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GIRONDE VIGILANTE
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27 mars 2022

Erosion du littoral

Sud-Ouest du 26 mars 2022

2022 03 26 SO Cap-Ferret Un projet pour réensabler les plages

2022 03 26 SO Un projet pour réensabler la côte intérieur du Cap-ferret

Sud-ouest du 26 mars 2022 

Cap Ferret : Un projet pour réensabler les plages intérieures 

Le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon veut réensabler la côte intérieure de la presqu’île du Cap Ferret depuis Claouey jusqu’au Mimbeau. Une enquête publique aura lieu du 4 avril au 3 mai

2022 03 26 réensablementLe Bassin vu du ciel, en octobre 2021. LAURENT THEILLET / « SUD OUEST 

Tous les deux ans, la drague « Côte de Bretagne » fait le long voyage depuis Concarneau pour réensabler les plages d’Arcachon et de Pylasur-Mer. Sans elle, il n’y aurait plus de plage. Le même problème se pose aussi sur les plages de la côte noroît, c’est-à-dire toutes celles côté Bassin de la presqu’île du Cap Ferret. Voilà pourquoi le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (Siba) a imaginé un projet de réensablement sur dix ans des plages intra-Bassin de la presqu’île depuis Claouey, au nord, jusqu’à l’enracinement du Mimbeau, au sud. Une enquête publique est programmée du 4 avril au 3 mai prochain. 

2022 03 26 réensablement2

L’avis de la Mission régionale d’autorité environnementale Nouvelle-Aquitaine (MRAe) publié le 28 décembre 2021 permet d’en savoir plus sur ce que projette le Siba. Cet avis « porte sur la qualité de l’étude d’impact produite et sur la manière dont l’environnement est pris en compte dans le projet ». 

Ce projet « vise à assurer l’accueil balnéaire sur les plages intra-bassin, à garantir le maintien des activités professionnelles et nautiques, et à assurer la stabilité au niveau du pied des ouvrages de protection contre la submersion marine ». Même à l’intérieur du Bassin, le clapot, les marées, les différents chenaux bougent le sable et peuvent provoquer l’abaissement du niveau des plages. 

Où prendre le sable ? 

Ce n’est pas nouveau puisque le Siba organise déjà ce type d’opération. Il y avait un programme de travaux d’entretien 2011-2021. Depuis 2006, 265 000 m3 de sable ont ainsi été apportés sur ces plages, dont plus de 120 000 m3 concernant spécifiquement le Mimbeau. Mais l’arrêté préfectoral encadrant ce programme est arrivé à terme en octobre dernier. Il faut donc reprendre les démarches administratives. 

De quoi parle-t-on ? Deux sources de sable vont être utilisées. Une partie viendra de la mer : 68 000 m3 au plus sur dix ans, provenant soit du chenal du Pout (trois opérations de 10 000 m3 soit 30 000 m3 au plus sur dix ans), soit du banc de la Vigne (trois opérations de 10 000 m3 et une opération de 8 000 m3 pour constituer un stock terrestre au niveau du stade des Dunes soit 38 000 m3 au plus sur les dix ans). Une autre partie sera prélevée sur les plages du Cap Ferret qui s’engraisse : 200 000 m3 au plus sur dix ans, limités à 20 000 m3 par an, et sur ces 20 000 m3 au plus, 15 000 m3 concerneront uniquement le Mimbeau. 

Chaque année, les levés topographiques permettront de déterminer où prendre le sable et où le déposer. « Il est noté dans le dossier que des plages ont bénéficié d’un réensablement certaines années et ont été source de sable d’autres années », explique la MRAe. Les travaux d’extraction terrestre de sable auront lieu d’avril à juin avec une pelle mécanique et le sable sera ensuite transporté et déversé par camion là où il est nécessaire. Un bulldozer pourra, au besoin, reprofiler les plages. 

Le strict nécessaire 

Quant au sable venant de la mer, c’est la drague aspiratrice du Siba qui se chargera de septembre à début novembre de pomper le sable depuis le banc de la Vigne ou dans le chenal du Pout à Jane de Boy. Le sable sera ensuite acheminé vers les plages à recharger au moyen d’une conduite de refoulement. Plusieurs lieux sont ainsi ciblés : directement sur la plage des Pastourelles à proximité du chenal du Pout, ou sur la plage de la Vigne en face du banc de prélèvement, et enfin sur la plage des Américains où un stock sera constitué puis acheminé au niveau du stade des Dunes. 

Ensuite, l’autorité environnementale doit évaluer les incidences sur l’environnement et voir si elles ont bien été prises en compte par le Siba. Quelle attention aux zostères ? Aux oiseaux ? Aux coquillages ? La MRAe émet donc des recommandations, par exemple que les temps d’intervention des engins de chantier soient limités au strict nécessaire, que soient mises en place des mesures de prévention et de maîtrise des pollutions accidentelles. 

Espacer les opérations 

La MRAe dit aussi, comme le Parc naturel marin, de réduire la surface de dragage et d’espacer le plus possible ces opérations, notamment à La Vigne. Elle recommande aussi au Siba d’avoir d’un suivi annuel des opérations et de s’attacher les services d’un écologue « permettant d’identifier des enjeux écologiques particuliers avant les opérations et de mettre en place le cas échéant des mesures d’évitement et de réduction des impacts adaptées en conséquence ». Cela dit, en conclusion, la MRAe « relève la bonne qualité du dossier, qui permet d’apprécier les enjeux environnementaux et la manière dont le projet en a tenu compte ». Du 4 avril au 3 mai, ce sera à la population de donner son avis sur le projet…

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