Excellente nouvelle
Le 28 novembre dernier, Gironde Vigilante adressait à l'ensemble des Mairies et des Communautés de communes de Gironde avec copies au Ministre de l'Intérieur sous couvert du Préfet de la Gironde, au SDIS33, au Conseil Général, au Conseil Régional, et aux Députés et Sénateurs de la Gironde, un projet de motion à adopter par délibération afin entre autres :
- De demander que le conseil d’administration du S.D.I.S. de la Gironde révise à la baisse ses dépenses budgétaires, par la mise en œuvre d’une mutualisation de ses moyens, que ce soit entre les SDIS voisins ou avec d’autres structures, en vue de générer un gain non négligeable sur le poste des achats de matériels.
- D'exiger auprès des autorités compétentes le maintien des centres de secours dans toutes les communes rurales sans diminution des services assurés, ni augmentation de leur contribution, hormis celle permise dans le respect de la Loi n°2002-276 du 27/02/2002 relative à la démocratie de proximité (disposition insérée au CGCT - article L.1424-35)
Nous sommes heureux de constater aujourd'hui que le budget du SDIS a été revu à la hausse par le Conseil Général qui a pris la pleine mesure des conséquences que cela pourrait engendrer dans nos communes rurales. Nous ne devrions donc pas subir en 2015 de nouvelles fermetures de casernes en ruralité comme cela avait été suggéré.
Toutefois, les propos de Monsieur Alain David, Président du SDIS de la Gironde, laissent entrevoir à l'avenir une augmentation de la taxe de capitation car elle ne tiendrait pas compte des évolutions démographiques depuis 2000 et l'article du 15 décembre dernier relatif à la Fête de la Sainte-Barbe à Bordeaux est loin d'être rassurant. En effet, Monsieur David est inquiet pour l'avenir du financement des Sdis dans le cadre de la réforme territoriale qui prévoit la disparition ou la réduction des responsabilités des départements, qui jouent un rôle essentiel dans le financement des Services d'incendie et de secours. Le projet de loi ne les a toujours pas mentionnés. Une gouvernance revisitée des SDIS se traduirait par un nouveau mode de financement.
Qui assumera demain les responsabilités en la matière ?
Qui pour supporter les coûts ?
Telles sont les questions posées par le Président du SDIS.
Gironde Vigilante ne manquera pas de continuer son combat auprès des Elus et de leurs administrés afin de maintenir en milieu rural un service d'incendie et de secours aux biens et aux personnes, sans diminution des missions assurées, ni augmentation démesurée de leur contribution, les communes devant faire face, depuis la réforme territoriale, à de nombreuses baisses de subventions.
Sud-Ouest du 8 décembre 2014
Le budget 2015 du SDIS sauvé in extremis
Il manquait 3 M€ pour boucler le budget. Le Conseil général vient de décider de les sortir de sa poche.
La Gironde compte environ 5 000 pompiers, dont 2 000 professionnels.
«Situation financière du SDIS : il y a le feu chez les pompiers », titrait « Sud Ouest » dans son édition du 1er novembre. Ce n'était pas une exagération. La veille, le maire PS de Cenon, Alain David, patron du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Gironde, avait tenu un discours très alarmiste en séance plénière du Conseil général. Il manquait selon lui environ 3 millions d'euros pour boucler le budget 2015, qui atteint les 160 M€.
Un surcoût de 3 millions
Finalement, la situation s'est améliorée depuis car le Département vient de décider de porter sa contribution au budget annuel du SDIS à près de 90 M€ pour 2015, au lieu des 87,3 M€ initialement annoncés. Le trou budgétaire sera donc évité pour l'année qui vient chez les pompiers, et Alain David peut pousser un ouf ! de soulagement. Mais cet épisode éclaire la situation tendue du service des pompiers en Gironde. Si la gestion des 5 000 hommes du feu (dont 2 000 professionnels) que compte le département est placée sous la tutelle du Conseil général, certaines mesures qui concernent le personnel sont décidées directement par le gouvernement. Et elles ont des conséquences financières.
C'est exactement ce qui s'est produit cette année, avec une modification des indices et grades des pompiers décidée par Paris et applicable par tous les SDIS de France. Pour celui de la Gironde, ces évolutions de carrières se traduisaient dès 2015 par un surcoût d'environ 3 M€ qu'aucun des financeurs du service (le Département, les communes et les intercommunalités) n'avait anticipé. D'où l'angoisse d'Alain David face à l'impossibilité de boucler son budget.
Ce dernier avait d'ailleurs agité la menace suivante en plénière du Conseil général : « Allons-nous devoir fermer des petites casernes pour faire des économies?» Sujet qui a aussitôt réveillé l'association Gironde Vigilante (défense des intérêts des usagers du SDIS), dont le président, Jean-Francis Séguy, vient d'écrire à tous les élus de la Gironde, mais aussi au préfet. « Pas question de fermer des petites casernes et de remettre les finances du SDIS en état sur le dos de la ruralité », écrit-il en substance. Selon lui, dans plusieurs secteurs du département, le service des pompiers repose désormais entièrement sur des volontaires, « ce qui veut dire des casernes fermées dès 18 heures, les week-ends et les jours fériés ».
Essor démographique
Le budget étant assuré pour l'année à venir, la menace est écartée. Mais la situation n'est pas confortable pour autant. Alain David rappelle que, chaque année, c'est le Département, en tant que premier financeur, qui sert de variable d'ajustement. Et le Département en aurait assez. Par ailleurs, la taxe de capitation qui abonde les finances des SDIS ne prendrait toujours pas en compte les évolutions démographiques intervenues depuis l'an 2000. Elle ignorerait ainsi plus de 180 000 nouveaux habitants. Ce qui ferait un manque à gagner supérieur à 12 M€.
Sud-Ouest du 15 décembre 2014
Une Sainte-Barbe dans l’incertitude
Si le bilan d’activité des pompiers en 2014 apparaît stable, le financement du Sdis dans la future réforme territoriale suscite des inquiétudes.
Après la cérémonie de la Sainte-Barbe, président et directeur du Sdis ont exposé leurs inquiétudes
Comme chaque année, le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) a fait le bilan de son activité durant l'année écoulée à l'occasion de la Sainte-Barbe, patronne des pompiers, vendredi à la caserne Ornano, devant un parterre de personnalités. Selon le colonel Jean-Paul Decellières, directeur du Sdis, les 100 000 interventions devraient être réalisées une fois encore d'ici à la fin de l'année 2014. 80 % de l'activité opérationnelle est liée au secours à la personne. Le Sdis a effectué 72 001 interventions dans ce domaine au 10 décembre dernier. « Pour tant, la courbe de progression s'est ralentie pour la première fois en dix ans. La mise en œuvre d'une nouvelle procédure de travail commune avec le centre de réception et de régulation 15 en constitue la principale explication », selon le colonel Decellières. Les accidents de la circulation se sont stabilisés par rapport à l'année précédente avec 6 527 interventions (+0,2 % par rapport à 2013).
Les incendies ont connu une hausse de 6,7 %, avec 5 556 interventions, dont 406 pour des feux de forêt qui ont détruit 322 hectares. Cette progression par rapport à 2013 débouche sur une activité néanmoins très inférieure aux années antérieures. « Aucune opération d'ampleur n'est à souligner, relève le colonel Decellières, preuve de la qualité du dispositif opérationnel. »
Pour le patron des pompiers, il convient de rester vigilant. « Des études récentes font état d'un réchauffement climatique dont les conséquences se feront progressivement ressentir. »
Activités fluviales et risques
Il évoquait aussi le développement de nouvelles formes de risque avec l'accroissement de l'activité fluviale sur l'estuaire, comme sur la Garonne et la Dordogne, avec des bateaux de grande dimension. « Le Sdis doit s'attacher à déployer une organisation dédiée à cette nouvelle mission avec l'achat de moyens spécifiques, l'identification de sites d'implantation et l'évaluation des besoins en personnels qualifiés. Autant d'impératifs coûteux imposant à notre établissement une réactivité forte », concluait Jean-Paul Decellières pour qui, « Il est grand temps d'ouvrir le débat sur le financement des Sdis au plan national. »
Il préparait ainsi le terrain à Alain David, président du Sdis, inquiet pour l'avenir du financement des Sdis dans le cadre de la réforme territoriale qui prévoit la disparition ou la réduction des responsabilités des départements, qui jouent un rôle essentiel dans le financement des Services d'incendie et de secours. « Le projet de loi ne les a toujours pas mentionnés », regrette-t-il. « Une gouvernance revisitée des Sdis se traduirait par un nouveau mode de financement. Qui, dès lors, pour assumer demain les responsabilités en la matière ? Qui pour supporter les coûts ? »
Des questions pour l'heure sans réponse.