Sécurité dans les centrales nucléaires d'EDF
Sud-Ouest du 26 mars 2018
Centrales nucléaires : Greenpeace porte plainte contre l’élue qui voulait "tirer" en cas d’intrusion
Des militants de Greenpeace manifestent devant le projet de réacteur nucléaire EPR de Flamanville, en juin 2017. CHARLY TRIBALLEAU AFP
"Pourquoi ne pas se poser de question et tirer quand il y a une intrusion ?" s’était demandée la députée Perrine Goulet, élue LREM
L’association Greenpeace a confirmé ce lundi qu’elle allait porter plainte pour "incitation au meurtre" contre la députée LREM Perrine Goulet, qui a proposé de "tirer" sur les opposants au nucléaire.
Jeudi 22 mars, l’élue, membre de la commission d’enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, participait à l’audition du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Il a été question des militants anti-nucléaires qui pénètrent de manière illégale dans les centrales, dans le but de révéler les failles dans la sécurité de ces sites.
Alors que la députée LREM Barbara Pompili évoquait la possibilité pour un terroriste de brandir une banderole "Greenpeace" pour tromper la vigilance de la sécurité, sa collègue Perrine Goulet a alors déclaré :
"Pourquoi nous ne faisons pas une sécurisation par mirador avec possibilité de ne pas se poser de question et de tirer quand il y a une intrusion ?"
"Pas tirer pour tuer, mais tirer dans le jambes"
Plus tard, la députée a tenté de se se justifier : "En aucun cas, je n’ai dit qu’il fallait tuer les militants de Greenpeace", a dit Perrine Goulet à France 3 Bourgogne. "J’ai peut-être mal tourné ma phrase. Le mot 'tirer’ pour moi n’était pas tirer pour tuer mais tirer dans les jambes par exemple, comme ça se fait aux États-Unis. C’était une proposition. On est dans une commission, on fait des suggestions, ce n’est pas un projet de loi."
Ces explications n’ont pas convaincu le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, qui a qualifié les propos de Perrine Goulet à l’Assemblée de "graves et indignes d’une élue de la République". "Suggérer de tirer sur des militants non violents ne résoudra en rien le manque de sécurité dans les centrales nucléaires d’EDF", a-t-il ajouté.