Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GIRONDE VIGILANTE
Archives
2 mai 2022

Hépatites infantiles

Sud-Ouest du 2 mai 2022 

Hépatites infantiles : la piste d’un virus ? 

Des cas graves d’hépatites ont été détectés chez des enfants dans une dizaine de pays européens et aux États-Unis, faisant craindre une nouvelle épidémie

2022 05 02 hépatiteAssez banals et connus, les adénovirus provoquent généralement des symptômes respiratoires, oculaires ou des troubles digestifs. SHUTTERSTOCK 

Une analyse de mystérieux cas d’hépatites chez de très jeunes enfants aux États-Unis a conduit les autorités sanitaires américaines à privilégier ce vendredi la piste d’un adénovirus pour expliquer ces maladies sans toutefois l’établir comme cause définitive. 

Une hépatite est une inflammation du foie, en réaction à des virus, des toxiques (drogues, poisons, etc.), des maladies auto-immunes ou génétiques. Souvent d’évolution bénigne, ses principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent généralement rapidement. Plus rarement, ils peuvent déboucher sur une insuffisance rénale. 

Hépatites inexpliquées 

Les États-Unis sont loin d’être le seul pays touché par ce phénomène d’hépatites inexpliquées : des dizaines de cas ont été recensés un peu partout en Europe, faisant craindre une nouvelle épidémie. D’abord signalés en Écosse fin mars, le nombre de cas recensés dans le monde est actuellement de 191 (111 au Royaume-Uni, 55 dans 12 autres pays européens, 12 aux États-Unis, 12 en Israël et un au Japon), selon le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC). Les enfants affectés étaient âgés d’un mois à 16 ans, mais la plupart avaient moins de 10 ans, et beaucoup moins de 5 ans. Aucun ne présentait de comorbidité.

2022 05 02 hépatite2

 Virus assez banals, les adénovirus sont généralement plutôt connus pour provoquer des symptômes respiratoires, des conjonctivites ou encore des troubles digestifs, mais leur rôle dans le développement des hépatites mystérieuses n’est pas clair. La transmission survient par voie oro-fécale ou respiratoire, avec des pics épidémiques souvent en hiver et au printemps, et plus souvent en communautés (crèches, écoles, etc). La majorité des humains sont infectés avant leurs 5 ans. 

« À l’heure actuelle nous pensons qu’un adénovirus pourrait être la cause de ces cas, mais d’autres facteurs environnementaux sont toujours étudiés », estiment les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique des États-Unis. Plus précisément, les CDC pointent du doigt l’adénovirus dit « de type 41 », jusqu’ici davantage connu pour provoquer de sévères gastro-entérites. Si ces adénovirus sont bien identifiés comme des causes d’hépatites, ils l’étaient jusqu’ici seulement chez des enfants immunodéprimés. 

L’Europe préoccupée 

Après plus de deux ans de pandémie et de gestes barrière, la question d’une « dette » immunitaire qui rendrait certains enfants plus fragiles est aussi soulevée par certains scientifiques, sans certitude. 

L’agence européenne chargée des maladies (ECDC) a, elle, classé ce jeudi comme « événement de santé publique préoccupant », ces cas inexpliqués d’hépatites aiguës, tout en reconnaissant ne pas être en mesure d’en évaluer précisément le risque. « Considérant l’étiologie (la cause de la maladie, ndlr) inconnue, la population pédiatrique affectée, et l’impact potentiellement grave, cela constitue à ce stade un événement de santé publique préoccupant », alarme l’ECDC, dans sa première estimation publique des risques depuis l’apparition de la maladie. 

« La maladie est assez rare et les preuves de transmissions d’humain à humain restent peu claires. Les cas dans l’Union européenne sont sporadiques avec une tendance peu claire ». Le risque pour les enfants en Europe « ne peut pas être estimé précisément », relève encore l’agence. « Néanmoins, considérant les cas rapportés d’insuffisance aiguë du foie, avec des cas nécessitant une transplantation, l’impact potentiel pour la population pédiatrique est considéré comme élevé ». 

L’« hypothèse de travail » principale est, ici aussi, que la maladie serait liée à des adénovirus. « Une infection par adénovirus, qui serait légère dans des circonstances normales, déclencherait une infection plus grave ou des lésions hépatiques à médiation immunitaire », selon cette piste. D’autres causes, notamment toxiques, « font toujours l’objet d’investigations et n’ont pas été exclues mais sont considérées comme moins plausibles », ponctue l’ECDC.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
GIRONDE VIGILANTE
Publicité