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8 juin 2022

Covid-19

Ouest-France du 7 juin 2022 

Covid-19. Les sous-variants BA.4 et BA.5 entraîneront-ils une nouvelle vague épidémique en France ?

Le nombre de contaminations au Covid-19 connaît un léger rebond depuis une semaine en France. Une hausse qui s’explique en partie par la progression des sous-variants Omicron BA.4 et BA.5 dans le pays.

2022 06 07 ofUn test PCR de dépistage du Covid, à Rennes, le 2 janvier 2022. Photo d’illustration. | MARC OLLIVIER / ARCHIVES OUEST-FRANCE

Un rebond de l’épidémie de Covid-19 s’amorce-t-il en France ? Depuis fin mai, la courbe de contamination au Covid-19 ne baisse plus, elle présente même les signes avant-coureurs d’une nouvelle augmentation ces tout derniers jours. En moyenne sur une semaine écoulée, 23 383 nouveaux cas positifs au Covid-19 sont maintenant déclarés chaque jour, selon les chiffres de Santé publique France du lundi 6 juin 2022. C’est un chiffre en hausse de 30 % par rapport à une moyenne de 17 825 nouveaux cas par jour enregistrée lundi 30 mai.

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Même tendance pour la comparaison entre les nouveaux cas annoncés chaque jour par Santé publique France et ceux de la semaine précédente : +7 % pour le 30 mai, +20 % pour le 2 juin, +32 % pour le 6 juin

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Avec le pont de l’Ascension et le lundi de la Pentecôte où moins de tests ont été réalisés, les chiffres des contaminations sont difficiles à interpréter pour ces derniers jours et la hausse pourrait s’expliquer par un rattrapage des examens de dépistage après ces jours fériés. L’arrivée des sous-variants d’Omicron, BA.4 et BA.5, pourrait aussi en partie expliquer cette augmentation des cas.

Lire aussi : Covid-19. Ce que l’on sait des sous-variants BA.4 et BA.5, deux nouvelles souches d’Omicron

Une progression de BA.4 et BA.5 en France

Actuellement, le sous-variant BA.2 d’Omicron, qui a entraîné une reprise de l’épidémie en mars-avril, reste la souche majoritaire en France, avec une proportion de 94 % dans les tests séquencés par Santé publique Franceselon le dernier point de l’organisme publié jeudi 2 juin.

Les sous-variants BA.4 et BA.5 venant de la même famille d’Omicron occupent à ce jour une place minoritaire en France. Pourtant, la détection est bien en augmentation : 0,8 % pour BA.4 et 5 % pour BA.5 dans la dernière enquête Flash de Santé publique France (semaine 20), contre 0,5 % et 1,5 % pour Flash semaine 19. « La circulation des sous-variants BA.4 et BA.5 est en progression exponentielle », juge l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale (université de Genève).

Une vague des deux sous-variants déjà vue au Portugal

Ces deux variants qui sont en train de progresser en France sont bien la cause d’un rebond de l’épidémie au Portugal durant le mois qui vient de s’écouler.

« Depuis mi-avril, le rebond lié aux sous-variants BA.4 et BA.5 a eu lieu au Portugal et a connu un pic vers la fin du mois de mai. Aujourd’hui, les contaminations restent sur un plateau élevé dans le pays », explique Antoine Flahault. Pendant cet épisode de rebond au Portugal, « il y a eu une pression sur l’hôpital, mais ils n’étaient pas submergés. Du côté du taux de mortalité, on a vu une montée depuis fin avril et l’indicateur n’a pas encore atteint son pic à ce jour en raison du décalage avec la hausse des contaminations. »

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Selon les données d’Our World in Data, une plateforme reconnue pour le recensement des données internationales pour la pandémie du Covid-19, le Portugal a connu un pic de près de 3 000 cas pour un million d’habitants au 2 juin, pour cette vague de contaminations portée par les deux sous-variants BA.4 et BA.5.

Un niveau dix fois plus élevé que celui d’environ 300 cas positifs pour un million d’habitants en France le même jour. Mais bien inférieur à son pic pour la première vague d’Omicron BA.1 en janvier, qui a provoqué plus de 6 000 cas pour un million d’habitants fin janvier au Portugal.

Quel scénario pour les semaines à venir en France ?

Selon l’épidémiologiste Antoine Flahault, « on devrait voir une augmentation de circulation du virus en France » dans les jours à venir, liée à ces deux sous-variants. Pour lui, « les Français triplement vaccinés devraient bien passer cette vague comme ils ont bien passé la vague BA.1 et BA.2. » Et les conséquences devraient être plus importantes, comme pour les épisodes épidémiques précédents, pour « les personnes âgées, immunodéprimées et pas complètement vaccinées. »

D’après le scientifique, rien ne montre que les deux sous-variants présentent une virulence plus importante que leurs « cousins. » « Je ne pense pas que la sévérité du BA.4 et BA.5 qu’on a pu constater en Afrique du Sud et au Portugal soit supérieure à celle du BA.1 et BA.2. C’est plutôt du même ordre », éclaire l’épidémiologiste.

Quel pourrait alors être l’impact sur les hôpitaux ? Ils devraient « connaître une augmentation des hospitalisations suite à la hausse des contaminations, ce qui pourrait les mettre un peu en tension, notamment avec les difficultés connues aujourd’hui en France. »

Si l’on observe en France une progression des sous-variants BA.4 et BA.5, qui semble annonciatrice d’une nouvelle vague épidémique, comme ce qui s’est passé au Portugal, une différence négligeable est à noter entre les deux pays.

« Est-ce que la vague BA.5 au Portugal est si importante parce qu’ils n’ont pas eu de vague BA.2, contrairement à la plupart des pays européens ? Et, en conséquence, est-ce que la France, qui a eu une vague BA.2, sera mieux protégée face à l’arrivée de BA.4, BA.5 ? » s’interroge ainsi Arnaud Fontanet, médecin épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique, dans Le Monde .

« La seule chose favorable, c’est la saison »

Comme on le sait, les températures élevées marquées par davantage d’activités à l’extérieur sont des éléments défavorables à la circulation du virus, par rapport à la saison hivernale. « La seule chose favorable, c’est la saison », souligne Antoine Flahault. Même si « on a constaté au Portugal un rebond en mai, un mois chaud. Donc on n’est pas à l’abri. »

L’épidémiologiste va plus loin : « On peut peut-être se préparer au retour d’une vague, avec ces variants ou d’autres, ce qui pourrait être plus fort que le rebond de cet été. »

Et de conclure face au léger rebond actuel : « Le port du masque doit être largement recommandé aux personnes vulnérables et encouragé pour les personnes en contact avec elles. 

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