Covid-19

Ouest-France du 6 juillet 2022 

Covid-19. Quel est le profil des personnes hospitalisées durant cette septième vague ?

La septième vague de Covid-19 touche la France, et les entrées à l’hôpital augmentent, de fait. Mais quel est le profil des personnes hospitalisées dans l’Hexagone ? On fait le point.

Des soignants dans un service réanimation Covid au Centre Hospitalier de Saint-Malo, le 17 janvier 2022. | VINCENT MICHEL / ARCHIVES OUEST-FRANCE

La septième vague de Covid-19, portée par les sous-variants BA.4 et surtout BA.5, continue de sévir en France. Comme lors des vagues précédentes, les contaminations augmentent, ainsi que les entrées à l’hôpital. Qui sont les Français hospitalisés ? On fait le point.

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Forte hausse des entrées à l’hôpital

Actuellement, 17 041 patients avec une infection au Covid-19 sont hospitalisés en France, dont 1 004 dans les services de soins critiques, selon les chiffres de Santé publique France publiée ce mardi 5 juillet. Le nombre de patients dans les services de soins critiques repasse symboliquement au-dessus des 1 000 patients, pour la première fois depuis fin mai.

Le nombre d’hospitalisation est en augmentation assez importante , note Mahmoud Zureik, professeur des universités-praticien hospitalier en épidémiologie et en santé publique. Par jour, en moyenne, on est autour des 1 000 hospitalisations. Soit deux fois plus qu’il y a deux semaines. Il y a un impact pour l’hôpital.

Santé publique France a annoncé ce mardi 5 juillet 1 842 nouveaux patients avec une infection au Covid-19 enregistrés dans les hôpitaux en 24 heures. En moyenne, on compte 1 095 nouvelles admissions liées au Covid-19 à l’hôpital par jour, un chiffre doublé par rapport à une moyenne de 573 admissions il y a deux semaines.

Là où est la difficulté pour cet été, c’est qu’on a une poussée avec le nouveau variant (BA.5) – et on s’attend à 1 500 admissions quotidiennes à l’hôpital d’ici une semaine – c’est-à-dire comme au mois de mars, alors que l’offre de soins est plus faible​, estimait Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, le 30 juin dernier.

Côté soins critiques, où sont hospitalisés les patients avec les formes les plus graves, une tendance à la hausse commence à se profiler également. En moyenne, 97 nouveaux patients y rentrent chaque jour, selon le chiffre de ce mardi 5 juillet. Soit une augmentation de 60 % par rapport au 21 juin.

Des personnes âgées ou avec des comorbidités

Quel est le profil des personnes devant être hospitalisées après avoir contracté le virus ? Comme lors des vagues précédentes, on trouve à la fois des personnes âgées ainsi que des personnes qui sont immunodéprimées ou présentant des comorbidités. Yves Buisson, président de la cellule Covid-19 de l’Académie de médecine, commente pour Ouest-France : Ce sont surtout des personnes à risques. La tranche d’âge qui domine est celle des plus de 80 ans. On retrouve également des gens âgés de plus de 65 ans, même si leur proportion est un peu moindre.

Alors, faut-il imaginer avoir recours à une nouvelle dose de rappel pour les plus de 60 ans ? La réponse est non​, pour Yves Buisson : Si déjà tous les gens qui devraient être vaccinés et avoir fait leur rappel étaient à jour, il y aurait beaucoup de moins de monde à l’hôpital. Le vaccin n’empêche pas l’infection, la transmission, mais il reste très efficace pour éviter les formes plus sévères​. En effet, au 30 juin, seul un quart des personnes éligibles avaient reçu leur second rappel vaccinal contre le Covid. Le gouvernement, inquiet, jugeait alors ce taux préoccupant​.

Europe1 du 6 juillet 2022 

Covid : «C'est une erreur d'avoir enlevé le masque dans les transports», juge Patrick Pelloux

Le nombre de contaminations au Covid-19 "devrait légèrement dépasser les 200.000" sur les dernières 24 heures, a annoncé mardi le ministre de la Santé François Braun mardi. Pour Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France, et invité d'Europe Matin mercredi, il est nécessaire de se protéger de nouveau avec le port du masque et le gel hydroalcoolique.

La septième vague épidémique de Covid-19 "augmente ces derniers jours" et "nous enregistrons de l'ordre de 120.000 cas (par jour) en moyenne cette dernière semaine, avec un nombre de cas qui devrait légèrement dépasser les 200.000" mardi soir, a déclaré le ministre de la Santé François Braun mardi. Pour Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France, retirer le masque est une erreur. "Il fallait le garder au moins dans les transports", a-t-il jugé sur Europe 1 mercredi. "À l'heure actuelle, le virus circule tellement que si vous prenez le métro sur plusieurs stations, vous êtes quasiment sûr d'avoir croisé quelqu'un qui est contaminé."

>> Retrouvez l'entretien tous les matins à 8h13 sur Europe 1 ainsi qu'en replay et en podcast ici

"On a l'arme du vaccin qui est hyper importante et on a l'arme du masque et du gel hydroalcoolique qu'il faut répéter et probablement rendre obligatoire dans certains lieux", a-t-il assuré.

"Je crois beaucoup au peuple français, nous avons un peuple discipliné, courageux et qui comprend les choses [mais] dire, 'on fait appel au bon sens des Français', je n'y crois pas", a expliqué le médecin urgentiste. "Il vaut mieux dire 'on remet le masque dans les transports, on remet le gel hydroalcoolique partout' plutôt que de se dire qu'au mois de septembre, s'il y a un nouveau variant, on ressort cette horreur du confinement, parce qu'on ne peut plus arrêter ni la vie économique, ni la vie culturelle, ni la vie éducative", a lancé Patrick Pelloux.

Le masque de nouveau obligatoire dans les transports à Nice

Certaines municipalités ont déjà commencé à prendre de nouvelles mesures sanitaires. Le maire de Nice, Christian Estrosi a annoncé mercredi matin sur RTL avoir pris un arrêté "avec d'autres maires de la Métropole de Nice" pour que le masque soit de nouveau obligatoire dans les transports en commun.

Sud-Ouest du 6 juillet 2022