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GIRONDE VIGILANTE
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20 mai 2022

Réchauffement climatique

Sud-Ouest du 19 mai 2022 

Une vague de chaleur qui s’installe, des températures qui décollent 

Le seuil des 31°C est atteint, ou dépassé, partout dans le Sud-Ouest. La chaleur va persister jusqu’en début de semaine prochaine, malgré des épisodes orageux

2022 05 19 vague de chaleurLes baigneurs étaient nombreux, hier, à se rafraîchir sur les plages d’Anglet (64). EMILIE DROUINAUD/« SUD OUEST »

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Le joli mois de mai change d’air : la ritournelle des chaleurs pourrait bien en faire le mois de mai le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés météorologiques en France dans les années 1960. Dans le Sud-Ouest, plusieurs records de température maximale pour cette période de l’année ont été battus ou égalés hier. 

En fin d’après-midi, la quasi totalité de la Région était plongée dans un bouillon à 31°C. Plusieurs villes ont atteint les 34°C : Capbreton, Samadet et Biscarrosse (Landes) et Bordeaux. Deux records historiques de températures ont même été relevés à Lège-Cap-Ferret (33) avec 35°C (contre 34,6° le 16 mai 2002) et à Bustince, près de Saint-Jean-Pied-de-Port dans le Pays basque, avec 34,6°C (contre 34,5°C en 2006). 

Des nuits encore fraîches 

« Ce ne sont pas des températures si anormales », tente de relativiser Philippe Caron, prévisionniste pour Météo France à Mérignac, en Gironde. « Nous nous souvenons des évolutions d’une année sur l’autre mais pas au-delà. Dans la région on est plus habitué aux étés indiens qu’à des conditions estivales précoces comme en ce moment. » 

Malgré un 32°C à Saintes (Charente-Maritime), les températures ont plutôt oscillé entre 30°C et 31°C dans le nord de la région. Et entre 30°C et 32°C en Dordogne et dans le Lot-et-Garonne, où elles avaient déjà été très élevées dans la journée de mardi : Agen (32,8°C), mais aussi à Sarlat (32,1°C). À Cognac, en Charente, le mercure a affiché 31,7°C. 

« Mais la chaleur a été ramenée sur le littoral par des vents de terre, explique Philippe Caron. Les températures vont redevenir plus douces jeudi et vendredi. Par contre elles remonteront à nouveau samedi, autour de 32-33°C, avec un peu les mêmes conditions qu’hier. » 

Malgré ces fortes températures, on ne parle pas encore de canicule, dans la mesure où les valeurs descendent après le coucher du soleil. « Les nuits fraîches permettent d’éviter la situation de vague de chaleur ou de canicule, même si les minimales sont plus douces pour la saison. » 

Une baisse lundi 

Des orages, qui se sont développés dans le Golfe de Gascogne, étaient attendus hier soir sur le littoral atlantique. 

Comme dimanche dernier, ils devaient être ponctuels, localisés et très chargés en électricité, avec une possibilité de fortes pluies, de chutes de grêle et de rafales de vent proches de 90 km/h. Une autre séquence orageuse est prévue ce soir. 

La masse d’air chaud venant d’Espagne qui planera sur le Sud-Ouest devrait rester jusqu’à samedi mais « dimanche est très incertain. La journée sera soit très fraîche (environ 25°C) soit très chaude (jusqu’à 35°C) », avance Philippe Caron. « Les températures baisseront en début de semaine prochaine : le littoral retrouvera les normales de saison, les stations de terre se situeront toujours un peu au-dessus. » 

La sécheresse menace 

Les minimales peuvent cependant rester très fraîches localement, davantage en adéquation avec les normales printanières. Les écarts de températures relevés sont ainsi parfois très importants, et les changements assez rapides. 

Selon Keraunos, l’observatoire des tornades et des orages violents, la France pourrait connaître, entre vendredi et dimanche, un record national autour des 37°C, avec un différentiel probable de +17°C par rapport aux normales de saison. Selon François Jobard, prévisionniste de Météo France, « depuis au moins 1947, il n’y a jamais eu de “vague de chaleur” en mai, car le jour le plus chaud de mai est resté bien en deçà de 25,3 °C (22,9 °C : 28 mai 2017). En fait, jusqu’à maintenant, ce seuil n’a jamais été atteint avant un 20 juin… » 

En moyenne, sur l’ensemble du mois de mai, l’anomalie de température pourrait atteindre +3°C alors qu’elle était de +1,85°C en 2011, mois de mai le plus chaud jusqu’alors. Gaétan Heymes, également prévisionniste à Météo France, estime qu’il est « quasiment certain que ce mois sera plus sec que la normale (soit le 9e en 10 mois). Battre le record de sécheresse de 2011 reste largement possible… » 

La France traverse sa plus longue période de chaleurs printanières, avec au moins 37 jours consécutifs au-dessus de la normale, une période de forte chaleur rendue plus probable par le réchauffement climatique.

2022 05 18 SO 2021 l'année de tous les records

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