Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GIRONDE VIGILANTE
Archives
28 août 2018

Les CRS sur le point de plier définitivement bagage ?

Sud-Ouest du 28 août 2018 

Les CRS vont-ils se rhabiller ? 

PLAGES Détachés à la surveillance du littoral depuis 60 ans, les sauveteurs des CRS regagneront leurs casernes dès dimanche. Peut-être pour de bon, économies obligent

les CRS vont-ils se rhabiller

Si leurs effectifs ont sensiblement baissé depuis quinze ans, 123 CRS sont encore présents sur les plages aquitaines cet été, comme ici à Anglet (Pyrénées-Atlantiques). BERTRAND LAPÈGUE

Sans la sortie inattendue de Gérard Collomb, ce serpent de mer aurait sans doute fini par se mordre la queue. Mais voilà que soixante ans tout juste après avoir débarqué sur nos plages, les nageurs sauveteurs des compagnies républicaines de sécurité (CRS) seraient cette fois sur le point de plier définitivement bagage dès la saison 2019. 

Une mission régalienne ? 

Au cœur de l’été, s’appuyant sur un rapport à charge de la Cour des comptes publié en 2012, le ministre de l’Intérieur aura ainsi balayé sans ambages la question que lui avaient adressée deux parlementaires inquiets. «Il ne s’agit pas d’une mission propre des CRS, puisque la police des baignades ne relève ni des missions régaliennes de l’État, ni de ses obligations légales. » Avant d’évoquer in fine la possibilité de rhabiller ces agents spéciaux pour d’autres théâtres d’interventions ensoleillées 

"Seule force capable de garantir la sécurité du littoral" 

Loin de susciter l’engouement autour de ces économies présumées, l’affaire, au contraire, provoque une levée de boucliers quasi générale. Qu’il s’agisse des élus des villes et des départements concernés comme des CRS eux-mêmes (lire ci-dessous). 

«Nos plages font partie de la République et ne doivent pas devenir des zones de non droit », plaide parmi d’autres le député girondin Benoît Simian (LREM). « La sécurité des citoyens français, en ville ou sur le sable, est de la responsabilité de l’État, pas des communes », renchérit Daniel Fasquelle (LR) du haut de sa dune du Touquet (Pas-de-Calais). Même s’ils sont un peu moins convaincants en slip de bain qu’en tenue d’intervention, ces gardiens de la paix estivale voient leur autorité rester en effet sans commune mesure avec celle des tendres sauveteurs civils. 

Mais davantage encore que le sauvetage en mer, ce sont bien les problèmes de délinquance et de sécurité que pointent aujourd’hui les défenseurs des NS-CRS. 

Un retrait d’autant plus à contre-courant que ceux-là ont reçu depuis 2016 l’autorisation d’être armés de leur pistolet automatique jusqu’au bord de l’eau. «Alors que les atteintes aux personnes sont tous les jours plus grandes et que le risque terroriste reste toujours aussi fort, comment peut-on imaginer vouloir supprimer la seule force capable de garantir la sécurité du littoral », s’agace le Landais Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police -FO. «Oser nous faire croire que cela renforcera les compagnies de CRS relève par ailleurs de la gageure autant que de la manipulation. Cette mesure n’aura pas plus d’effet qu’un cataplasme sur une jambe de bois 

Ils ne sont plus que 297 

Pour autant, si Gérard Collomb est le premier des ministres de l’Intérieur à justifier publiquement la fin de cette tradition française, la retraite de ces troupes policières semble depuis longtemps amorcée. Un peu plus de 720 au début des années 2000, les voilà moins de 300 – dont 123 pour la seule Aquitaine – répartis aujourd’hui au gré des 152 km de littoral surveillé (1) entre le 5 juillet et le 2 septembre 

Longtemps considéré comme un privilège par leurs propres camarades de caserne, le job d’été des CRS n’est plus aujourd’hui servi doré sur tranche. Confrontés à des difficultés croissantes de maintien de l’ordre, les voilà à leur tour pris pour cible et agressés, comme ce fut encore le cas le 9 juillet dernier à Lacanau en Gironde. 

Sur le sable, se sentant déjà presque abandonnées, les municipalités en viennent à anticiper un éventuel départ. «Chaque année nous sommes dans l’incertitude. En 2016, ils sont même arrivés avec deux semaines de retard», raconte Andy Miot, l’élu chargé de la sécurité des plages à Biscarrosse. «Le problème, malgré la présence de nos 32 sauveteurs civils, c’est que l’on ne pourra pas remplacer ces sept professionnels expérimentés au pied levé.» 

On prépare la relève 

Depuis cet été, la station balnéaire landaise accueille donc quatre stagiaires du club de sauvetage côtier. «Nous renouvellerons cette convention chaque saison, histoire de créer une certaine émulation chez des jeunes destinés à former un vivier opérationnel pour l’océan». Et si Andy Miot reconnaît plus prosaïquement que les finances communales subiraient fortement l’impact d’un repli des CRS, rappelons à sa place que leur renfort ne se fait pas totalement aux frais de la princesse, les communes gardant à leur charge gîte et couvert. 

  1. Dans 162 communes françaises.

2018 08 28 SO Un été chaud donc meurtrier

2018 08 28 SO Ca devient compliqué de rétablir l'ordre

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
GIRONDE VIGILANTE
Publicité