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6 novembre 2018

La crise de l'hôpital public comme privé, c'est maintenant

Sud-Ouest du 6 novembre 2018

Hôpitaux et cliniques : Le cri d'alarme

2018 11 06 Hôpitaux et cliniques le cri d'alarme

Sud-Ouest du 6 novembre 2018 

Les hôpitaux et cliniques sont dans un état préoccupant 

FINANCES Aujourd’hui, les quatre fédérations hospitalières, regroupant public et privé, interpellent le gouvernement. C’est rare, et cela en dit long sur les finances des établissements

les hôpitaux et les cliniquesLe déficit cumulé des établissements de santé, publics et privés, pourrait atteindre, cette année, 1,5 milliard d’euros. AFP

Hier, les ambulanciers tiraient le frein à main sur le périphérique parisien. Ils protestaient contre la réforme du transport de santé, et notamment sur un point précis qui confie la responsabilité de son financement aux établissements de santé. Aujourd’hui, c’est au tour de la grande majorité de ces mêmes établissements de santé, publics et privés, d’actionner le signal d’alarme à l’intention du gouvernement lors d’une conférence de presse commune aux quatre fédérations hospitalières (1).  

Il y a quelques jours, les hôpitaux publics faisaient savoir qu’ils s’attendaient à une explosion de leurs déficits. 2017 avait déjà été une année record avec près d’un milliard de manque à gagner, un chiffre qui avait été doublé par rapport à 2016. Cette année, la perte pourrait atteindre 1,5milliard d’euros. Dans l’immédiat, le plan santé, présenté en septembre dernier, n’y changera pas grand-chose. Selon Emmanuel Macron, il devrait y avoir des résultats, en termes d’économies budgétaires, d’ici quatre à cinq ans. Or, la crise de l’hôpital public, comme privé, c’est maintenant. Les établissements doivent pouvoir dégager les moyens d’investir pour atteindre, par exemple, les 75% de chirurgie ambulatoire préconisés par ce même gouvernement.

«Aujourd’hui, quand on réalise 2 ou 2,5% de résultat sur le chiffre d’affaires c’est le bout du monde», assure Philippe Cruette, directeur général du Groupe polyclinique Bordeaux Nord Aquitaine. «C’est trop peu pour pouvoir investir correctement. C’est d’autant plus dommage qu’il y a dix ans, quand notre groupe était en difficulté, c’est précisément par l’investissement, l’élargissement de notre palette de soins, que nous avons redressé la barre. C’est l’investissement qui améliore les soins, notre équilibre financier et les conditions d’exercice des personnels de santé», conclut ce dernier pour justifier le coup de gueule unitaire du jour.

hôpitaux et cliniques

Sud-Ouest du 6 novembre 2018 

« Les menaces de fermetures s’accumulent » 

PRIVÉ Le président de la Fédération de l’hospitalisation privée fait le point

menace de fermeture

"«Sud Ouest» Quel est l’état des finances de vos structures ? 

Lamine Gharbi Jamais les tensions économiques n’ont été aussi fortes. Les menaces de fermeture s’accumulent. Dans le secteur que je représente, l’hospitalisation privée, 25% des hôpitaux et cliniques sont en déficit, dans un état critique. 150 d’entre eux ont été contraints de déposer, l’année dernière, des demandes d’aides exceptionnelles auprès de l’ARS (Agence régionale de santé) pour un montant total de 104 millions d’euros."...

..."Quelles mesures ont aggravé la situation budgétaire des hôpitaux privés et publics ? 

La baisse des tarifs hospitaliers, ininterrompue depuis cinq ans. Cette diminution atteint 7 % sur cette période. On ne peut pas exiger de nous, année après année, que nous fassions plus avec moins ! Cette diminution imposée des tarifs doit cesser."...

..."Est-on à la veille de voir un établissement déposer le bilan ? 

Le dépôt de bilan des établissements de santé est malheureusement un sujet d’une brûlante actualité. Nous pouvons même parler d’un été meurtrier pour les hôpitaux et cliniques privés puisque des liquidations judiciaires viennent d’être prononcées dans plusieurs départements comme l’Ardèche, l’Orne, les Bouches-du-Rhône, ou encore en Haute-Savoie. 

Les conséquences sont dramatiques avec des centaines d’emplois qui disparaissent et une offre de soins qui se réduit toujours plus dans les régions concernées. En tout, 50 cliniques ont fermé au cours des cinq dernières années."...

..."Que proposez-vous au gouvernement ? À votre ministre Agnès Buzyn ? 

Nous proposons, notamment, d’augmenter la part de financement à la qualité, afin de l’encourager, et de créer un nouveau type de centres médicaux, des centres de premier recours intégrant l’imagerie et la biologie médicale. Ils seraient des outils de lutte contre les déserts médicaux et permettraient de désengorger les urgences."

2018_11_06_SO_Les_menaces_de_fermetures_s'accumulent

Sud-Ouest du 6 novembre 2018 

"Il faut nous donner du temps" 

MARMANDE (47) Pour le directeur de cet hôpital, Philippe Meyer, le rythme des réformes est trop rapide

il faut nous donner du temps

"Le Centre hospitalier intercommunal (Chic) de Marmande-Tonneins (47) est, ce que l’on appelle, un "hôpital de territoire" couvrant un bassin de population de 100 000 habitants, en milieu semi-rural. Pour 2018, le directeur de l’établissement, Philippe Meyer a annoncé un déficit de l’ordre de 1,7 million d’euros. Autant dire que la situation de tension dénoncée par les différentes fédérations d’établissements de santé publics comme privés a une résonance, ici. Le plan santé 2022 qui permettra selon le président de la République de "repositionner l’hôpital public à sa juste place", convainc sur le papier. Sur le papier seulement. "Oui, les réformes sont indispensables mais le problème est qu’on ne nous laisse pas le temps de les digérer. Il faut que leur rythme soit compatible avec la capacité des outils", lâche Philippe Meyer qui comme d’autres directeurs de centre hospitalier demande du temps."...

2018_11_06_SO_Il_faut_nous_donner_du_temps

2018 11 06 SO Le CHU de Bordeaux l'exception

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