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24 mars 2022

Covid-19

Sud-Ouest du 24 mars 2022

2022 03 24 SO Santé gardons le masque

Sud-Ouest du 24 mars 2022 

« Il serait judicieux de porter le masque encore un peu » 

Le rebond épidémique craint se vérifie. Le professeur en santé publique à l’université de Bordeaux Rodolphe Thiébaut s’inquiète face au relâchement des gestes barrières

2022 03 24 masquesLe professeur Thiébaud recommande de continuer à porter le masque. Toute son équipe le fait. ARCHIVES DAVID LE DEODIC / « SUD OUEST »

D’emblée, il avance un chiffre. Le taux d’incidence en Nouvelle-Aquitaine est aujourd’hui de 1000 cas pour 100 000 habitants (voir cid-dessous). « On est encore très loin de la fin de l’épidémie », annonce Rodolphe Thiébaut, professeur en santé publique à l’université de Bordeaux et chef de service des informations médicales du CHU. « À l’hôpital, on reçoit chaque jour 100 nouveaux patients souffrant d’une infection au Covid. Certes, il en sort beaucoup aussi, mais la tendance, même à l’hôpital, n’est plus à la baisse, ni à la stabilité : elle augmente légèrement. » 

2022 03 24 masques2

Il n’est pas question de jouer l’oiseau de mauvais augure, mais d’observer les courbes épidémiques et encore plus simplement, de regarder autour de soi. Copains, collègues, amis, frères, sœurs, enfants… Les arrêts maladies et les tests positifs connaissent une flambée depuis quelques jours. Le pif en dit parfois plus long que les grands discours. 

« En effet, reprend Rodolphe Thiébaut, après avoir connu une chute des nouveaux cas pendant plusieurs semaines, ce qui ajustifié la décision de retirer les gestes barrières, le rebond se confirme et la levée des masques n’y est pas pour rien. Le Covid est moins un problème en soi, parce que ce sous-variant majoritaire le BA2 de l’Omicron, s’il est 30 % plus contagieux que son prédécesseur, est aussi moins sévère en termes de symptômes. Mais c’est sans compter sur le fait de notre inégalité de système immunitaire. On voit des gens jeunes débarquer à l’hôpital ou sur le flanc et en arrêt maladie pendant une semaine… » 

Impact en réanimation ? 

L’hôpital de Bordeaux, qui vient juste de sortir de son plan blanc, reste très attentif à la situation. Cette pandémie a plus d’un tour dans son sac et il vaut mieux avoir un coup d’avance, pour se tenir prêt. « Absolument, acquiesce le professeur en santé publique. Rien n’est acquis. Dans l’immédiat, les services de réanimation ne sont pas impactés, mais on sait que la montée des taux d’incidence et de positivité a pour conséquence une augmentation de l’activité en réa, avec une semaine de décalage. Le problème étant de contenir cette poussée de fièvre, parce qu’actuellement, l’hôpital est en tension. Le manque de personnel poserait un problème sérieux de fonctionnement, de prise en charge… » 

Pierre Bèguerie, pharmacien à Bidart dans les Pyrénées-Atlantiques, est aussi président du Conseil central de l’Ordre des pharmaciens au niveau national. Des pharmaciens qui alertent sur la poussée de l’épidémie. « On a sans doute un peu trop lâché, sans doute un peu trop tôt aussi, et on assiste à une recrudescence des demandes de tests, et de ceux qui reviennent positifs. En même temps que le Covid, il existe une épidémie de grippe très virulente, les symptômes sont presque équivalents, avec, pour le Covid, de la toux et des maux de tête en plus.» 

Contenir la poussée ? 

Dans l’immédiat, les scientifiques ne se contentent pas de faire état d’un rebond annoncé, ils envisagent déjà la suite. « Nous nous appuyons sur les prévisions ou sur les modélisations de l’Institut Pasteur, remarque le professeur Thiébaut. Pour l’instant, tout colle. Le rebond était prévu au moins jusqu’à la mi-avril. La couverture vaccinale large et l’immunité liée à des infections à Omicron assurent une protection sanitaire intéressante, mais il faut attendre les beaux jours pour voir redescendre la courbe… Ce qui se joue aujourd’hui, c’est le fait d’aider l’hôpital public à tenir. » 

« Il serait judicieux de continuer à porter le masque encore un peu, conseille-t-il. Seule option valable pour contenir la dynamique de l’épidémie. Dans mon équipe, tout le monde l’a gardé. Mais il n’y aura pas de retour en arrière et je pense que désormais, cette décision est de l’ordre de la responsabilité individuelle, pour soi-même, pour les autres. Les endroits les plus propices à la transmission restent les repas partagés en milieu confiné. Déjeuner dehors, ouvrir les fenêtres lors des repas à plusieurs est une véritable garantie de réduction des risques de transmission. L’aération est source de protection, y compris au travail. » Rodolphe Thiébaut considère que la situation, aujourd’hui, est « mieux contrôlée » que lors des vagues précédentes, en raison du niveau d’immunité de la population. Mais il s’inquiète d’une conséquence des infections, même mineures, qui touche aussi des gens jeunes : le Covid long. « On a admis le fait que ça existait et on découvre les conséquences sur l’organisme petit à petit, des conséquences non négligeables sur le long terme. D’où l’intérêt de rester prudent. »

2022 03 24 SO Covid-19 Les taux d'incidence des tests RT-PCR dans les départements

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2022 03 24 SO Où en est l'épidémie de Covid dans le Sud-Ouest

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