Sécheresse
Ouest-France du 27 juillet 2022
Sécheresse. Quatre éléments qui montrent que la situation est inquiétante en France
Latente depuis plusieurs mois, la sécheresse se fait, en ce mois de juillet 2022, de plus en plus criante en France. Voici quatre éléments qui illustrent cette crise qui prend désormais une ampleur inquiétante.
De la terre craquelée par la sécheresse à Mitry-Mory (Seine-et-Marne), le 17 juillet 2022. | BENOIT TESSIER / REUTERS
Voilà plusieurs semaines, sinon plusieurs mois, que météorologues et climatologues tirent la sonnette d’alarme : une sécheresse de grande ampleur pourrait toucher la France au cours de cet été 2022.
Cette fois-ci, le temps n’est plus aux avertissements : nous y sommes, la sécheresse est bel et bien là. Et voici quatre signes qui le montrent.
1 - Un indice d’humidité des sols anormalement bas
Premier symptôme de la sécheresse qui s’installe en France : le très faible taux d’humidité des sols superficiels, ceux se trouvant immédiatement sous nos pieds.
Comme l’indique le dernier bulletin hydrologique de Météo France, l’indice d’humidité des sols superficiels affiche en effet en cet été 2022 des valeurs très inférieures aux normales de saison.
Ce déficit d’humidité est ainsi « de 20 à 50 % sur le nord-ouest, l’est et le sud de l’Hexagone » et « dépasse par endroits 50 % », comme en Normandie, dans le sud des Pays de la Loire, le nord du Poitou, la moyenne vallée du Rhône et une partie du pourtour méditerranéen.
Au final, seul le centre de la France voit ses sols superficiels être épargné par la sécheresse.
2 - Des nappes phréatiques à des niveaux parfois préoccupants
La situation n’est guère plus réjouissante lorsqu’on s’aventure encore plus profondément sous terre.
Dans son dernier bulletin en date, publié le 12 juillet dernier, le Bureau de recherches géologiques et minières indiquait en effet que « les niveaux des nappes (phréatiques) se situent généralement autour ou en dessous des niveaux moyens ».
💧 État des nappes d’eau souterraine au 1er juillet 2022
— BRGM (@BRGM_fr) July 12, 2022
En juin, l’état des nappes phréatiques a continué de se dégrader📉.
La situation est préoccupante dans le centre-ouest et le sud-est
Lire le bulletin complet :
➡️https://t.co/jgBCKm7vFs#eau #climat #secheresse pic.twitter.com/0i4NawKos0
Ainsi, si certaines nappes présentent des niveaux corrects, celles situées dans l’Est, en vallée du Rhône ou dans le sud-est de la France affichent en effet des niveaux parfois très inquiétants.
« Cet état s’explique d’une part par la recharge très déficitaire de l’automne et de l’hiver 2021-2022 et d’autre part par un printemps particulièrement sec », indique le BRGM.
3 - Un manque criant de précipitations
Car la cause de tous ces indicateurs préoccupants est bien sûr à chercher dans le fait qu’il a très peu plu en France ces derniers mois.
« Le cumul de précipitations depuis le début de l’année hydrologique (fixé au 1er septembre) affiche des valeurs inférieures à la normale de 10 à 50 % sur la majeure partie du pays », indique ainsi Météo France dans son bulletin hydrologique de juillet.
Là encore, le Sud-Est, l’Ouest et l’Alsace sont particulièrement touchés, avec des niveaux de précipitations n’atteignant parfois que 50 % des niveaux habituellement enregistrés sur la période.
Et le mois de juillet 2022, qui devrait être l’un des plus secs de ces dernières décennies risque d’aggraver encore un peu plus la situation.
4 - Une vigilance quasi généralisée en France
De fait, ce contexte délicat a obligé les autorités à réagir et à imposer des restrictions d’usages de l’eau un peu partout sur le territoire.
Ainsi, comme le montre le site Propluvia, édité par le ministère de la Transition écologique, 89 départements sont, en ce 27 juillet, concernés par au moins un arrêté restreignant un usage de l’eau.
💧 ❌ A quelques jours de la fin juillet, le cumul mensuel de précipitations à l'échelle de la France est le plus bas jamais mesuré depuis 1959.#Sécheresse des sols particulièrement élevée sur de très nombreuses régions. pic.twitter.com/kqgDrIfE0x
— Météo-France (@meteofrance) July 27, 2022
À titre de comparaison, l’an passé à la même époque, seuls 20 départements étaient concernés par un tel arrêté. Et, au 27 juillet 2020, au cœur d’un été qui était déjà particulièrement sec, le nombre de départements en alerte ne s’élevait qu’à 58.