Etat de la forêt presque 10 ans après Klaus
Sud-Ouest du 21 septembre 2018
Vidéos. Klaus : six chiffres à connaître sur la tempête de 2009
Klaus a semé la désolation, dans la nuit du 23 au 24 janvier 2009. Au moins 60 % du massif forestier landais a été détruit. PHOTO ARCHIVES SUD OUEST/ PHILIPPE SALVAT
L’assemblée générale du Syndicat des sylviculteurs du Sud Ouest s’est tenue ce vendredi 21 septembre. A l’ordre du jour : l’état de la forêt près de dix ans après Klaus. En chiffres, le choc et la désolation de l’une des pires tempêtes qu’ait connues la région
Il y aura dix ans en janvier prochain, la tempête Klaus s’abattait sur le littoral aquitain et le grand Sud-Ouest, ravageant la région jusqu’à la mi-journée.
Dans la nuit du 23 au 24 janvier 2009, pour la deuxième fois en dix ans après l’ouragan Martin (1999) et avant Xynthia (2011), les éléments frappaient au cœur la région, la forêt, les hommes, leur environnement et leurs activités économiques, avec une violence inouïe.
1
C’est pour la tempête Klaus que Météo France a émis la première alerte rouge de la région pour cause de vents violents, depuis la création du système de vigilance, en 2001.
De niveau 4, l’alerte concerne 5, puis 7 et enfin 9 départements du grand Sud-Ouest de la France, au fur et à mesure de l’avancée de la tempête : la Gironde, le Lot-et-Garonne, les Landes, le Gers, les Pyrénées-Atlantiques, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, l’Aude et les Pyrénées-Orientales.
Carte vigilance diffusée par météo France le 24 janvier 2009 à 6 h 00. CRÉDIT PHOTO : MÉTÉO FRANCE
La tempête Klaus a dévasté 60% du massif forestier landais occasionnant de nombreux dégâts. Les travaux de déblaiement et de sécurisation des chemins forestiers ont commencé. Les conséquences économiques pour la filière bois s'annoncent lourdes, le reboisement après la tempête de 1999 étant à peine terminé.
https://fresques.ina.fr
172
Dans la nuit du 23 au 24 janvier 2009 et jusqu’au lendemain midi, les vents ont soufflé dans les Landes jusqu’à 172 km/h à Biscarrosse et à 141 km/h à Mont-de-Marsan. En milieu de journée, des pointes à 159 km/h ont été relevées à Narbonne, 184 km/h à Perpignan et jusqu’à 216 km/h au Col d’Envalira, en Andorre. Sur la côte orientale espagnole, les rafales ont atteint les 200 km/h à Portbou, au nord de la Catalogne.
A Mont-de-Marsan (Landes), le parc Jean-Rameau est ravagé et l’entrée strictement interdite au public.Le 26 janvier 2018. CRÉDIT PHOTO : ARCHIVES SUD OUEST / PASCAL BATS
La tempête a fait 12 morts en France, dont la moitié dans la région Sud-Ouest. Parmi eux, 4 Landais, tués par des chutes d’arbres ou de projectiles. Au total, le nombre de victimes tuées directement ou indirectement par la tempête en Europe est de 31 personnes, auxquelles s’ajoutent de nombreux blessés.
1,7 million
Après le passage de Klaus, le samedi 24 janvier 2009, plus de 1,7 million de foyers étaient privés d’électricité dans un large quart sud-ouest du pays (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Limousin et Auvergne). En Aquitaine, 500 000 foyers étaient privés d’électricité, dont 200 000 en Gironde et 220 000 dans les Landes.
40 millions
L’état de la forêt des Landes, détruite par la tempête Klaus. Vue aérienne entre Rion-des-Landes et Escourse, le 25 janvier 2009. CRÉDIT PHOTO : ARCHIVES SUD OUEST / PHILIPPE SALVAT
Au lendemain de la tempête, les massifs forestiers du Médoc en Gironde et celui des Landes, littéralement hachés, offraient un paysage d’apocalypse. Sur d’immenses étendues, il ne restait plus que des troncs d’arbres fracassés, couchés par terre ou érigés comme des bouts de crayon cassés. Dans la forêt des Landes de Gascogne, sur un million d’hectares, 593 000 étaient endommagés, dont 223 000 à plus de 40 %, soit 40 millions de mètres cubes de bois abattus.
Deux jours après le passage de la tempête Klaus, les professionnels de la filière bois de Pontenx-les-Forges constatent les dégâts : la violence des vents combinée à l'humidité des sols a entraîné le déracinement de plus de la moitié des arbres de la commune. Les conséquences économiques s'avèrent plus désastreuses qu'en 1999.
https://fresques.ina.fr
525 millions
525 millions d’euros d’aides – 480 de l’État et 45 des fonds européens – ont été débloqués pour nettoyer et reconstruire les parcelles. Sept ans après, en 2016, 85% des parcelles dévastées avaient été nettoyées et 56% reboisées.