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15 mars 2022

Covid-19

Sud-Ouest du 15 mars 2022

2022 03 15 SO Covid -19 Pour l'instant on respire

 

Sud-Ouest du 15 mars 2022 

Les masques tombent, mais la peur de la contamination reste 

Drôle de lundi. Hier aurait dû être une journée de libération, et pourtant dans les rues, les boutiques, beaucoup n’osaient pas s’affranchir du masque protecteur du Covid-19

2022 03 15 masqueÀ Bordeaux, hier : fin du port du masque dans les supermarchés. STÉPHANE LARTIGUE / « SUD OUEST » 

Dans une grande enseigne de la rue Sainte-Catherine à Bordeaux, Lauren à la caisse, arbore un rouge à lèvres framboise du plus bel effet. Et la moue fatale qui va bien avec. « Ah non, mais moi, ce matin, j’avais l’impression que j’avais perdu un truc. J’étais inquiète, sans savoir pourquoi. Comme si je me baladais en petite culotte dans la boutique. Et puis j’ai compris que c’était le masque qui me manquait. On l’a détesté, on a râlé pendant deux ans, on s’est plaint et aujourd’hui, on se sent à poil ! » En fin de matinée, Lauren allait beaucoup mieux, alors elle a remis du rouge à lèvres. Lundi 14 mars, fin du masque obligatoire et personne pour fêter ça. 

Peut-être l’annonce de levée du masque partout, sauf dans les transports en commun et dans les établissements de santé, a-t-elle été éclipsée, par un contre-signal de « rebond épidémique » proclamé deux jours avant, par Olivier Véran, ministre de la Santé ? « Oups, moi je reste prudent, lance Roger, qui attend dans la file de La Poste du quartier Nansouty. J’ai 82 ans, je ne suis pas né de la dernière pluie ! », tandis que, derrière lui, un autre usager ricane : « Ils n’ont rien compris. Le masque ne sert à rien, depuis le temps, ça se saurait. Qu’ils le gardent ! » Derrière les guichets, les agents de La Poste le portent encore presque tous. 

Plus de coiffeurs masqués… 

Le Petit Salon est ouvert tous les lundis, rue du Pas-Saint-Georges, à Bordeaux. Ella et Julie, les deux coiffeuses, n’ont pas hésité une demi-seconde ce matin-là : « C’était l’enfer, ce masque. Trop contentes de ne plus le mettre. On ne comprenait rien de ce que nous disaient les clients, avec le bruit du sèche-cheveux, encore moins. Et puis, toute une journée le porter, on respirait mal… » Sa collègue ajoute : « En plus, c’était compliqué de coiffer, parce qu’on n’avait pas une vision globale du visage et le visage ne correspondait pas forcément à ce que l’on croyait. Comment savoir si une cliente était satisfaite de sa coupe ? En général, quand on avance dans la coiffure, on voit la mimique de la bouche qui nous dit si ça va ou pas. Et ces indicateurs nous aident. Là, on travaillait à l’aveugle. » 

Chantal et sa fille Manon déambulent entre les rayons d’une grande enseigne. Toutes les deux sont masquées : « Oui, c’est étrange, on a l’impression qu’on nous regarde comme des animaux étranges, remarque Chantal. Comme si on nous soupçonnait de quelque chose. En fait, je dois me protéger parce que je me fais hospitaliser en fin de semaine pour une petite intervention. Si jamais je suis positive, il faudra attendre encore et j’ai déjà beaucoup attendu. » Manon, également masquée, explique qu’elle a attrapé le Covid il y a quinze jours : « On n’est pas vraiment à l’abri en fait, il y a encore des contaminations, mieux vaut le garder… » 

Des psys à visage découvert 

Alain Sauteraud est psychiatre à Bordeaux. Désormais, il ne portera plus le masque en consultation, ni ne l’exigera de ses patients. « Cependant, il n’est pas interdit de le porter, sourit-il. Mais pour nous aussi, médecins, voir nos patients à visage découvert est un soulagement. Je ne connais pas la physionomie de mes derniers patients et ça me gênait tellement que je regardais assez systématiquement leur photo sur la carte Vitale. J’en ai parlé avec des confrères qui tous faisaient pareil. Un visage est une grande source d’information pour les médecins que nous sommes. Tout ne se voit pas dans les yeux, ni par la parole ; la bouche, le sourire, les rictus apportent des éléments qui nous permettent d’évaluer, et, du coup, la compréhension de l’autre est amputée avec le masque. Il a compliqué notre travail. » 

Dans les rues bordelaises, les dernières personnes masquées se raréfient. Gustav et Inga traversent la place de la Comédie devant le Grand Théâtre masqués jusqu’aux oreilles. Touristes suédois, ils s’étonnent de voir tous les Français le nez à l’air libre : « Ah bon ? Vous n’avez plus le masque ? Nous pensions que vous le portiez encore. En Suède, nous ne l’avons plus depuis un mois déjà ! » 

Voilà Cyril, tout fier de sa moustache en guidon : « Je peux la montrer enfin, c’est fou comme on a du mal à imaginer àquoi ressemblent les gens lorsqu’ils sont masqués. Je remarque aujourd’hui que les gens sourient, ça ne se voit pas forcément dans les yeux un sourire… » Il papote avec Charles, patron d’une boutique dans le centre-ville, qui lui, a décidé de garder son tissu sur le nez : « Comme Billy The Kid : pour ne pas être reconnu, se marre-t-il. J’ai été un bon citoyen pendant deux ans, j’ai obéi aux ordres. Aujourd’hui, j’ai plus envie. »

2022 03 15 SO Taux d'incidence des tests PCR

2022 03 15 SO Denis Malvy Il faut compter sur la responsabilité citoyenne

2022 03 15 SO Denis Malvy Il faut compter sur la responsabilité citoyenne2

2022 03 15 SO Denis Malvy Il faut compter sur la responsabilité citoyenne3

2022 03 15 SO Les lycéens à visage découvert réjouis et déconcertés

Franceinfo du 15 mars 2022 

Covid-19 : quatre graphiques pour comprendre le rebond épidémique en France

Alors que l'essentiel des mesures visant à lutter contre le Covid-19 ont été levées lundi 14 mars, plusieurs indicateurs repartent à la hausse ou cessent de baisser. Sans que l'on sache s'il s'agit d'une nouvelle vague épidémique.

Est-il trop tôt pour retirer son masque ? Lundi 14 mars, l'essentiel des restrictions anti-Covid est levé. Mais voilà plusieurs jours que certains indicateurs épidémiques ne baissent plus, voire augmentent, engageant l'exécutif dans un jeu d'équilibriste. "La fin de l'obligation ne signifie pas la fin de la vigilance", a affirmé Olivier Véran, en déplacement aux Sables-d'Olonne (Vendée). "J'invite les Françaises et les Français à porter le masque en toutes circonstances qui peuvent les exposer eux-mêmes ou leur entourage à des risques de contamination", a déclaré le ministre de la Santé.

>> Chiffres du Covid-19 : morts, hospitalisations, vaccins… Suivez l’évolution de l'épidémie en France et dans le monde

Simple plateau, léger rebond, ou prémices d'une nouvelle vague ? Trop tôt pour le dire. Mais pour comprendre ce frémissement épidémique, franceinfo fait le point, graphiques à l'appui.

Les contaminations et hospitalisations en légère hausse

Le point sur les principaux indicateurs, d'abord. Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 avait atteint un record fin janvier, avec plus de 366 000 contaminations par jour en moyenne. Ce chiffre a ensuite connu une baisse continue, jusqu'au début du mois de mars, où il n'a pas réussi à descendre en dessous des 50 000 en moyenne glissante. Depuis maintenant une dizaine de jours, on constate même une augmentation des nouveaux cas : on en dénombrait 65 000 par jour le 13 mars.

2022 03 15 franceinfo1

Du côté des nouvelles hospitalisations, les indicateurs ont cessé de diminuer. Après un pic à plus de 2 900 entrées à l'hôpital début février, ce chiffre est redescendu à 950 en moyenne début mars, mais cela fait plus d'une semaine qu'on observe un plateau. Voire une légère augmentation : en moyenne au 13 mars, on comptait 973 nouvelles hospitalisations par jour.

2022 03 15 franceinfo2

Voilà les seuls indicateurs dont l'évolution est, pour l'instant, dans le rouge. Comme le montre notre tableau de bord permettant de suivre tous les chiffres de l'épidémie de Covid-19, les admissions en réanimation ainsi que les décès continuent leur baisse après le pic de début février. Et c'est justement l'évolution des formes graves qui va être scrutée dans les prochaines semaines.

Le sous-variant BA.2, plus contagieux, est majoritaire

Comment expliquer ce frémissement épidémique ? Membre du Conseil scientifique, Arnaud Fontanet, directeur de l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur de Paris, avance une première explication : "un sous-variant d'Omicron, BA.2, qui est plus contagieux que son prédécesseur"a-t-il expliqué sur France Inter, lundi. "Le variant Omicron BA.2 est 30% plus transmissible" que le variant Omicron BA.1, a aussi expliqué Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat à Paris et membre du Conseil scientifique.

De fait, alors que le sous-variant Omicron BA.1 était majoritaire depuis la fin décembre, son cousin, le BA.2, le remplace progressivement. Il était déjà majoritaire en Inde ou au Danemark, dès la fin janvier. D'après des données provisoires issues des enquêtes Flash de Santé publique France, il représentait 52% des contaminations la semaine du 28 février.

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Une reprise des contaminations au fil des rentrées scolaires

Autre explication avancée par les mêmes spécialistes : la fin des vacances. "Les régions où l'incidence est repartie à la hausse sont celles qui sont revenues de vacances le 21 février", a détaillé Arnaud Fontanet sur France Inter. La zone B, comprenant notamment les Hauts-de-France, le Grand Est, Paca ou la Bretagne, connaît effectivement une augmentation de l'incidence depuis cette date. De même, dans les régions de la zone C (Ile-de-France et Occitanie), on constate une hausse des contaminations à partir du 7 mars, date de la fin des vacances scolaires.

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Des projections rassurantes, mais incomplètes

"Ce rebond n'est pas une vague", a toutefois assuré le ministre de la Santé, Olivier Véran. S'appuyant, sans doute, sur les projections réalisées par l'Institut Pasteur publiées le 10 mars. Leurs auteurs estiment que "dans tous les scénarios explorés, le pic des cas [en mars] reste très inférieur au pic de janvier". D'autres spécialistes se veulent aussi rassurants. "Il y a une immunité qui s'est installée", relativise Yazdan Yazdanpanah, car il y a "plus de 80% des gens vaccinés, 50% qui ont eu une dose de rappel, et une part non négligeable, qu'on estime à 40%, de la population déjà touchée par l'infection".

Par ailleurs, la quatrième dose de vaccin, qui est désormais ouverte aux plus de 80 ans dont la troisième dose remonte à plus de six mois, "est importante" pour "la durabilité de l'immunité", insiste l'infectiologue.

Cela étant dit, de nombreuses inconnues subsistent. L'étude de l'Institut Pasteur n'a pas intégré "le déclin progressif de l'immunité, ce qui pourrait rendre" les projections "trop optimistes", précisent ses auteurs en préambule. De même, "l'impact du climat" n'a pas été pris en compte dans ces modélisations, alors que d'importantes vagues épidémiques ont touché la France lors des printemps de 2020 et 2021.

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