont été déplacées. Et pas qu’un peu… La bouée d’atterrissage a été installée plus de trois quarts de mille plus à l’est, rapproché ainsi de la côte.
Du coup plusieurs équipes des sauveteurs en mer (3) se sont retrouvées afin de remettre à jour leurs traces sur leurs cartes marines électroniques. Histoire de savoir où ils mettront les pieds lors des prochains sauvetages.
Cette reconnaissance aura permis de se rendre compte de l’évolution du banc de sable. « Par endroits, nous avons enregistré des profondeurs de seulement 2,80 mètres, précise Jean-Marc Dupuch. À marée basse, avec de la houle, cela peut devenir dangereux. »
D’où l’inquiétude des sauveteurs pour la saison estivale qui arrivent. L’an dernier, le Gema, le canot tous temps, est intervenu 42 fois, et avec ce banc qui a bougé plus que d’habitude, les plaisanciers vont devoir être encore plus vigilants.
Déjà, la première précaution à prendre est de mettre à jour sa carte marine électronique avec le nouveau balisage, car, tout juste modifiée, la nouvelle route n’apparaît évidemment pas sur les blocs marines et autres cartes papiers. Et il est préférable de sortir 1 h 30 avant la pleine mer, par beau temps, pour que la balade ne tourne pas au cauchemar.
(1) Société nationale de sauvetage en mer. (2) Les bouées qui ont été déplacées : Atterrissage, 1N, 2N, 2Na et 3N. (3) Les stations de Lège-Cap-Ferret, d’Arès et d’Arcachon.