Formation pour les ARM
Le Parisien du 14 mai 2018
Mort de Naomi : Agnès Buzyn veut que les opérateurs du Samu soient mieux formés
Il n’existe pas de formation standard pour ceux recevant les appels au 15. La ministre de la Santé veut changer ça, après le décès de Naomi Musenga en décembre. (Illustration) LP/Arnaud Journois
La ministre de la Santé est revenue ce lundi sur le manque de formation de ces professionnels, mise en lumière avec l’affaire Naomi au Samu de Strasbourg.
Face à Naomi Musenga, les mots de l’opératrice avaient été durs, son ton désagréable. Et le traitement de l’appel a priori inadapté : elle était décédée quelques heures après avoir vu son appeléconduit. Pour éviter comme au Samu de Strasbourg (Bas-Rhin) qu’une opératrice ne dérape, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a indiqué ce lundi que les 2000 à 2500 opérateurs des 104 centres de Samu allaient être mieux formées.
« Actuellement, il n’y a pas de diplôme harmonisé », relève la ministre, sans vouloir toutefois accabler l’opératrice. « L’enquête de l’IGAS en cours dira quelles étaient ses conditions de travail », précise-t-elle. Reste que cette affaire a mis en lumière le rôle crucial de ces assistants de régulation médicale (ARM) qui prennent en charge 25 millions d’appels par an. Lorsqu’un appel atterrit au 15, c’est l’ARM qui décroche.
L’ARM n’est pas médecin, pas plus qu’infirmier ou aide-soignant, il est pourtant le premier maillon de la chaîne de secours. Or pour ces personnes « aucun diplôme national n’existe », souligne Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), et la formation n’est pas obligatoire. Si certains ont bénéficié au préalable d’une formation en passant par une école ou une association, l’immense majorité se sont simplement formés sur le tas.
En septembre, un rapport tirait déjà l’alarme
C’est le cas de l’assistante qui a répondu à Naomi, le 29 décembre dernier. La question d’une meilleure formation des ARM ne date pas d’hier. En septembre 2017, un rapport d’information du Sénat sur les dysfonctionnements aux urgences dénonçait « un métier très difficile exercé par des personnes manquant d’expérience, quand ce n’est pas tout simplement d’une formation initiale ».
Mais la préconisation de ses auteurs de mettre en place une formation initiale standardisée d’au moins deux ans, sanctionnée par la délivrance d’un diplôme obligatoire était restée lettre morte." Reçus lundi par la ministre, les représentants des professionnels de l’urgence ont jusqu’à juillet pour rendre à au ministère de la Santé des propositions concrètes.